Le directeur général de l’agence nationale des personnes handicapées (ANPH), Doualeh Saïd Mahamoud, a lancé dimanche dernier les travaux de deux ateliers de formation sur les troubles du langage et sur les langages des signes, destinés aux enseignants des établissements publics et privés du pays, en charge d’enfants à besoins spéciaux. Ces ateliers qui se sont respectivement déroulés dans la salle paroissiale de l’Evêché et au CFEEF se sont achevés mardi dernier. Ils ont permis aux uns d’acquérir les outils nécessaires pour diagnostiquer à temps les troubles du langage et aux autres d’améliorer leurs connaissances pour mieux communiquer avec les élèves malentendants.

L’absence de formation spécifique aux enseignants bloque dans la majorité des cas les enfants à besoin spéciaux et rend difficile leurs accès aux écoles. Pour remédier à cette problématique et promouvoir l’éducation inclusive des enfants à besoins spéciaux de Djibouti, l’association italienne «Méditerranée Sans Barrière» et le Centre Francophone de la Langue des Signes (CFLS basé en Belgique), en collaboration avec l’ANPH et le MENFOP, ont ainsi organisé ces ateliers de formation. L’objectif étant de garantir une éducation de qualité aux enfants handicapées au même titre que les autres enfants du pays.  

Ces différentes formations étaient dispensées par des expertes internationales italiennes et belges issues de l’institut supérieur de formation de Florence (Italie) et du Centre Francophone de la Langue des Signes. 

Une formation sur le trouble du langage dans la salle paroissiale de l’Evêché. À travers la présentation de plusieurs méthodes d’observation sur des enfants présentant des difficultés de la parole, Dr Marta Mani et Sr. Milena Bargellini ont donné toutes les ficelles nécessaires qui permettraient aux représentants de l’ANPH, de l’Unicef, des écoles catholiques de Djibouti, de l’association djiboutienne de l’enseignement privé (ADEP) et de plusieurs autres établissements privés de Djibouti-ville et des régions de l’intérieur de dépister et de reconnaitre le développement normal du langage, le retard ou la rupture évolutive de celui-ci.

Le directeur général de l’ANPH, Doualeh Saïd Mahamoud, la présidente de l’association «Méditerranée Sans Barrière», Sr Michaela Carrozzino, qui travaille depuis 10 ans à Djibouti, ont, à l’issue des trois jours de formation, conjointement présidé la cérémonie de clôture de cet atelier.

Lors d’une intervention faite à cette occasion, Doualeh Saïd Mahamoud a remercié la présidente de l’Association Méditerranée sans Barrière et les formatrices venues de loin pour partager leurs connaissances dans le domaine du langage, avec les enseignants djiboutiens. Selon lui, cette formation permettra aux participants de mieux comprendre les enfants à besoins spéciaux présentant des troubles de la parole.

La cérémonie s’est achevée par la remise de certificats aux enseignants, bénéficiaires de cette formation.

Un débat pour couronner la formation sur le langage des signes. Le directeur général de l’ANPH s’est rendu ensuite au centre de formation des enseignants de l’enseignement fondamental (CFEEF), sis le long du boulevard de Gaulle, pour assister à un débat organisé à l’issue des trois jours de formation. Dispensés par des experts du CFLS introduits à Djibouti par un membre de notre diaspora en Belgique, en l’occurrence Moustafa Abdillahi Farah, les travaux de ces assises studieuses dans les locaux du CFEEF ont permis aux participants d’avoir une meilleure compréhension des troubles auditifs et de perfectionner leurs connaissances dans le domaine du langage des signes. Le secrétaire général du MENFOP, Mohamed Abdallah Mahyoub, entouré du directeur général de l’ANPH, Doualeh Saïd Mahamoud, du directeur de l’enseignement, Abdi Dirir Guirreh, des expertes belges en charge de la formation, à savoir Ahn Raymonde, Petit Candy, Orcheline Fayssal Ahmed et Françoise Louise, ainsi que des parents d’enfants malentendants et les enseignants bénéficiaires de cette formation, se sont retrouvés lors de la cérémonie de clôture de cette formation autour d’une table pour discuter sur des questions tournant autour des différents obstacles qui rendent difficile l’accès des enfants à besoins spéciaux aux écoles et des pédagogies nécessaires pour l’éducation inclusive de ces enfants.

Rachid Bayleh