Depuis l’apparition du Coronavirus à Wuhan, le monde est plongé dans une crise sans précédent et, mondialisation oblige, notre pays n’a pas échappé à la règle. A Djibouti comme partout ailleurs, des mesures barrières ont été prises par les autorités pour empêcher la propagation du virus, un ennemi invisible qui fait des ravages  là où il passe. Le monstre est désormais là, chez nous. De Wuhan en Chine en passant par la péninsule coréenne, jusqu’au porte du vieux continent l’Europe, COVID-19 a tué des milliers de gens. Alors comment sont perçues les mesures prises par le gouvernement ? Nous avons interrogé un échantillon de compatriotes qui nous ont donné leur point de vue quant aux chapelets de mesures barrières prises par les autorités pour endiguer la menace.

Abdourazak Mahaoumoud Hachi, activiste dans les milieux associatifs nous a expliqué que c’est surtout l’allocution du Chef de l’Etat qui a réveillé les consciences. Nous sommes passés de spectateurs qui suivaient l’évolution du virus dans le monde à la télé en principaux concernés.

« C’est clair aujourd’hui il est urgent d’instaurer les mesures barrières comme la distanciation sociale et de rester chez soi avec fermeté », précise Hachi. « Ceci dit, les autorités doivent passer par les acteurs de la société civile qui sont eux sur le terrain pour tout ce qui est de la sensibilisation et pratique de ces mesures car sans eux l’assimilation de ces mesures n’auront pas l’impact souhaité. Et je profite de cette occasion pour appeler les mouvements associatifs du pays à travailler de concert avec les autorités pour que les djiboutiens obéissent et s’accaparent ces mesures », ajoute-t-il.

Pour Liban Omar Chardi, enseignant, « il ne faut surtout pas céder à la panique parce que ne nous sommes qu’à la phase 1 de la maladie ». Et d’ajouter qu’il ne faut surtout pas être négligeant aussi car c’est la principale erreur que les italiens ont commise et on a vu les résultats et le ravage que le COVID 19 a causé dans ce pays et dans d’autres.

Chardi a par ailleurs souligné que le pays doit se préparer au pire et à des lendemains difficiles dès aujourd’hui.

« Je m’attends à un confinement total de la population et de telles mesures une fois prises devront selon lui être accompagnées par d’autres mesures sociales car les Djiboutiens qui vivent dans la précarité devront être pris en main. »

Hodan Adour, cadre d’une entreprise de la place a quant à elle indiqué que seules les mesures les plus restrictives peuvent endiguer la menace et ces mesures devront être prises dès aujourd’hui. « Tous les Djiboutiens doivent être confinés, les transports publics doivent s’arrêter, les commerce doivent fermés et l’armée doit être déployés dans la capitale surtout, a dit Hodan qui n’a pas manqué d’ajouter que le ministère de la Santé doit rappeler tous les infirmiers et autres médecins à la retraite. C’est comme ça que nous nous en tirerons sinon cela va être hécatombe, a-t-elle admise avant de demander aux autorités du pays de ne pas adopter de mesures crescendo mais de mettre dès maintenant les moyens et les hommes et d’y aller franchement. Abdi Ahmed professeur d’économie est lui plus optimiste. « Même si les pays africains n’ont pas de système de santé aussi efficace que les européens. Nous avons l’avantage d’être plus solidaires », a-t-il dit. « Ce qui l’inquiète surtout c’est l’économie du pays qui en palliera car le secteur informel est très important et confiner les populations qui en dépendent est très malsain mais nous y serions obligés », a-t-il reconnu.

Arteh