Une forte délégation conduite par le ministre de l’économie et des finances chargé de l’industrie, Ilyas Moussa Dawaleh, et composée des principaux collaborateurs de son département ministériel, s’est rendue lundi dernier à Ali-Sabieh pour une prise de contact avec le directeur général de la cimenterie locale, ses ingénieurs et l’ensemble de ses autres agents à l’œuvre dans cette unité industrielle lourde. Notons que cette usine est sous tutelle de son ministère.
Et ce pour constater de visu la mise en œuvre prochainement de deux nouvelles phases ou entités de production des produits nécessaires à la fabrication du ciment, à savoir le clinker obtenu à partir de l’extraction des roches calcaires ou des intrants des carrières de l’endroit nommé « Boholey » sis au pied du mont « Arrey », situé à trois kilomètres de la cimenterie.
Sur place, le membre du gouvernement et ses accompagnateurs ont été accueillis chaleureusement au sein de cette entité d’industrie lourde par le préfet de la région, Moussa Aden Miganeh, le président du conseil régional, Omar Ahmed Waïs, le député-ingénieur, membre de l’hémicycle national, Elmi Mahabeh Waïs, le directeur général des lieux, Yacoub Abdi Djama, les ingénieurs, le reste du personnel, des chefs coutumiers et d’autres anonymes issus de la ville d’Aska.
Juste après l’accueil réservé au ministre de l’économie et des finances chargé de l’industrie, sa présence au sein de la cimenterie a débuté par une activité de plantation d’arbres sur le long des couloirs de circulation des engins mécanisés. Une opération d’embellissement vert faite conjointement avec les autorités de la région dans le but de montrer la considération de l’environnement par les professionnels de la cimenterie.
Par la suite, le membre du gouvernement et sa délégation accompagné par le préfet, représentant des pouvoirs publics, le président de l’instance régionale de la décentralisation et conduit par le directeur général de l’usine ont fait immersion dans ses différentes phases, composantes du processus de fabrication du ciment.
Primo, la première phase qui porte sur la production de ciment à partir du clinker importé, son ensachage ou mise dans les sacs et son chargement dans les camions de livraison à destination de la capitale, Djibouti-ville et les autres régions avoisinantes.
Sachant que le ciment est un liant hydraulique fabriqué à partir du clinker, obtenu par la combinaison chimique à très haute température de calcaire et d’argile. Le clinker est ensuite broyé avec des ajouts, dans des proportions très précises, qui donneront au ciment des caractéristiques spécifiques.
Auparavant cette matière était importée de l’Ethiopie voisine par la cimenterie d’Ali-Sabieh. Pour cause d’insuffisance pour ses propres usines de fabrication de ciment, ce pays a cessé de le vendre d’où la nécessité de le produire sur place. A cet effet, une sorte de structure mécanisée et automatique est installé au pied de la montagne du mont « Arrey » pour extraire les roches matière de base destinées à la production du clinker. Ainsi un vieux rêve national rentre en service, celui de fabriquer les matières premières de cette montagne du ciment.
Secundo, les visiteurs de marque se sont introduits dans les installations industrielles de la phase deux qui consiste à la production du clinker et donc du ciment à partir des matériaux locaux entièrement extrait sur la chaine de montagne du mont Arrey sise à quelques encablures de l’usine.
Ils ont fini leur tournée à travers les diverses installations industrielles de production de ciment à la troisième phase conçue pour préparer les fours à l’utilisation du charbon noir comme combustible afin d’éviter l’usage couteux du gasoil, produit pétrolier. La méthode était énergivore et tend à être remplacée. Cette dernière phase de la cimenterie est composée des fours rotatifs qui sont légèrement inclinés. Leur lente rotation permet d’acheminer progressivement la matière à contre courant des gaz chauds, selon les spécialistes de la fabrication de ciment.
La mise en fonction simultanée de ces trois phases permettra en fin de compte de fabriquer un ciment entièrement national. Chaque phase de l’usine possède des gigantesques silos de stockage du ciment ou autres produits granulés permettant de l’obtenir.
Pour rappel, sachant que la cimenterie d’Ali-Sabieh emploie quelques cent trente personnes de diverses qualifications professionnelles.
A la fin de sa visite d’inspection dans les différentes installations de production de la cimenterie, le ministre Ilyas Moussa Dawaleh s’est réuni avec l’ensemble du personnel de l’usine dont le directeur général, des ingénieurs nationaux ou expatriés, des techniciens, des simples agents ou ouvriers en service en présence des autorités de la région et de nombreux chefs coutumiers.
En premier lieu, le membre du gouvernement a remercié tout le monde pour leur accueil chaleureux et fraternel. Puis, il s’est livré un long plaidoyer à l’égard de l’assistance et surtout des professionnels en exercice dans la cimenterie.
Depuis sa mise en service, l’usine a connu des étapes difficiles que nous avons su surmonter chaque fois, a-t-il rappelé. Les profits endossés par les habitants de la région et de l’ensemble du pays sont considérables en matière de lutte contre le chômage des jeunes et d’achats de sacs de ciments moins cher pour toute sorte de construction sur le sol national.
Actuellement, l’usine compte cent trente employés qui profitent directement d’une bonne rémunération et ceux qui profitent indirectement sont davantage plus nombreux, a-t-il fait remarquer.
La mise en fonction de deux nouvelles structures géantes de fabrication de ciment nécessitera l’embauche des centaines d’autres employés locaux ou qui pourront provenir des autres régions du pays. Pour leur recrutement, il a exhorté aux responsables de la région et aux portes voix de la population de veiller sur des bons critères d’embauche comme lors de l’inauguration de la cimenterie.
Une telle entité industrielle suppose une discipline de fer de la part de tous les employés. Vous devez tous faire preuve d’un engagement exemplaire et sans faille pour votre mission professionnelle quotidienne, a-t-il lancé à l’égard de tous les employés de l’usine.
C’est la seule condition de rendre rentable la production de ciment et de faire de l’usine une cimenterie hautement concurrentielle.
La production d’un ciment 100% nationale permettra une baisse significative du prix de la tonne de ciment et ipso facto boostera les constructions immobilières et autres dans la région et dans le reste du pays, a-t-il mis en exergue le ministre dans son intervention. Le ministre de l’économie et des finances chargé de l’industrie, Ilyas Moussa Dawaleh a recommandé au directeur général, aux ingénieurs et autres techniciens de l’usine de veiller sur la rigueur du travail de chaque individu exerçant sur place afin d’assurer une fabrication pérenne d’un ciment de haute qualité défiant toute concurrence nationale ou internationale.
A la fin de son discours, il s’est dit fier de la création d’une centaine ou voir plus d’emplois à travers la mise en service de deux nouvelle structures de production de ciment.
Cette rencontre avec l’ensemble des professionnels de la cimenterie en présence des autorités publiques et coutumières de la région s’est terminée par des invocations divines appelant à la bénédiction de la nation djiboutienne de vivre dans la paix et d’une prospérité constante.
ALI LADIEH