Une mission du MAEP-mécanisme africain d’évaluation par les pairs- a entamé des consultations de haut niveau sur la bonne gouvernance et la décentralisation fiscale, dimanche dernier dans notre capitale. La délégation du MAEP,  forte de plusieurs experts et conduite par la Professeure Fatima Karadja, a rendu une visite de courtoisie au Premier ministre, Abdoulkader Kamil Mohamed.

La rencontre est intervenue dans  l’après midi de cette même journée au salon d’honneur de la Primature.  L’occasion pour Mme Fatima Karadja d’évoquer l’objet de leur séjour djiboutien qui est d’effectuer des évaluations ciblées sur les pratiques locales de la bonne gouvernance et les avancées du processus de décentralisation fiscale en cours.

Le Premier ministre en a pris bonne note. M. Abdoulkader Kamil Mohamed et ses hôtes se sont entretenus des réalisations des politiques nationales de bonne gouvernance et de décentralisation fiscale. Des défis aussi que le pays doit relever dans ces deux domaines sur le court et moyen terme. Et ce, faut-il préciser, avec le soutien technique de l’équipe pluridisciplinaire du MAEP.

Ensuite, les deux parties ont soulevé le lancement officiel du rapport d’examen du MAEP de Djibouti, et les recommandations qui en sont issues. Telle l’intégration du plan national d’actions (PNA) du MAEP de Djibouti dans  la stratégie quinquennale de croissance accélérée et de promotion de l’emploi ou SCAPE selon le jargon des connaisseurs. Cette priorité commune a valu au Premier ministre de revenir sur ses récentes tournées dans les régions de l’intérieur. « Toute évaluation doit commencer par la déconcentration des services publics. Par conséquent, j’ai voulu prendre le pouls de la décentralisation et connaître les difficultés rencontrées sur le terrain », a-t-il rappelé auprès de ses interlocuteurs du MAEP. 

De tels déplacements lui ont permis, a-t-il ajouté, d’avoir une vision globale de l’état d’avancement du processus de décentralisation sur l’ensemble du territoire national. 

Qu’il s’agisse de la  clarification des prérogatives et compétences entre les représentants de l’État et les élus régionaux, ou de la mobilisation des ressources humaines et moyens logistiques dans le recouvrement des redevances de la fiscalité locale.

Par ailleurs, M. Abdoulkader Kamil Mohamed a réaffirmé la volonté du gouvernement à rapprocher la justice des justiciables. Et ce à travers la mise en place des salles d’audience pour la justice qui s’avère indispensable dans les régions de l’intérieur.

Regards croisés obligent. Ces mesures ont, semble-t-il, eu une incidence positive sur l’appropriation collective des exigences de la bonne gouvernance et de la décentralisation fiscale selon le constat dressé par les experts du MAEP.  « La République de Djibouti fait figure de pays pionnier sur le continent en matière d’évaluation du MAEP. Raison pour laquelle Djibouti est choisi pour utiliser le questionnaire électronique élaboré à cet effet », a déclaré en substance Mme Fatima Karadja.