La soumission de la discipline portée à l’élève se perçoit sur sa valeur et à l’évaluation positive de son éducation. La question de l’uniformisation des tenues scolaires tant pour l’enseignement technique et professionnel est une décision de réforme gouvernementale pour lutter contre les inégalités sociales en milieu scolaire et concentrer les élèves sur l’apprentissage. Désormais, généralisé à travers le pays, le port de l’uniforme devient au fil du temps une réalité djiboutienne.

Le projet pédagogique sur le port des tenues scolaires est un projet salué par un grand nombre d’élèves et de parents djiboutiens qui souhaitent l’éradication de la délinquance juvénile et la différenciation scolaire.

Au Collège de Fukuzawa, élèves, parents et enseignants ont dégagé leur avis. Selon le proviseur du Collège : «Chez moi, partout doit se décliner uniformes scolaires pour que les élèves doivent être identifiables, la discipline et les comportements des élèves doivent être aussi irréprochables».

Pour cette parente de 54 ans : « Ce fut un rêve pour moi de voir mes enfants porter des uniformes scolaires comme on a vécu dans les années 70 ».

Quant à Mlle Hasna enseignante de 5e Année nous dit : « En collège, avoir 13 ou 14 ans a son importance, c’est l’âge de l’adolescence et les élèves qui n’ont pas les moyens regardent comment l’autre est habillé, la marque de ces chaussures etc… Or, porter un habit commun permet d’être moins soumis à cela ».

Et pour Moussa collégien de 8e Année: « C’est une très bonne idée qu’on nous a contraint une tenue commune, il n’y’aura désormais aucune distinction, et ce qui compte en classe, ce ne sont pas les tenues mais la tête pensante de l’élève, je salue le gouvernement qui a pris cette initiative ».

Les tenues communes pour les établissements scolaires représentent l’appartenance d’un corps social à l’école, les tenues de travail des écoliers, masque les inégalités de richesse de l’établissement pour entrainer moins de violences.  C’est le cas de Asma, collégienne de 12 ans qui nous dit : « Pour moi, ce fut une délivrance, on me regardait extrêmement mal au collège car si on n’a pas les dernières chaussures à la mode, on n’était comme un moins que rien ».

L’uniforme obligatoire à l’école a été voté à l’unanimité dans l’hémicycle du parlement suite au conseil des ministres du mois de mai 2018 sur proposition de Loi n°164/AN/12/6ème L portant modification et organisation du Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle.

Conformément à cette loi, aucun signe distinctif ne sera permis. Elle est de couleur kaki pour les garçons et bleu ciel ou bleu foncé pour les filles.

Confection des tenues scolaires, une bonne affaire pour les commerçants. Quand la rentrée de classes s’annonce, les marchés et magasins fleurissent de tenues scolaires et restent des lieux incontournables pour les parents d’élèves. La rentabilité du métier de tailleur étant périodique, la nationalisation des commandes scolaires pourrait constituer un épanouissement pour le secteur de l’Artisanat à Djibouti.

Hassan B. vendeur de prêt-à-porter de son propre magasin nous confie : « Ce fut une longue attente aux yeux des commerçants et pour cela nous remercions énormément notre gouvernement pour avoir décentralisé la vente des uniformes scolaires car auparavant il y’avait que quelques commerçants qui avaient l’exclusivité pour les vêtements scolaires. Or, aujourd’hui tout le monde peut se mettre à leur mise en vente ». En commande ou en prêt-à-porter, il y’en a pour toutes les bourses.

Enfin, imposer le port de l’uniforme à l’école remémore une forme de retour au passé et de nostalgie et suscite une manière de rappeler que l’élève est à l’école et non à la rue.

Saleh Ibrahim Rayaleh