Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Dr Nabil Mohamed Ahmed, à la tête d’une importante délégation a pris part à la 69ᵉ Conférence générale de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), organisée du 15 au 19 septembre à Vienne. L’occasion a été pour cette délégation djiboutienne de défendre le droit des pays en développement, et notamment des pays africains, à un accès élargi aux usages pacifiques du nucléaire dans les domaines de la santé, de la recherche et de la sécurité alimentaire.

Accompagné de l’ambassadeur de Djibouti en Allemagne et en Autriche, Yacin Houssein Doualé, du directeur général du Centre d’études et de recherche de Djibouti (CERD), Jalludin Mohamed Abdoul-Kayoum, ainsi que de la directrice générale de l’Autorité nationale de radioprotection et de sûreté nucléaire, Marie Natalis, le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Dr. Nabil Mohamed Ahmed a, lors de la séance plénière d’ouverture, le rappelé l’« attachement indéfectible de Djibouti aux principes du Traité de non-prolifération nucléaire », tout en plaidant pour un élargissement concret de l’accès des pays en développement aux technologies nucléaires civiles. Il a insisté sur l’importance de mettre ces savoirs et ces outils au service de la santé publique, de la recherche scientifique et de la lutte contre l’insécurité alimentaire.

En marge des travaux, le ministre a multiplié les rencontres bilatérales. Avec le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, il a abordé les projets en cours à Djibouti, notamment dans le domaine de la médecine nucléaire appliquée au diagnostic et au traitement de certaines maladies, mais aussi dans la recherche scientifique et les applications agricoles.

Il a également échangé avec le directeur de la coopération technique pour l’Afrique. Les discussions ont porté sur la consolidation de l’appui de l’AIEA à Djibouti et sur l’importance d’adapter les programmes aux besoins spécifiques de la région.

Le ministre a profité de la tribune viennoise pour mettre en avant une initiative phare de Djibouti : la création, il y a deux ans, de l’Observatoire régional de recherche pour l’environnement et le climat. Cette plateforme fédère désormais des chercheurs venus de toute la région et constitue un outil précieux pour étudier les effets du changement climatique, un défi crucial pour la Corne de l’Afrique.

Dr Nabil Mohamed Ahmed a appelé l’AIEA à renforcer son soutien à cette structure régionale, en mobilisant davantage d’expertise et de ressources pour en faire un véritable pôle de référence scientifique sur le continent.

L’un des thèmes récurrents de la participation djiboutienne a été la nécessité de développer les compétences humaines. Le ministre a insisté sur l’importance de former des spécialistes nationaux capables de répondre aux exigences de sûreté et de sécurité nucléaire, conditions essentielles pour tout projet civil impliquant les technologies atomiques.

Il a souligné que Djibouti entend investir dans la formation et la montée en compétences de ses jeunes chercheurs, afin que le pays ne soit pas seulement bénéficiaire de projets internationaux, mais également contributeur actif à la recherche et à l’innovation dans le domaine nucléaire civil.

La présence de Djibouti à la 69ᵉ Conférence générale de l’AIEA illustre l’ambition du pays de jouer un rôle actif dans les débats internationaux sur l’énergie et la science. En défendant un accès équitable aux usages pacifiques du nucléaire, Djibouti se positionne comme la voix des pays africains et des nations en développement qui veulent que les avancées technologiques profitent à tous, et pas seulement aux pays les plus industrialisés.

Le message porté à Vienne est clair : pour relever les défis sanitaires, alimentaires et climatiques, l’Afrique doit pouvoir compter sur le soutien de l’AIEA et sur un transfert de compétences et de technologies adapté à ses réalités.

À travers la participation active de sa délégation, Djibouti a réaffirmé son attachement aux principes du Traité de non-prolifération, tout en défendant avec force le droit des pays en développement à bénéficier des applications pacifiques du nucléaire.

Cette conférence aura permis de consolider les partenariats, de mettre en valeur des initiatives locales comme l’Observatoire régional de l’environnement et de tracer de nouvelles perspectives pour la coopération scientifique. Djibouti confirme ainsi son engagement à bâtir, avec ses partenaires, un avenir où la science et la technologie sont mises au service de la paix, du progrès et du développement durable.