Suite à la visite  de la forte délégation de 14 administrateurs de la Banque mondiale dans notre pays la semaine dernière, le ton était au satisfecit et à la volonté de renforcer la coopération entre les deux parties.

Le ministre de l’économie et des finances chargé de l’industrie, Ilyas Moussa Dawaleh, également gouverneur du groupe de la Banque mondiale à Djibouti, était l’hôte de la réunion de travail qui a clôturé la visite des 14 administrateurs du Conseil d’Administration du Groupe de la Banque. Une rencontre qui a vu la participation d’une demi-douzaine de ministres et qui a permis de revoir le partenariat entre le  gouvernement et l’institution financière mondiale. 

…Plan quinquennal de la Vision 2035. Le gouvernement, représenté par ses ministres de l’économie et des  finances, de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur, du travail, de l’intérieur, de l’agriculture, des affaires sociales, de la femme et de la famille, du logement, ainsi que le secrétaire d’Etat à la décentralisation a pu partager le modèle de développement de Djibouti avec le Conseil d’administration de la Banque mondiale. L’occasion aussi de lancer des réflexions sur les voies et moyens d’améliorer le mode d’intervention de l’institution financière pour aider les pays de petite taille comme Djibouti.

Plus généralement, les banquiers ont eu des échanges sur les résultats du premier plan quinquennal de la vision 2035 du pays qui s’est achevé en 2019. Plusieurs autres questions ont été également discutées dont notamment la place et le rôle de Djibouti dans la Corne d’Afrique, l’impact des refugiés enregistrés et non enregistrés et des migrants sur les infrastructures publiques, le développement des bidonvilles, la place du développement intégré et de la décentralisation, la lutte contre le chômage des jeunes et le changement climatique.

Les membres du gouvernement ont également partagé les ambitions du pays pour servir de hub logistique et de la télécommunication, mais aussi de l’éradication de la pauvreté.

Dans une importante allocution, le ministre de l’économie et des finances, Ilyas Moussa Dawaleh, a souligné l’importance du partenariat entre la république de Djibouti et le groupe de la Banque mondiale. Le ministre a lancé les débats avec une présentation des performances économiques et sociales ainsi que les enjeux et perspectives. Dans son intervention, il a expliqué comment la république de Djibouti a pu enregistrer une croissance forte et stable grâce à sa situation géographique privilégiée au carrefour des trois continents qui lui offre une ouverture maritime et géostratégique.

Il a rappelé que le gouvernement de Djibouti a mis en place un programme de lutte contre la pauvreté qui a fortement baissé en 15 ans grâce à la politique éclairé du chef de l’Etat. Il a enfin terminé en présentant les principaux piliers de la stratégie quinquennale : l’inclusion financière, la connectivité, la diversification économique, l’économie du numérique et enfin le renforcement des institutions publiques. « L’engagement du groupe de la Banque mondiale doit prendre en compte les défis du pays comme les chocs issus de la fragilité régionale et le changement climatique, mobiliser plus de personnels sur le terrain pour appuyer le secteur privé djiboutien à formuler des demandes pour le financement de la SFI (Société Financière Internationale) et accompagner le gouvernement dans son processus de réformes », a-t-il souligné.

…Visites de terrain et inaugurations. Le caractère exceptionnel de la mission des administrateurs de la Banque mondiale s’illustre du fait que c’était la première visite de cette envergure dans le pays.  Les membres du conseil d’administration ont pu visiter les grandes infrastructures du pays mais également les différents sites comme le chef-lieu d’Obock, Balballa et Jaga Bouldoug pour constater les défis de la pauvreté qui impactent sur les populations djiboutiennes.

La délégation a effectué une série de visites de terrain et de rencontres avec les officiels djiboutiens. A commencer par le déplacement à Obock le 11 janvier dans le cadre du Projet Régional mis en œuvre par l’ADDS. Cette visite effectuée en compagnie de  la ministre des affaires sociales et du secrétaire d’Etat à la décentralisation a permis de superviser l’exécution du projet et visiter ses réalisations à ce jour.

Les administrateurs ont eu par la suite des échanges avec les bénéficiaires, notamment des groupes de femmes. Très satisfaites des divers appuis qu’elles ont reçu et qu’elles continueront de recevoir, elles ont exprimé à la Banque et au gouvernement leur reconnaissance pour l’attention particulière dont elles font l’objet : de l’assistance à la création de leurs groupes jusqu’au financement d’activités génératrices de revenus, en passant par la formation en gestion. Ces administrateurs, très impressionnés, ont apprécié les efforts du projet et l’encouragent à continuer, les défis étant immenses.

D’une pierre deux coups, c’est au CEM d’Obock que la délégation  a marqué une seconde halte pour l’inauguration d’un dortoir et d’un réfectoire flambant neuf. La ministre des affaires sociales et des solidarités, son collègue à la décentralisation et le représentant de la banque mondiale ont inauguré avec le secrétaire général du MENFOP, Mohamed Abdallah Mahyoub, les nouveaux dortoirs et réfectoires flambants neufs destinés aux élèves du CEM d’Obock qui viennent des localités rurales.

L’autre visite de terrain à Obock était guidée par l’équipe technique de l’ADDS qui a conduit la délégation au Centre Hospitalier d’Obock qui a bénéficié d’une réhabilitation et d’une extension de son espace d’urgence. La structure sanitaire est désormais équipée de nouveaux matériels essentiels ainsi que de consommables achetés par le projet. A titre d’exemple, la radiologie, le fauteuil dentaire.

Dans le même cadre, les administrateurs de la Banque mondiale s’étaient rendus dans plusieurs quartiers de la commune de Balbala, sur les pas de la ministre des affaires sociales et des solidarités, Mouna Osman Aden, et de sa collègue en charge du logement, Amina Abdi Aden. Cette visite s’inscrivait dans le cadre du programme PIRB financé par la Banque Mondiale.

Le ministère des affaires sociales et des solidarités, qui est chargé de la mise en œuvre de l’Ingénierie Sociale dans le Programme Zéro Bidonville, a exposé les différentes activités qui prennent en compte l’engagement et l’accompagnement communautaire, les activités de sensibilisation des personnes impactées par le Programme (PAPs) qui sont englobés dans les activités d’ingénierie sociale. La mission a pu participer à une petite réunion d’échange avec les différents acteurs communautaires vivant dans les zones impactées.

Plus généralement, il faut dire que les États-Unis, le Japon, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni sont les cinq plus grands actionnaires de la Banque mondiale et les administrateurs sont élus par les membres du Groupe de la Banque mondiale pour défendre les intérêts des pays membres. Un secrétariat est responsable de la coordination du processus par lequel les membres procèdent à l’augmentation régulière de leur participation au capital de la BIRD, de l’IDA, de l’IFC et de la MIGA.

MAS