Une école rurale dans chaque campement et localité reculée du pays pour drainer l’ensemble des services sociaux de base. C’est le projet du MENFOP que les populations du sud au nord du pays ont chaleureusement accueilli cette dernière semaine. Temps fort de la tournée du MENFOP dans la région de Tadjourah…

Après les localités de Dhanan, Obeley, Chabeley en région Assajog, puis la halte cérémonieuse de Mouloud, le ministre de l’Education nationale et de la Formation professionnelle, Moustapha Mohamed Mahamoud a mis le cap sur le nord et notamment la région de Tadjourah. Un périple de trois jours, de vendredi à dimanche dernier, qui l’aura conduit dans plus de 6 localités et campements reculés du grand nord. Le ministre était accompagné par son collègue délégué à la Décentralisation, Hamadou Mohamed Aramis, le préfet de la région, Abdoulmalik Mohamed Banoïta, le président du conseil régional, Omar Houssein, et un bon nombre de responsables des deux ministères.

Sur les hauteurs et au pied du mont Moussa Ali. Autre fait marquant : la représentante de l’UNICEF à Djibouti, Djanabou Mahondeh, qui préside aussi le groupe local des partenaires de l’éducation, s’est jointe à cette tournée dans des localités très reculées situées sur les hauteurs et au pied du mont Moussa Ali.

Dans la journée de vendredi, c’est le village de Dougoum qui a été visité. Village réputé pour sa production artisanale de Fromage et de miel. Puis, la délégation ministérielle a repris la route dans les journées de samedi et dimanche pour se rendre successivement à Margoyta puis Magdoul, Otoy, Munkur et Hagandeh. A chacune de ces étapes, les officiels ont pu constater de visu les conditions de vie des populations. Les deux ministres et la haute responsable onusienne ont pris langue avec les notables, les chefs coutumiers et les porte-voix des communautés locales pour s’enquérir de leurs doléances et leurs difficultés les plus urgentes.

Des échanges qui ont permis de faire le tour des besoins urgents de ces communautés en infrastructures de base comme des écoles, des postes de santé, de l’eau potable, des moyens de subsistance, mais aussi des moyens de (télé) communication, etc. L’occasion pour M. Moustapha Mohamed Mahamoud de donner des gages à ces populations à travers notamment sa politique d’instauration des systèmes des écoles rurales qui drainent autour d’elles l’ensemble des services sociaux de base comme les postes de santé, les adductions ou les forages et retenues d’eau potables, mais aussi les fermes agro-pastorales et les élevages de poulaillers pour palier à la malnutrition récurrente et enfin les actes d’Etats civils qui sont délivrés par les services déconcentrés.

L’école pour tous. Le ministre l’Education nationale et de la Formation professionnelle a indiqué que ces projets d’écoles rurales s’inscrivent dans le cadre du programme de scolarisation universelle ou école pour tous et permettront de rapprocher les écoles des enfants qui pourront jouir par la même occasion de l’ensemble des structures et des facilités destinées à leurs offrir les moyens d’étudier et de s’épanouir pleinement dans leur milieu naturel. Il a insisté auprès des responsables communautaires et des chefs coutumiers de prendre possession de ces infrastructures et d’en assurer une gestion optimale afin de répondre au mieux aux attentes des populations locales.

Des propos qui ont repris par le ministre délégué à la Décentralisation. M. Hamadou Mohamed Aramis a mis l’accent sur la feuille de route du président de la République en matière de décentralisation. Une politique qui est basée sur la satisfaction des besoins de l’ensemble des communautés rurales en leur rapprochant les services de base comme l’eau, l’électricité, la santé et l’école entre autres. Il a lui aussi mis en exergue l’impérieuse nécessité pour les communautés locales d’assurer une gestion propre de ces infrastructures de base une fois construites.

De son côté, la représentante de l’UNICEF, Djanabou Mahondeh, qui préside le Groupe local des partenaires de l’éducation, a souligné l’engagement du système des nations unis et notamment son agence à collaborer étroitement avec le gouvernement afin de mener à bien divers programmes sociaux comme l’éducation, la santé, l’agro-pastoralisme, l’alimentation en eau potable et en électricité, entre autres, afin d’assurer aux populations rurales une vie décente.

Au cours de cette tournée, les ministres et les officiels ont visité également plusieurs retenues d’eau construites dans la sous-préfecture de Dorra, avec des teneurs variables qui ont permis de réduire le stress hydrique et offrir aux communautés une eau potable pour les foyers et les cheptels.  

MAS

Ils ont dit…

Djanabou Mahondeh, représentante de l’UNICEF à Djibouti et présidente du Groupe des partenaires locaux de l’Education : – «  Avec le ministre de l’Education nationale et de la Formation professionnelle et le ministre délégué à la Décentralisation et leurs équipes respectives, j’ai sillonné les localités les plus reculées du pays, notamment dans la région de Tadjourah. En ma qualité de cheffe de file du groupe des partenaires locaux de l’éducation et au nom de l’UNICEF, je tiens à remercier M. Moustapha Mohamed Mahamoud pour nous avoir associé à cette initiative, valorisant ainsi le solide partenariat qui existe avec les partenaires de l’éducation et le MENFOP, mais aussi et surtout en ciblant de manière spécifique des actions qui permettront d’assurer l’éducation de toutes les filles et tous les garçons de Djibouti en ne laissant aucun enfant de côté. En faisant des enfants vivant dans les localités les plus reculées et les enfants issus des populations nomades une priorité, le gouvernement de Djibouti franchit un grand pas dans son engagement dans l’atteinte des Objectifs De Développement Durables sur l’éducation(ODD4) et assurer ainsi l’équité dans l’accès à l’éducation. L’UNICEF et les partenaires locaux de l’éducation réitèrent leur disponibilité à travailler en étroite collaboration avec le MENFOP dans toutes ses initiatives et particulièrement autour de la promotion de l’expansion de « l’école rurale intégrée ».

Omar Houssein, président du conseil régional de Tadjourah :-« La tournée du ministre de l’Education nationale et de la Formation professionnelle est très prometteuse pour la région. J’ai le sentiment que le ministre a pris fait et cause pour les enfants bergers qui sont privés d’éducation par manque d’infrastructures et de services sociaux de base. Dans mes nombreux échanges avec lui, j’ai été tellement marqué par sa compassion, son courage et sa détermination en faveur de ces populations défavorisées. C’est pourquoi, il lui tient à cœur de mettre en œuvre ce programme d’écoles rurales qui livre un pack complet composé de l’école et de toutes les infrastructures sociales de base comme la santé, l’électricité, l’eau potable, les moyens de subsistance et notamment les activités génératrices de revenus, etc. Il m’a également montré son engagement et son ouverture à la déconcentration et la décentralisation des services sociaux de base puisqu’il implique à chaque fois les communautés et les autorités locales dans la gestion des écoles rurales. Il tient réellement au développement des milieux ruraux à travers les écoles de base qui sont le noyau de la vie dans notre arrière pays et le gage d’un avenir prometteur pour nos enfants. Je voudrais l’en remercier vivement».