Djibouti Port de Pêche et Marina Services est le fruit d’une vision d’un jeune entrepreneur djiboutien audacieux, Yacin Aouled Farah, PDG d’Al Aoul Group. Croyant au potentiel halieutique de son pays, Yacin n’a pas hésité à injecter plus de 10 millions de dollars dans le projet de modernisation du port de pêche. Aujourd’hui, il peut à juste titre s’enorgueillir de la transformation qui commence à s’opérer tout doucement dans le paysage de la mer et de la pêche à Djibouti. Reportage.

Port de Pêche de Djibouti, 7 heures 45 mn. Sur la terre pleine jouxtant la nouvelle poissonnerie La Sirène, des grues, des pelleteuses et des Sinotruk sont en pleine action. L’endroit, autrefois jonché de détritus, est actuellement en train de se métamorphoser. Depuis sa concession, il y a quelques mois, à un opérateur économique privé du pays, Al Aoul Group, Djibouti port de pêche et Marina Services (nouvelle appellation) connait un véritable bouleversement, tant au niveau du fond que de la forme.

L’hygiène, la sécurité, le prix, l’accueil, tout a changé au grand bonheur des consommateurs djiboutiens et étrangers.

« Je suis vraiment satisfait du changement qui vient de s’opérer en quelques mois. Ce n’est plus le même endroit », se réjouit Christophe Barbier, un ressortissant français. La cinquantaine tapante, les cheveux poivre sel, l’homme est apparemment un client assidu de cet endroit. « Je viens ici deux fois par semaine et je suis séduit par la propreté de la poissonnerie La Sirène », ajoute M. Barbier, se disant également impressionné par la sécurité des lieux et l’accueil réservé aux clients.

Comme l’a si bien souligné M. Barbier, le changement opéré est visible à l’œil nu mais ne se résume pas seulement à l’hygiène, à la sécurité, et à l’accueil. Il touche aussi et surtout le prix de vente des poissons qui a considérablement baissé.

Ce jour-là, Fatouma Ali Waberi, mère de famille, propriétaire d’une Moukbasa, se trouve au comptoir de La Sirène. Elle passe une commande, comme tous les jours, de plusieurs kilos de poissons. La voilà servie vite fait, bien fait. « Combien », demande-t-elle. « 17000 FD, au total », répond le vendeur de La Sirène. Et elle règle la facture sans rechigner. Pourquoi donc Fatouma n’a-t-elle pas débattu du prix. Elle nous dira plus tard qu’une pareille commande lui coûtait, il y a quelques mois, deux fois plus cher. « Savez-vous combien je payais pour une pareille commande ? Deux fois plus cher », nous confie-t-elle.

Qu’en est-il des pêcheurs ? Ont-ils été mis sur la touche depuis l’arrivée d’Al Aoul Group? «Niet », nous rétorque sèchement M. Mohamed Charif, pêcheur de son état et président de l’Association des Pêcheurs djiboutiens.

Pêcheur depuis l’âge de 17 ans, ce sexagénaire à la frêle silhouette dément catégoriquement les ragots colportés par les détracteurs de cette société nouvellement en charge de la gestion du Port de Pêche. « Vous voulez la vérité, nous avons la chance d’avoir aujourd’hui en face de nous, des gens responsables qui nous écoutent, qui achètent nos poissons à un bon prix et qui nous considèrent à notre juste valeur », dit-il d’une voix cassée par l’émotion. « Allez voir les nouvelles installations mises en place au profit des pêcheurs. Aujourd’hui, nous avons à notre disposition un carburant à moindre coût, des glaces à gogo, et, bientôt, une couverture médicale. Si par le passé, les pêcheurs étaient marginalisés, aujourd’hui ce n’est plus le cas », affirme-t-il avec un brin d’espoir.  Visiblement, le Port de Pêche de Djibouti a des beaux jours devant lui.

Offrant le meilleur de la mer, la poissonnerie La Sirène se distingue, quant à elle, par la qualité et la fraîcheur de ses produits de mer, mais également par son meilleur rapport qualité-prix. Nous vous invitons à y faire un tour !

NF / AAD

Réactions

Mohamed Charif,  président de l’association des pêcheurs djiboutiens : – « Merci de m’avoir donné la parole. Je tiens tout d’abord à remercier les responsables de Djibouti Port de Pêche et Marina Services pour leur détermination à apporter un changement profond dans la gestion du Port de Pêche. Ils nous ont vraiment convaincu et nous ont prouvé leur bonne foi. Ils savent combien les pêcheurs ont été marginalisés et laissés pour compte. Aujourd’hui, grâce à eux nous avons de l’espoir. Vous pouvez voir le changement du Port de Pêche depuis leur arrivée. Croyez-moi, nous n’avons jamais eu un partenaire comme Al-Aoul Group». 

Helem Mohamed,  superviseur général du Port de Pêche : – «  Je suis ici depuis plus de 30 ans et il n’y a pas meilleur témoin que moi de l’évolution du port de pêche. J’ai travaillé avec tous les concessionnaires, étrangers et djiboutiens, qui ont géré le port de pêche et pas une seule société n’a investi autant d’argent qu’Al-Aoul Group. Je peux vous dire que cette entreprise djiboutienne a non seulement revalorisé les pêcheurs mais a crée surtout des emplois. Avant l’arrivée d’Al-Aoul Group, sept personnes seulement travaillaient pour l’ancien concessionnaire, alors qu’aujourd’hui ils sont au nombre de 65. Et je pense que ce n’est qu’un début. Vous comprenez donc l’enthousiasme et l’espoir qu’a fait naitre en nous Al-Aoul Group ».