Dix-sept personnes, dont huit enfants, sont mortes en raison d’inondations dans la province de Marib dans le Nord du Yémen, ont annoncé ce mardi 4 août les autorités sanitaires de ce pays ravagé par la guerre. Les inondations sont fréquentes à cette période de l’année au Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule arabique en proie à la pire crise humanitaire au monde, selon l’ONU. Ces derniers mois, elles ont fait de nombreuses victimes.

«Seize personnes se sont noyées et une autre personne a été tuée après avoir été frappée par la foudre», ont déclaré les autorités sanitaires locales dans un communiqué sans préciser quand. Huit enfants figurent parmi les victimes tandis que quatre personnes, dont deux femmes, ont été gravement blessées, ont-elles ajouté.

Les torrents ont détruit des dizaines de maisons, selon des estimations officielles, et les pluies tropicales ont détruit des centaines de tentes et lieux d’hébergement pour déplacés.

Le conflit au Yémen oppose les forces du gouvernement, appuyées depuis 2015 par une coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite, aux rebelles Houthis, soutenus par l’Iran. La province de Marib, située à l’est de la capitale Sanaa, contrôlée depuis 2014 par les rebelles, est régulièrement le théâtre de combats entre les deux camps.

Les inondations, qui ont touché plusieurs régions du pays, aggravent les nombreux défis humanitaires et sanitaires dans ce pays, qui lutte contre les maladies transmises par l’eau mais aussi contre la propagation du nouveau coronavirus.

Le Yémen a officiellement enregistré plus de 1700 cas d’infection, dont 499 décès. Mais le bilan pourrait être bien plus lourd car les tests manquent et le système de santé, ravagé par la guerre, est mal équipé pour déterminer les causes de décès.

Environ 24 millions de Yéménites – soit plus de 80 % de la population – dépendent d’une forme d’aide humanitaire ou de protection pour leur survie, selon les Nations unies.

La guerre a fait des dizaines de milliers de morts, essentiellement des civils, selon diverses organisations humanitaires, et plus de trois millions de personnes sont déplacées, dont beaucoup dans des camps particulièrement exposés aux maladies.