
Depuis le 05 juin c’est une rencontre hebdomadaire. Un moment très attendu par une trentaine de journalistes de l’Afrique francophone qui sont formés dans le cadre des JO de Paris par CFI qui a mis en place un programme lequel vise à les préparer à la couverture de cet évènement planétaire. Chaque mercredi soir, à partir de 18h30 TU (21h30 heure de Djibouti) durant plus de deux heures il est question du sport africain en général et de l’olympisme en particulier. Des journalistes chevronnés comme Sylvie Larrière, Frank Simon et Noel Kokou Tadegnon animent ces rencontres avec les conseils avisés et les modérations de Mme Myriam Chevin responsable de ce programme de CFI.

Après un premier webinaire centré autour du mouvement olympique et de l’histoire de l’Afrique aux JO , le deuxième a abordé les forces et les faiblesse du sport de haut niveau en Afrique. Dans cette deuxième rencontre la première partie a été consacrée aux forces et les faiblesses du sport de haut niveau en Afrique. Le premier invité était Sidi Yattara, ancien athlète, actuellement entraîneur et DTN de l’équipe nationale du Mali. Il est également promoteur et président du club d’athlétisme de Kati au Mali. Durant plus de trois quart d’heure il est intervenu sur le sport et la préparation des athlètes africains pour les Jeux Olympiques qui est un parcours semé d’embûches, marqué par des conditions d’entraînement inégales et un soutien financier souvent insuffisant. Néanmoins, la résilience et la détermination de ces athlètes les poussent à surmonter ces obstacles. Qu’ils soient locaux ou expatriés, leur quête de gloire olympique inspire et démontre l’importance d’un soutien renforcé pour le développement du sport en Afrique. Son intervention était suivie d’une séquence de questions réponses. Où les journalistes ont pu poser des questions pertinentes
La deuxième partie du webinaire s’est déroulée sous la forme d’une table ronde avec 3 invités, qui ont évoqué en détails ce qu’est la vie de l’athlète de haut niveau. Comme Serge MIMPO gé de 50 ans, le Camerounais passé par le Canon de Yaoundé évoluait comme défenseur ou milieu défensif durant de sa carrière active. En 2000 lors des JO de Sydney, il fait partie de l’épopée des Lions indomptables qui ont récolté l’or aux côtés de Patrick Mboma et de Samuel Eto’o entre autres, quatre ans après le Nigeria. Il a été pro en Grèce (Panachaiki, Ethnikos) ainsi qu’en France (Paris FC, Red Star). Il a également travaillé en tant qu’encadrant (coach adjoint) des U17 du Cameroun en 2022.
Quant à Mélanie ENGOUANG ceinture noire 4e dan de judo, la grande dame du sport gabonais a été sacrée à sept reprises championne d’Afrique, une fois championne du monde militaire (1995) et médaillée d’or aux Jeux de la Francophonie (Canada 2001). Elle pris part à quatre olympiades (1992, 1996, 2000, 2004). Celle qui s’était révélée en 1989 aux 1ers Jeux de la Francophonie (à Casablanca) à tout juste 20 ans est présentement officière supérieure de l’Armée gabonaise et engagée dans le social et l’organisation du sport national. Enfin, ce fut le tour de Fodé Sissoko le sprinter malien de 27 ans participera à ses deuxièmes olympiades à Paris en août prochain. Il s’entraine depuis six ans en France au Lille Métropole Athlétisme. Après de nombreuses années à se battre contre des blessures,
il décroche au 200 m, la médaille d’argent aux jeux de la francophonie de Kinshasa l’an dernier et il y a dix jours, la médaille d’or au 200 m aux Championnats Ouest Africain au Ghana. Il détient le record du Mali du 200m. Il a déclaré en substance « J’aurais jamais fait ce que j’ai accompli si j’étais au Mali ». Tout ça pour dire, vu la situation instable de son pays, l’exil était un choix qui s’est imposé à lui pour réaliser son rêve.
Les interventions de ces athlètes de haut niveau étaient riches d’enseignements. Le parcours de chacun était un exemple de persévérance et d’abnégation. Des obstacles aux succès, chacun a tracé sa voie pour devenir ce qu’il est aujourd’hui.
Le troisième webinaire du 19 juin dernier était celui où les choses sérieuses avaient commencé. On est rentré dans le vif du sujet. Il s’agissait comment le journaliste doit se préparer à la couverture des JO. Frank Simon et Noel Tadegnon ont tour à tour abordé la préparation de la documentation qui s’avère très utile mais aussi comment le digital peut être utilisé comme ressource documentaire. Le journaliste doit structurer son travail, rassembler le maximum de données en usant des coupures de presse , des documents glanés auprès des fédérations, des livres , des magazines de la presse internationale etc…
« Il faut avoir des béquilles sur lesquels se tenir », a martelé Frank Simon. Avant d’ajouter : « il faut anticiper et se constituer une documentation. Préparez-vous dès maintenant ! ». Pour le journaliste qui va couvrir les JO, maitriser les règles du jeu est très important. Des disciplines comme le Taekwondo ont des règlements très complexes. Raison pour laquelle il doit être au parfum des principes des sports à couvrir. « Avoir un œil sur l’actualité des disciplines et les meilleures performances n’est pas un must, c’est une obligation », a insisté M.Simon. Pour ce qui est de la documentation wikipedia peut être une source indispensable pour trouver des données sur le sport : les records africains, mondiaux mais aussi nationaux sur une discipline donnée. Le journaliste doit faire fonctionner ses réseaux, contacter le périmètre du sportif , cibler son entourage (ami, coach et autres fréquentations). Les représentations diplomatiques du pays du journaliste peuvent aussi être des sources d’informations fiables. L’environnement direct du sportif doit être exploité aussi comme son médecin, le CNO, les entraineurs nationaux. Dans ce troisième webinaire de CFI, toutes les petites astuces pour faire une couverture professionnelle ont été données aux journalistes participants mais aussi quelques liens utiles. Mieux outillés et conscient du travail qui les attend lors de la prochaine couverture des JO de Paris, les journalistes de l’Afrique francophone sélectionnés dans le cadre de ce programme de CFI ont apprécié l’intervention de ces professionnels chevronnés.
Un dernier webinaire est prévu le 26 juin prochain avant que les choses sérieuses commencent pour les 15 journalistes retenus dans le cadre de ce programme, lesquels vont couvrir à Paris les JO .
Kenedid Ibrahim Houssein