Dans le cadre de la maladie du COVID-19 et notamment son impact sur les zones portuaires, le président de l’Autorité des Ports et des Zones Franches de Djibouti, Aboubaker Omar Hadi s’est entretenu, en visioconférence, le jeudi après-midi dernier, avec ses homologues de plusieurs pays du continent africain. Lors de cette rencontre virtuelle, les discussions entre les différentes personnalités portaient essentiellement sur des thèmes tels que, les ports africains dans la lutte contre le COVID-19, la digitalisation et efficacité des ports africains, les ports africains et la connectivité des pays enclavés, la facilitation du commerce et les principaux défis de la Zone de Libre-échange Continentale Africaine (ZLECA), …etc.
Le COVID-19 a, sans l’ombre de doute, eu des répercussions sur l’économie des pays africains et dans le monde. Mais, dans le cadre de la lutte contre la pandémie, Djibouti a engagé des initiatives concernant les différents ports de Djibouti (Congé pour personnel non essentiel, protocoles de continuité d’activité etc…). Aussi, dans le but de coordonner les efforts visant à limiter l’impact du virus sur l’activité du corridor, une conférence hebdomadaire de haut niveau entre l’Autorité portuaire de Djibouti et l’Autorité maritime éthiopienne a été mise en place.
Au cours de cette vidéo conférence, le Président de l’APFZD, Aboubaker Omar Hadi a dans son intervention, lors de cette réunion en ligne, indiqué qu’en termes de population, l’Afrique a la croissance la plus rapide au monde.
«On parle d’une population de 2.5 milliards en 2050 dont 60% de moins de 25 ans», a-t-il dit à ses homologues, tout en ajoutant que cela est un atout immense et un marché énorme.
Aboubaker Omar Hadi a en outre souligné’ l’importance des parcs industriels. «En Afrique, la classe moyenne est croissante aussi, ce qui est un potentiel immense pour la construction du continent», a-t-il ajouté. Et de poursuivre : «Il est donc important que les zones franches ou les parcs industriels produisent ce que l’Afrique consomme pour limiter les importations vers d’autres pays du monde».
Lors de cette vidéoconférence, la question de l’intégration logistique concernant les ports et les réseaux routiers (corridors), sa mise à niveau et son émergence, ont également été évoquée. Sur ce point précis, le président de l’Autorité des Ports et des zones franches djiboutiennes, a insisté sur la nécessité de mise en place de mesures barrières non-matérielles interafricaines.
«Les 54 pays africains doivent accélérer la mise en place de documents uniques et des systèmes douaniers communs au niveau des frontières. Nous savons que ce n’est pas facile car chaque pays veut garder son system douanier» a-t-il déclaré avant de citer comme exemple le modèle de l’Union Européenne. «Il leur a pris très longtemps à se mettre d’accord, ils sont 27, nous sommes 54. Je pense que l’avenir est prometteur!» a-t-il conclu
En cette période de lutte contre la propagation de la maladie du COVID-19, la nouvelle technologie de l’informatique, la digitalisation du système est le seul moyen d’améliorer l’efficacité, de réduire les coûts et d’assurer la transparence.
Djibouti a mis en place un système communautaire entre les différents ports de Djibouti. Celui-ci plus connu par son acronyme anglais DPCS, vise à réduire les points de contact qui ont passé de 14 à seulement 4. Le certificat de dédouanement en ligne permet d’économiser non seulement jusqu’à deux heures mais aussi 450 Dollars américains sur le transport pour les agents maritimes. En outre, la digitalisation, a permis aux ports djiboutiens de réduire le temps de réponse. Les allocations des quais ont été réduites de 72h à 1h, et ont permis de limiter la congestion au quai et le temps d’attente au mouillage. Aussi, le temps moyen de séjour des conteneurs au cours des 6 derniers mois est de 15 jours, plus ou moins identique à celui de l’année dernière.
La digitalisation a également amélioré le temps de rotation des camions de plusieurs heures à moins d’une heure. Pas de file d’attente de camions. Certes, les infrastructures routières et portuaires sont des facteurs essentiels pour la promotion et le développement du continent.
Dès lors, vu que sans infrastructures, aucun commerce intra-commercial ne peut être promu les défis tels que la nécessité de construire des infrastructures pour connecter l’Afrique, l’harmonisation des coutumes et l’amélioration de l’interopérabilité des systèmes ont été discutées. Une ‘‘Task force’’, dotée d’une plateforme permettra le partage des expériences entre les autorités portuaires africaines, mais aussi de mettre en place une coordination autour d’une problématique d’intérêt général.
La question de l’engorgement des ports africains et ses impacts sur la logistique et la chaîne d’approvisionnement ont été évoqués aussi au cours de cette vidéo conférence.
Ibrahim Ahmed Djama