La république de Djibouti a lancé officiellement, le mercredi 3 mai passé, au Sheraton Hôtel, sa plateforme nationale sur le suivi des violences basées sur le genre. L’évènement qui est intervenu au cours d’un atelier présidé par la ministre de la femme et de la famille (MFF), Mouna Osman Aden a été l’occasion pour renforcer les capacités des acteurs en charge de la protection des droits des femmes, dans le domaine de l’utilisation d’un système digital de collecte et de partage des données sur les violences faites aux femmes, y compris celles victimes des mutilations génitales féminines (MGF). Il s’agit là pour le ministère de la femme et de la famille (MFF) alors administrateur principal de ce nouveau système, de mieux coordonner par ce biais, les prestataires des services dédiés aux victimes de VBG. 

Pour assurer une meilleure coordination de données en matière de violences Basées sur le Genre (VBG) et aider les prestataires de services à mieux comprendre les cas de VBG signalés, le ministère de la femme et de la famille (MFF) et l’Union Nationale des Femmes Djiboutiennes (UNFD) ont conjointement lancé, le mercredi 3 mai, les activités d’un nouveau système digital de gestion de l’information sur les violences basées sur le genre, sous nos cieux.

Il s’agit là d’un logiciel mondial visant à harmoniser la collecte des données sur la violence basée sur le genre, aussi bien dans le domaine du stockage et des analyses que celui du partage sûr  ces données, dans le principe de l’éthique.  

La cérémonie de lancement de cette plateforme nationale, d’importance capitale dans le domaine de la protection de nos femmes et nos filles contre toutes les formes de violence y compris les mutilations génitales féminines, a  réuni au Sheraton, la ministre de la femme et de la famille, Mouna Osman Aden, le ministre de la santé, Dr. Ahmed Robleh Abdilleh, le ministre de la justice et des affaires pénitentiaires, chargé des droits de l’homme, Ali Hassan Bahdon, le ministre de la défense chargé des relations avec le parlement, Hassan Omar Mohamed, l’ambassadrice de l’union Européenne à Djibouti, Sylvie Tabesse, la représentante du FNUAP à Djibouti, Aicha Djama Ibrahim, le président de la commission nationale des droits de l’homme, Ali Soubaneh Atteyeh, le représentant résident adjoint du PNUD à Djibouti, Gaël Ollivier, le directeur général de l’agence nationale pour les personnes handicapées, Doualeh Saïd Mahamoud, la secrétaire générale de l’Union Nationale des Femmes Djiboutiennes (UNFD), Fatouma Moussa Ali, la secrétaire générale du ministère de la femme et de la famille, Anissa Hassan Bahdon, de nombreux officiers de la gendarmerie et de la police nationale, des magistrats, des représentants de l’ensembles des organisation onusiennes, des représentants des ministères sectoriels et des membres de la société civile.

La ministre de la Femme et de la Famille, Mme Mouna Osman Aden dont le département est l’administrateur principal de cette plateforme digitale a rappelé, dans son intervention prononcée au cours de cette cérémonie, que le Président de la République, Son Excellence M. Ismail Omar Guelleh a, lors de la célébration de la Journée Internationale des Droits des Femmes, le 8 mars dernier, «appelé à la mise en œuvre de stratégies numériques favorables au genre»

«Aujourd’hui, en m’associant avec mon collègue, Monsieur le Ministre de la Justice et Mme la Représentante du FNUAP, pour lancer la plateforme nationale GBVIMS, nous nous inscrivons dans cette volonté politique de faire du numérique l’un des meilleurs outils d’accélération de la résolution de la problématique des violences basées sur le genre» a-t-elle déclaré avant de préciser que le ministère de la santé et l’ensemble des structures sanitaires, le ministère de  la justice et les structures d’intervention qui en dépendent, la Gendarmerie nationale, la Police nationale, et enfin le secteur social avec le MFF, l’UNFD et les autres associations intervenantes demeurent les prestataires de paquet de service dédié aux femmes victimes de violences.  «Nous veillerons tous à ce que la plateforme nationale GBVIMS réponde aux problèmes rencontrés par les prestataires de service en matière de gestion des données et à faciliter le partage des informations entre structures dans le respect des principes d’éthique et de sécurité, afin d’aviser sur la prise en charge des survivants de VBG par les acteurs humanitaires» a indiqué la ministre Mouna Osman Aden.

Évoquant par la suite l’utilité de cette nouvelle plateforme que son département introduit dans notre pays, il permet selon elle, aux filles et aux femmes victimes de violence de bénéficier «un ensemble de services multisectoriels essentiels et de qualité».

Le ministre de la santé, Dr. Ahmed Robleh Abdilleh qui l’a suivi, a accueilli favorablement cette plateforme initiée par le ministère de la femme et de la famille.

«Le ministère de la santé qui va certainement être le point d’entrée et la structure principale d’enregistrement et de collecte des données, est engagé pour faciliter et prendre en charge sur le plan médical mais également sur le plan psychologique, les victimes de ces violences basées sur le genre» a-t-il indiqué avant de faire part aux différentes personnalités participantes à cet atelier que «cette plateforme digitale va s’intégrer» sur un programme de digitalisation de notre système de santé en cours selon lui, dans son département.

Pour le ministre de la justice et des affaires pénitentiaires, chargé des droits de l’homme, M. Ali Hassan Bahdon, la violence quelque soit le motif est un délit, voire même un crime. «Nul ne peut contraindre une personne par la force» a-t-il martelé avec insistance avant de mettre l’accent sur l’importance des données. «Nous devons donner plus de visibilité à ce programme parce que nous avons une culture de paix, nous avons une culture de respect de l’autre» a indiqué le garde des sceaux de la nation djiboutienne, M. Ali Hassan Bahdon.

L’ambassadrice de l’Union Européenne à Djibouti, Mme Sylvie Tabesse a pour sa part, déploré que «cette nouvelle plateforme digitale constitue une solution supplémentaire pour venir en aide aux victimes de violence et constitue un réel changement dans l’écoute et la prise en charge des victimes».

La diplomate européenne a rappelé en outre «l’engagement fort et continu de l’Union Européenne en faveur des femmes à Djibouti et les plus vulnérables en particulier.»

Quant à la secrétaire générale de l’Union Nationale des Femmes Djiboutienne, Mme Fatouma Moussa Abdi, elle a souligné que cette plateforme constitue une avancée majeure dans la lutte de son organisation contre toutes les formes de violences à l’égard des femmes.

Rappelons que la mise en place de ce système digital de gestion des informations sur les VBG, est une initiative conjointe de l’ensemble des différentes organisations sous la tutelle des Nations Unies à savoir, le FNUAP, l’ONU Femmes, l’OMS, le PNUD et l’Office des Nations Unies contre les Drogues et le Crime UNODC.

Rachid Bayleh