Dans notre série d’articles sur les villes mythiques de la Corne, nous allons essayer de brosser aujourd’hui l’historique de la plus ancienne ville de la république de Djibouti : Tadjourah.

Tadjourah, appelé la ville blanche ou la ville aux sept mosquées, capitale du sultanat du même nom aurait été fondé au XVe siècle, et elle deviendra le siège du sultanat afar d’Ad-Ali Abli au XVIe. Comme Zeila, Elle est évoquée dans les récits de nombreux voyageurs arabes dont Ibn Battuta. Le nom de Tadjourah proviendrait du puits qui se situe au centre de la cité « Togori eela ». Par la suite la ville aurait été sous l’autorité de Zeila jusqu’au milieu du19ème siècle comme le mentionne le voyageur anglais Richard Burton dans son ouvrage « foot steps in Africa » qui indique que la ville de Tadjourah payait un tribut annuel à Zeila.

Comme toutes les villes situées sur la côte orientale de l’Afrique, Tadjourah n’échappe pas à la tutelle ottomane au début du 19ème siècle. A partir de 1875 c’est le khédive d’Égypte qui obtient de l’empire ottoman affaiblie, la suzeraineté de la région.

Mais cette présence égyptienne avec la présence d’un petit détachement de soldat s’achèvera le 17 novembre 1884. La France, déjà présente à Obock signe le 21 septembre 1884 un traité de protectorat avec  le sultan de Tadjourah, « Hamed ben Mohamed. Ce dernier s’engageant à ne signer aucun traité avec les autres puissances coloniales européennes présentes dans la corne de l’Afrique (il s’agit en l’occurrence de l’Angleterre et de l’Italie).» Cependant craignant une révolte de la population locale, l’occupation effective de Tadjourah par les français sera plus tardive elle ne sera faite qu’en 1928. En effet à cette date, profitant d’un différend de succession l’autorité coloniale française impose comme sultan Hoúmmed Mahámmad. A partir de 1917 avec l’avènement du chemin de fer franco éthiopien, Tadjourah va perdre le rôle important qu’elle joue dans le commerce caravanier dans la région et l’importance du port de Tadjourah va décliner avec la création du port de Djibouti.

Aujourd’hui, chef-lieu de la région qui porte le même nom ; la région de Tadjourah d’une superficie de 7300km2 a une population totale qui s’élève à 102 329 habitants. Pour redynamiser la ville de Tadjourah, un nouveau complexe portuaire a été inauguré le 15 juin 2017 par le président Ismaël Omar Guelleh. Financé par le Fonds saoudien de développement,le Fonds arabe de développement économique et social, ainsi que le Fonds de l’OPEP pour le développement international, il aura la capacité d’accueillir simultanément deux navires de 65 000 tonnes.

Ce nouveau port aura pour fonction principale d’exporter les minerais éthiopiens (majoritairement de la potasse).

M. Aden