Il est important que la protection, la gestion et la promotion de ce patrimoine soient assurées selon une approche intégrée, c’est-à-dire une vision globale qui réunisse les principes généraux inhérents à la protection, la gestion et la promotion du patrimoine bâti dans les politiques d’aménagement du territoire, d’urbanisme et dans les autres politiques culturelle, environnementale, sociale, économique et dans toute autre politique susceptible d’avoir un impact direct ou indirect sur le patrimoine culturel. Une vision réductrice qui se limite à étudier le patrimoine bâti dans son seul contexte culturel n’est désormais plus en mesure d’assurer une protection, une gestion et une valorisation adéquate de ce patrimoine. L’approche intégrée n’implique donc que le patrimoine soit protégé, géré et valorisé dans son milieu culturel, naturel, environnemental, social et économique. Cela présuppose une recherche constante d’un certain équilibre entre les diverses politiques pouvant avoir un impact sur le patrimoine bâti, mais aussi un travail pluridisciplinaire à tous les niveaux des structures administratives.
Cette stratégie de conservation devrait prendre en compte les axes suivants :
– L’entretien et la valorisation des places et des rues principales de la ville historique avec le reste de l’agglomération.
– La sauvegarde et la valorisation des repères identitaires tels que les espaces urbains et les bâtiments les plus dégradés. Ceux-ci, une fois réhabilités, peuvent représenter un potentiel pour le développement des nouvelles activités de formation, d’animation, de tourismes, de loisirs et de commerces (résidences temporaires, hôtels, maisons de jeunes, centres culturels …).
– L’amélioration de l’environnement urbain par l’assainissement et la réhabilitation des espaces publics.
– La création de conditions qui encouragent les investissements des particuliers dans la sauvegarde et la réhabilitation du patrimoine et le développement d’activités économiques compatibles avec les caractères de la ville historique.
– Le renforcement des capacités locales en matière de gestion urbaine de la ville historique et du patrimoine culturel, y compris la mise au point d’outils législatifs et réglementaires qui pourraient éventuellement être utilisés pour améliorer le cadre de vie dans les autres quartiers de la ville.
Le patrimoine urbain de Djibouti est un legs témoin du lien de cette capitale avec ses mémoires. Au-delà de son caractère matériel; l’existence d’un centre historique perpétue une façon de vivre qui révèle une véritable dimension humaine et l’âme d’une cité séculaire en quête d’un développement harmonieux et durable.
La mise sur pied d’un plan de sauvetage de la vieille ville sera un formidable baromètre pour évaluer les capacités de la république de Djibouti à préserver une richesse patrimoniale inestimable.
Abdallah Soultan Dileita