La commission nationale des Droits de l’homme en collaboration avec le bureau local du PNUD, a réuni le lundi 30 octobre dernier, les acteurs du privé et du public de notre pays, au centre international d’exhibition de Djibouti, sis dans le complexe hôtelier de l’Escale, dans le but de mettre en place, sous nos cieux, une culture de respect des droits humains dans le secteur des affaires.

Le ministre de la justice et des affaires pénitentiaires, chargé des droits de l’homme, M. Ali Hassan Bahdon, accompagné de plusieurs de ses collègues du gouvernement dont le ministre des infrastructures et de l’équipement, Hassan Houmed Ibrahim, du président de la CNDH, Ali Soubaneh Atteyeh et de la représentante du PNUD à Djibouti, Emma N’Gouan-Anoh, a lancé, le lundi matin, les travaux d’un atelier de discussion axé sur le respect des droits de l’homme au niveau des entreprises qui s’est tenu au centre international d’exhibition de Djibouti, sis dans le complexe hôtelier de l’Escale. 

Organisé par la Commission Nationale des Droits de l’Homme en collaboration avec le bureau local du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), ledit atelier a vu également réuni sur place des nombreuses autres personnalités parmi lesquels des parlementaires, le procureur général de la République, Djama Souleiman Ali, le Président de l’Autorité des Ports et des Zones Franches de Djibouti, Aboubaker Omar Hadi, le président de la commission nationale des droits de l’homme, Ali Soubaneh Atteyeh, le président de la chambre de commerce de Djibouti, Youssouf Moussa Dawaleh, le directeur général du DPCR, Abdi Ibrahim Farah, le coordinateur résident du système des Nations Unies à Djibouti, José Barahona, des officiers de la gendarmerie nationale, les présidents des communes de Ras-Dika et de Boulaos, respectivement Abdoulkader Iman Aden et Ibrahim Saïd Badoul, le secrétaire général de l’Union Général des travailleurs djiboutien, Saïd Yonis Wabérie ainsi que des représentantes de l’UNFD, ont assisté, à la cérémonie inaugurale de cet atelier d’importance capitale en ce qui concerne le réputation internationale de notre pays, en tant que destinations commerciales fiables et attrayantes pour les investissements étrangers.

Il s’agit pour la CNDH et le PNUD de promouvoir une collaboration plus étroite entre les entreprises, les organisations de la société civile, les gouvernements et les institutions de défense des droits de l’homme pour instaurer à Djibouti, une culture de respect des droits humains dans le monde des affaires.

Des nombreux discours ont marqué la cérémonie inaugurale de cet atelier dont en premier celui du président de la CNDH Ali Soubaneh Atteyeh qui a souligné que les droits de l’homme constituent le socle de nos sociétés démocratiques.   

« Les droits de l’homme ne s’arrêtent pas aux portes des entreprises, et il est de notre devoir de veiller à ce que les activités économiques respectent ces droits » a-t-il ajouté avant de mettre l’accent sur le rôle essentiel que jouent des entreprises dans la protection et la promotion des droits de l’homme. Lesquelles doivent s’engager selon lui « à respecter les droits de l’homme, à lutter contre la discrimination, à promouvoir la diversité, à garantir des conditions de travail justes et sécurisées, et à minimiser leur impact sur l’environnement ».

Pour le président de la chambre de commerce de Djibouti, Youssouf Moussa Dawaleh, représentant alors le secteur privé au cours de cet atelier, la mise en place de ce programme vise à encourager les entreprises de Djibouti à intégrer les droits de l’homme dans leurs stratégies d’affaires, leur culture d’entreprise et leurs relations avec les parties prenantes, d’une part et de l’autre à reconnaître les impacts négatifs potentiels sur les droits de l’homme et prendre des mesures proactives pour les prévenir.

La représentante résidente du PNUD, Emma N’Gouan-Anoh qui l’a suivi, a rappelé que « Djibouti est le deuxième pays de la région des États arabes à s’engager dans cette initiative ». Laquelle constitue selon cette responsable onusienne une opportunité permettant au pays « de renforcer ses partenariats, tant publics que privés, et de promouvoir son label de qualité auprès des investisseurs actuels et futurs, dans le but d’accroître les investissements à Djibouti et de pérenniser son développement ».

De son côté, le ministre des infrastructures et de l’équipement, M. Hassan Houmed Ibrahim a mis l’accent sur la nécessité pour les décideurs politiques d’adopter des mesures « coercitives contraignant les entreprises à respecter les droits humains » avant d’indiquer par la suite que les employés « doivent faire valoir leur droit à travailler dans des conditions humaines ».

Pour clôturer cette série d’intervention, le ministre de la justice et des affaires pénitentiaires chargé des droits de l’homme, M. Ali Hassan Bahdon déclare « Nous sommes dans la célébration des 75 ans des droits de l’homme universellement déclarés par les Nations Unies, ce qui est ennuyant, c’est que à l’heure où nous parlons, des milliers d’enfants meurent dans une guerre atroce, qui n’a pas de sens, suite à un problème qui date de 75 ans justement ».

« Mes pensées vont d’abord aux plus de 3000 enfants qui sont morts ces derniers jours dans des conditions atroces » a ajouté le garde des sceaux de Djibouti.

En ce qui concerne les droits de l’homme dans le domaine des entreprises où il est question au cours de cet atelier, le ministre Ali Hassan Bahdon a insisté que « L’emploi doit être une chance pour tous dans des conditions égales, équitables et transparentes ».

Le débat qui s’en est suivi à l’issues des différentes interventions a servi de plateforme d’échanges sur les défis actuels auxquels sont confrontés les droits de l’homme dans le secteur des affaires entre les experts internationaux, les hauts cadres des différents départements ministériels et institutions publiques dont ceux de l’office djiboutien de la propriété intellectuelle et commerciale (ODPIC), les représentants d’entreprises locales et internationales, les représentants de la société civile et les experts juridiques participants à cet atelier.  

L’occasion a été pour l’expert international dépêché sur les lieux par le bureau local du PNUD, Romain Caillaud de mettre en évidence les principes directeurs des Nations Unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme, ainsi que les lignes directrices essentielles pour une conduite responsable des entreprises.

Outre les témoignages et le partage d’expérience, des idées novatrices ont été proposées pour renforcer les mécanismes de responsabilisation et la promotion d’une culture d’entreprise axée sur les droits de l’homme.

Le renforcement des capacités des entreprises, la mise en place de mécanismes de suivi et de contrôle plus efficaces, l’importance d’une collaboration continue entre les gouvernements, les entreprises, la société civile et les experts juridiques pour mettre en œuvre des politiques et des pratiques garantissant le respect des droits de l’homme figuraient entre autres les recommandations émises au cours de cette journée.

Rachid Bayleh