REPORTAGE à KAMPALA : NIMA EGUEH

Les participants au 4e dialogue africain, qui s’est tenu du 30 octobre au 1er novembre dans la capitale ougandaise Kampala, ont été unanimes à souligner la nécessité de la mise en place d’un réseau judiciaire africain et des cours en ligne sur les droits de l’homme à partir de l’an 2020. Ils ont également invité l’Union Africaine à institutionnaliser ce réseau au sein de ses structures et à fournir les moyens nécessaires à ses Etats membres pour le lancement des cours.

Le rôle du pouvoir judiciaire dans la préservation des droits humains en Afrique n’est plus à démontrer. À ce propos, il est jugé nécessaire de mettre en place un réseau judicaire africain pour coordonner les actions entre les juridictions africaines, particulièrement en matière de formation, et d’activer au plus vite les instruments de protection des migrants, des personnes déplacées et des réfugiés. Il faut sensibiliser les juges africains  non seulement sur l’importance des questions des droits de l’homme mais également sur l’harmonie qui doit régner entre la jurisprudence interne de la cour africaine et les conventions internationales.

Lors des débats, les participants à cette rencontre ont reconnu les progrès réalisés sur le continent dans le règlement des contentieux électoraux par le biais du judicaire. Les participants ont fait observer que la guerre, le chômage, la pauvreté, les catastrophes naturelles et les mauvaises gouvernances sont les principales causes de la migration, des déplacements internes et des refugiés en Afrique. Ils se sont félicités de l’initiative de l’Union africaine visant à mettre en place une structure de soutien humanitaire et ont encouragé les Etats africains à faciliter sa mise en place en adoptant les instruments de sa création et en fournissant à l’UA les moyens pour sa mise en place effective.

Sur un tout autre registre, les participants ont fait observer que les actes terroristes constituent en eux-mêmes une violation flagrante des droits de l’homme, notamment du droit à la vie, à l’intégrité physique et à la paix. Ils ont reconnu les difficultés du système judiciaire en particulier dans les pays qui présentent des fragilités au niveau économique social et politique, appelant à la mise en place d’un cadre juridique africain pour lutter contre le terrorisme conformément aux normes internationale en matière de droits de l’homme.

Organisé par la Cour africaine, le 4e Dialogue judiciaire africain a réuni plus de 435 participants issus des divers secteurs du judicaire et des droits de l’homme du continent africain.

Placé sous le thème « Faire face aux problèmes contemporains des droits de l’homme : le rôle du pouvoir judiciaire en Afrique », le Dialogue se veut une rencontre biennale visant à améliorer la mise en réseau des autorités judiciaires, l’échange d’informations et la bonne administration de la justice sur le continent.

Le 5e dialogue judiciaire africain aura lieu en 2021, le lieu n’a pas encore été précisé.

Neima Egueh