Les perturbations créées par la pandémie de la COVID-19 ont poussé le secteur financier des pays du monde, y compris le nôtre, à procéder à la digitalisation de leur système pour maintenir des relations solides avec leurs clientèles.  Le mardi 24 mai dernier, ce fut le tour de nos institutions de  micro-finance à savoir la Caisse populaire d’épargne et de crédit (CPEC) et l’Unité pilote de la microfinance islamique (UPMFI) de l’ADDS, de moderniser leurs systèmes opératoires en introduisant les nouvelles technologies dédiées dans ce domaine.

C’est du moins le sens de l’atelier de formation trois jours, axée dans le domaine de la digitalisation et de l’utilisation d’un nouveau système d’information intitulé ‘‘SAF 6’’, qui a débuté le mardi matin dans la salle de conférence du siège de la Banque Centrale de Djibouti (BCD).

Organisée par le ministère de tutelle de ces deux institutions en l’occurrence celui des affaires sociales et des solidarités (MASS) en collaboration avec la banque centrale de Djibouti (BCD), la Banque Mondiale, et le centre de leadership et de l’entrepreneuriat (CLE), la cérémonie de lancement des travaux de cet atelier d’importance capitale a réuni sur place, le gouverneur de la BCD, Ahmed Osman Ali, accompagné de plusieurs hauts cadres de son institution, le directeur général de la CPEC, Omar Ibrahim Omar, la directrice du département de la microfinance de l’ADDS, Kadra Omar Kamil et une trentaine de cadres de la CPEC et de l’UPMFI (Unité pilote de la microfinance Islamique) bénéficiaire de cette formation de haut niveau dirigée par des experts internationaux du cabinet GHA Technologie, alors spécialisé dans ce domaine en l’occurrence M. Goran Niang et M. Loemba I. Jenny Cheery Hadley, expert en micro-finance et spécialiste en système d’information en gestion (SIG).    

Au cours de la cérémonie inaugurale de cet atelier dont les travaux s’achèvent ce jeudi, la directrice du département de la microfinance de l’ADDS, Kadra Omar Kamil qui s’est exprimé la première, a indiqué que «le nouveau système SAF 6 et l’interconnexion faciliteront les fonctionnalités des caisses et des échanges inter-caisses grâce aux serveurs qui seront installés dans les CPEC, à la BCD et à l’ADDS».

Pour le gouverneur de la Banque Centrale de Djibouti, Ahmed Osman Ali qui a présidé la cérémonie de lancement, le système d’exploitation permettra dans le très court terme, la digitalisation de toutes les opérations des caisses de micro-finance de Djibouti et des régions de l’intérieur.

«L’essor de la digitalisation dans notre pays sera un des principaux facteurs de l’accélération de l’inclusion financière en même temps que la modernisation de nos moyens d’exploitation» a déclaré

M. Ahmed Osman Ali avant de mettre l’accent l’importance de l’économie numérique qui représente selon lui «un des principaux leviers du développement socioéconomique de nos jours».

«La digitalisation et l’inclusion financière constituent la voie à suivre pour un développement socioéconomique de notre cher pays» a-t-précisé par la suite. «Le présent projet consiste donc à introduire massivement les technologies consacrées par la finance moderne au sein de la micro-finance, tel que la carte à puce, l’identification des clients par des données biométriques et la mobile Banking via l’application spécialement conçue appelée CPEC PAY» a rappelé le gouverneur de la banque centrale de Djibouti, M. Ahmed Osman Ali.

A l’issue des différentes interventions, l’expert en micro-finance du cabinet GHA, en charge de diriger les travaux de cette formation, Loemba I. Jenny Cheery Hadley, a remis au gouverneur de la BCD, la première carte numérisée. Il s’agit ici d’une cérémonie symbolique permettant à M. Ahmed Osman Ali, de devenir le premier client digitalisé de la CPEC.      

Rachid Bayleh

Ils ont dit …

Ahmed Osman Ali

Gouverneur de la Banque Centrale de Djibouti

«La Banque Centrale de Djibouti est consciente de l’avancée irréversible du processus de la digitalisation et de son impact sur le développement du secteur financier»

«L’essor de la digitalisation dans notre pays sera un des principaux facteurs de l’accélération de l’inclusion financière en même temps que la modernisation de nos moyens d’exploitation. La Banque Centrale de Djibouti est consciente de l’avancée irréversible du processus de la digitalisation et de son impact sur le développement du secteur financier et la croissance de nos économies, c’est pourquoi nous avions lancé en février 2022, le système de règlement automatisé de Djibouti « SYRAD » qui vise la mise en place d’une solution moderne permettant d’assurer la compensation et le règlement de tous les types d’instruments de paiement à travers un système intégré dit ATS+ (Système de Transfert Automatisé) avec l’interconnexion du réseau bancaire à la plateforme de la Banque Centrale. Je tiens à remercier toutes les parties prenantes de ce projet, notamment le centre CLE (Centre de Leadership et de l’Entrepreneuriat) de Djibouti, le cabinet GHA, l’ADDS, la CPEC de Djibouti ainsi que les CPEC des régions. Je ne saurais terminer mon propos sans remercier la Banque Mondiale pour son accompagnement et son appui constant au secteur financier».

Kadra Omar Kamil

Directrice du département ‘‘Microfinance’’ à l’ADDS

«Le SAF 6 et l’interconnexion faciliteront le contrôle de la BCD et le suivi de l’ADDS ainsi que la production et les échanges des statistiques»

«Aujourd’hui est un grand jour pour tous les acteurs de la microfinance, puisque nous allons démarrer la formation sur l’utilisation du nouveau système SAF et de la digitalisation. La digitalisation et l’interconnexion permettront aux caisses d’élargir leurs gammes de produits et services et d’être à l’heure du numérique surtout en cette période de COVID-19. Le SAF 6 et l’interconnexion faciliteront les fonctionnalités des caisses et des échanges inter-caisses grâce aux serveurs qui seront installés dans les CPEC, à la BCD et à l’ADDS. Aussi, le contrôle de la BCD et le suivi de l’ADDS seront facilités ainsi que la production et les échanges des statistiques».

Omar Ibrahim Omar

Directeur général de la CPEC

«La digitalisation implique la facilité au client de transmettre des opérations via le téléphone mobile»

«A partir de cette formation, la CPEC va passer à l’ère du numérique. Nous permettrons à nos clients de bénéficier d’un service moderne. Auparavant, nos clients se présentaient à la CPEC muni de leurs livrets, mais avec ce nouveau système qui sera installé dans nos différents guichets, l’empreinte digitale du pouce permettra à nos clients d’accéder à leurs comptes. La digitalisation implique la facilité au client de transmettre des opérations via le téléphone mobile. Dans le cadre de ce processus, nous allons installer dans les androïdes de nos clients une application à travers duquel, ils pourront consulter leurs soldes et pourront également faire des transferts de comptes en comptes. Et après cette formation, nous allons donc procéder à la sensibilisation de notre clientèle pour qu’ils puissent s’approprier l’utilisation de ce nouvel outil technologique.» 

Goran Niang

Directeur associé du cabinet GHA Technologie

« Le but final de la digitalisation c’est de pouvoir faciliter les échanges entre les clients et la CPEC »

«Le processus de la digitalisation permettra à la CPEC d’attirer beaucoup de clients qui viendront ouvrir des comptes. Une formation de quelques minutes permettra aux femmes du milieu informel d’utiliser convenablement le système. Nous allons également passer au niveau SSD qui permettra aux clients issus des zones les plus reculées qui n’ont pas internet de pouvoir accéder directement à l’application via le SSD. Donc la digitalisation c’est un processus qui va impliquer beaucoup de ressources, beaucoup de technologie derrière, mais le but final c’est de pouvoir faciliter les échanges entre les clients et la CPEC»

Propos recueillis par RB