A l’issue de la cérémonie inaugurale du forum des ministres de la culture organisé dans le cadre de l’assemblée générale de l’UNESCO, qui s’est tenue du 19 au 21 novembre dernier à Paris en France, le ministre djiboutien des affaires musulmanes, de la culture et des Biens Waqfs, Moumin Hassan Barreh, a pris part à un panel de haut niveau sur le thème de: «La culture et le patrimoine, une énergie renouvelable pour le dialogue et la paix».

Véritables plateformes de définition des priorités et de développement des politiques publiques, les panels des discussions organisés à l’issue de la cérémonie inaugural du forum des ministres de la culture ont été des opportunités pour les décideurs politiques des pays participants de retracer les avancées majeures entreprises par leurs différentes nations respectives concernant le rôle de la culture dans le développement.

Quatre thèmes ont été explorés à cette occasion, à savoir : «la culture et le patrimoine, une énergie renouvelable pour le dialogue et la paix»; «la culture au cœur de l’éducation, dimension fondamentale pour le développement humain et l’innovation»; «investir dans la culture et dans la créativité pour le développement durable et pour l’emploi»; et enfin «la culture dans l’espace public, un moteur de transformation urbaine et sociale».

Le ministre Moumin Hassan Barreh qui a participé aux discussions du premier panel devait donc répondre aux questions des modérateurs axées d’une part sur la promotion des expressions culturelles de notre pays et les manifestations ou le mécanisme favorisant l’inclusion et le dialogue culturel entrepris à Djibouti et de l’autre, les actions mises en œuvre par Djibouti dans le cadre de la diplomatie culturelle et son rôle central dans le processus de maintien de la paix.

En présence de ses accompagnateurs dont notre ambassadeur à Paris et représentant permanent de Djibouti auprès de l’UNESCO, Ayeid Mousseid Yahya, le ministre des affaires musulmanes, de la culture et des biens waqfs, Moumin Hassan Barreh a, dans son intervention autour d’un panel auquel ont participé ses homologues de la macédoine du Nord, du Qatar, de la république démocratique Lao, du Norvège, du Pérou, du Luxembourg, du Mali, du Tadjikistan, du Koweït, de la Suède et de la république Tchèque, souligné que Djibouti puise ses expressions culturelles dans le mode de vie pastoral et nomade marqué par les mouvements, les frugalités, le pouvoir du verbe, et les échanges interculturels dues à la situation géographique du pays. «Ce patrimoine culturel se distingue par la diversité et la richesse des expressions poétiques d’une part et par l’ouverture d’esprit et les capacités interculturelles des djiboutiens d’autre part», a-t-il dit.

Et de poursuivre: «C’est sur ces deux particularités que le gouvernement djiboutien a fondé son action culturelle en offrant des espaces de création et d’expression des différents genres de poésie tout en mettant en valeur les héritages communs aux différentes communautés qui forment la nation djiboutienne».

Il a ensuite évoqué le nombre important de refugiés et de migrants installés à Djibouti en raison de l’instabilité politique de leurs pays d’origine et qui ont pu s’intégrer facilement. «C’est pourquoi on dit souvent que Djibouti est le pays où il y a le plus de diversité culturelle, linguistique et ethnique au mètre carré dans la Corne de l’Afrique. Toutes les communautés vivant à Djibouti ont donc le droit et les possibilités de promouvoir leurs expressions culturelles», a-t-il ajouté avant d’énumérer les initiatives lancées par le gouvernement djiboutien dans la cadre de la promotion des langues.  

A l’entendre, il s’agit de la création des associations ‘‘Somali Pen’’ et ‘‘Afar Pen’’, l’appui à  la production  et l’édition de livres dans ces deux  langues nationales,  l’organisation des foires des livres en langues somali, afar, arabe  et français, ainsi que l’organisation de forums d’échanges et dialogue entre poètes, écrivains, musiciens et linguistiques de la Corne de l’Afrique sur les similitudes et les différences de leurs expressions culturelles

«Pendant plus de 10 ans, Djibouti a abrité un Festival régional ‘‘Fest-Horn’’ dédié à la promotion de la culture de la paix qui réunissait chaque année des artistes de la Corne de l’Afrique et même du reste du monde pour célébrer la tolérance, le vivre ensemble et les valeurs partagées» a indiqué le ministre djiboutien de la culture.

En réponse à la seconde question des modérateurs, Moumin Hassan Barreh a fait part à ses homologues des autres pays du monde, que Djibouti compte investir prochainement dans le septième art afin de promouvoir la production cinématographique. «Nous allons mettre en place une Agence djiboutienne de cinéma pour soutenir des productions nationales de qualité mais aussi encourager le tournage de films étrangers pour montrer la beauté du pays et de ses populations. Nous allons aussi renforcer notre visibilité au niveau continental en accueillant une importante initiative pan africaine pour la production et la promotion de films africains contribuant à une meilleure connaissance de l’histoire africaine et au renforcement des capacités des femmes cinéastes», a-t-il lancé à l’endroit de ses interlocuteurs.

Pour cela, le ministre de la culture a déclaré que notre pays prévoit également d’encourager l’organisation de différentes grandes manifestations culturelles nationales et internationales, dont notamment, un programme intitulé ‘‘Djibouti fait son cinéma’’, un festival régional des danses traditionnelles, suivi de celui de la musique pour promouvoir la paix et l’instabilité de la région, une célébration des journées mondiales de la culture et des langues et le soutien à une certaine organisation de semaines culturelles par la société civile.

«Nous allons renforcer les activités culturelles dans nos ambassades et missions diplomatiques afin de rendre plus visible notre action dans les pays et les régions où nous sommes représentés», a-t-il dit pour conclure.

Rachid Bayleh