Dans le cadre de la 4Oième session de l’assemblée générale de l’Unesco, une forte délégation djiboutienne conduite par le ministre des affaires musulmanes, de la culture et des Biens Waqfs, Moumin Hassan Barreh, a pris part aux travaux du forum des ministres de la culture, qui se sont déroulés, du 19 au 21 novembre dernier, à Paris, en France. Placée sous le thème: «la culture et le patrimoine, une énergie renouvelable pour le dialogue et la paix», cette rencontre ministérielle a été une opportunité pour les participants de prendre conscience du rôle de la culture dans le développement durable.

Pour garantir la protection et la promotion de la diversité culturelle et construire ainsi des sociétés pluralistes, démocratiques et inclusives, l’UNESCO a organisé, du 19 au 21 novembre dernier, en France, un forum qui a réuni dans le siège de cette organisation onusienne à Paris, les décideurs politique en charge de la culture des pays du monde.

Plus de 140 ministres et de hauts responsables du monde de la culture ont participé à ce colloque censé promouvoir le rôle des politiques culturelles dans la création d’un avenir durable.

Le ministre des affaires musulmanes, de la culture et des biens waqfs, Moumin Hassan Barreh, accompagné de notre Ambassadeur à Paris et représentant permanent de Djibouti auprès de l’UNESCO, Ayeid Mousseid Yahya,  du 2ème  conseiller de l’Ambassade de Djibouti à Paris, Mohamed Omar Djama, du conseiller technique du MAMCBW, Idris Moussa Ahmed, et  du directeur du département de la culture de son ministère, Doualeh Ahmed Hassan, représentait la république de Djibouti lors de ce forum où le rôle fondamental des processus culturels dans les différentes sociétés, son ancrage dans les politiques publiques et sa contribution possible pour construire un monde plus juste, plus équitable et plus durable, étaient au cœur des discussions. Il s’agit donc d’une opportunité pour les Etats participants à réaliser des avancées majeures dans ce domaine et faire de la créativité un moteur de transformation urbaine et sociale.

Lors de la cérémonie inaugurale, la directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, a dans son discours, mis en exergue le rôle de la culture face à la fracture mondiale. Elle a indiqué que la culture constitue un langage commun qui fait tomber les barrières entre les peuples et les civilisations. «C’est un moyen de nouer des liens, un moment où la cohésion sociale devient une question pressante de par le monde» a-t-elle dit aux membres des différentes délégations. 

Dans son intervention, le ministre djiboutien des Affaires Musulmanes et de la Culture, Moumin Hassan Barreh, a indiqué que la république de Djibouti qui a la réputation d’être ‘‘un havre de paix et une terre de rencontres et d’échanges’’ continue à être un refuge pour des centaines de milliers des personnes déplacées et menacées par les guerres en Somalie, en Ethiopie, au Yémen et même au-delà. «Cette particularité s’explique en grande partie par les valeurs de tolérance, de dialogue et de solidarité inscrites dans notre patrimoine et notre culture», a-t-il ajouté.

Le ministre Moumin Hassan a en ce sens, mis l’accent sur la politique du président de Djibouti, Ismaïl Omar Guelleh, qui s’appuie sur les valeurs culturelles, pour consolider davantage la cohésion sociale dans une perspective de développement inclusif, participatif et durable.

«C’est cette culture du dialogue et du consensus qui a permis à la République de Djibouti de préserver la concorde nationale et de jouer un rôle d’arbitre et de médiateur de paix dans la Corne de l’Afrique» a-t-il observé avant de passer en revue les réalisations de son département pour promouvoir la culture.

«Notre ambition est de créer une dynamique culturelle pour favoriser la continuité et la synergie entre nos patrimoines culturels, nos créations contemporaines et les innovations culturelles utilisant le potentiel des technologies de l’information et de la communication», a déclaré en substance le ministre de la culture de Djibouti, Moumin Hassan Barreh.

Rachid Bayleh

«Nous souhaitons repositionner notre pays sur la scène continentale et internationale en développant une diplomatie culturelle qui puisse accompagner et renforcer son rôle historique de médiateur pour la paix»

Moumin Hassan Barreh, ministre des affaires musulmanes, de la culture et des biens Waqfs

Les différentes communautés qui constituent la nation djiboutienne ont hérité des systèmes traditionnels d’organisation sociale encourageant la négociation, la gestion pacifique des conflits, la réconciliation et la cohésion sociale. Ces traditions ont en commun le respect de la diversité culturelle, la recherche du consensus et surtout une conscience très particulière des vertus du dialogue et de la paix. Pour vous donner un exemple chez nous pour saluer quelqu’un on lui souhaite ‘‘Nabad iyo Caano’’, qui veut dire ‘‘Paix et Lait’’. Cette association entre le lait et la paix est symboliquement très forte car le lait est l’aliment essentiel des pasteurs nomades de mon pays. Il est synonyme de prospérité. Djibouti souhaite s’investir dans un domaine jusqu’à là très peu exploré: celui du cinéma. Nous allons mettre en place une Agence Djiboutienne de cinéma pour encourager des productions nationales de qualité et le tournage de films étrangers.  D’autant plus que notre pays présente des opportunités incroyables quant aux paysages   sites naturels, et culturels reconnus de par le monde sans oublier ses atouts  de ‘‘Carrefour des 3 continents’’ (Afrique, Asie, Moyen-Orient et Europe). Nous allons aussi accueillir et soutenir une importante initiative Panafricaine pour la production et la promotion de films africains contribuant à une meilleure connaissance de l’histoire africaine et au renforcement des capacités des femmes cinéastes. A travers ces deux actions, nous souhaitons repositionner notre pays sur la scène continentale et internationale en développant une diplomatie culturelle qui puisse accompagner et renforcer son rôle historique de médiateur pour la paix.

Dans cette logique de paix,  mon pays a décidé de présenter sa candidature pour le poste non permanent de conseil de sécurité pour 2021-2022. Et  comme l’a rappelé notre  Président de la République Ismaïl Omar Guelleh “notre ambition à travers cette candidature est d’œuvrer à la promotion de la paix et la bonne gouvernance internationale dans ce grand cadre multilatérale qu’est l’Organisations des Nations Unis”. Le succès de cette conférence ministérielle de l’UNESCO qui a réuni tant de ministres de la culture illustre la reconnaissance du rôle crucial de la culture comme vecteur du développement durable, comme sources de nos inspirations et ressources pour nos créativités futures. Aussi suis-je pleinement rassuré que cette conférence aux thèmes riches et variés sera à la hauteur de nos espoirs et que nous pourrions aboutir à un consensus fort sur les réponses à apporter aux défis de la mondialisation dans le domaine de la culture.