Cette déclaration du président de la république de Djibouti est extraite du vibrant discours qu’il a prononcé à la tribune du sommet extraordinaire intégré de la Ligue des Etats arabes et de l’Organisation de la Coopération Islamique qui a eu lieu hier à Ryad, en Arabie saoudite. Un sommet exclusivement consacré à la situation qui prévaut à Gaza et à la cause palestinienne.

Le président de la République, Ismaïl Omar Guelleh, a pris part samedi, à Ryad, la capitale du royaume d’Arabie saoudite, à un sommet extraordinaire intégré de la Ligue des Etats arabes et de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI). Ce sommet intégré correspondait en une importante concertation des deux ordres sur l’état de la situation à Gaza, théâtre depuis plus d’un mois d’un déchainement sans précédent de violence où, sous l’effet de guerre du régime sioniste, la population subit un massacre collectif, un état de siège impitoyable, une destruction délibérée de ses maisons et infrastructures, un processus contraignant d’expulsion de la ville…. L’objectif affiché de ce sommet était de déboucher sur des résultats de nature à remédier rapidement à la situation actuelle qui prévaut à Gaza, dont l’effusion de sang et le blocage de l’aide humanitaire utilisée, à l’évidence, comme une arme de guerre par l’Etat d’Israël.

Convoqué à l’initiative du royaume frère saoudien qui occupe la présidence tournante des deux organisations, ce sommet a cadré avec les vertus d’une plaidoirie intégrée du monde arabe et musulman pour affluer sur le cours des évènements en Palestine. S’il a été marqué, entre autres, par l’adoption de mesures urgentes visant à apporter un soutien immédiat à la population palestinienne, notamment des  vivres et des médicaments par le biais des structures minimales en place dans les localités frontalières à Gaza, son point d’orgue a consisté à mettre la Communauté internationale face à ses responsabilités.

En l’astreignant surtout, au risque de voir des pans entiers des sociétés du monde lui retirer leur adhésion et leur confiance, source d’effondrement définitif du système des Nations Unies, à renoncer à une certaine impartialité et duplicité, de plus en plus éprouvée.

Ce sommet prit indéniablement aussi les contours d’une alerte maximale sur les risques, désormais établis, d’un embrassement général de l’ensemble de la région du Moyen-Orient, sur la base du génocide de l’Etat hébreux sur la population de Gaza.

Cette réunion intégrée de la Ligue des Etats arabes et de l’OCI a également pris les relents d’une concertation étendue sur les réponses, placées sous le signe de l’unité et de la cohésion, qu’il se doit d’apporter à la situation de violence extrême à laquelle fait face avec dignité, bravoure et courage le peuple vaillant de Palestine.

« Tout faire pour mettre fin à l’agression d’Israël sur le peuple frère de Palestine »

Dans une déclaration faite à la tribune de ce sommet, le Président Guelleh a condamné vigoureusement « l’agression permanente du régime sioniste contre le peuple palestinien en général, et particulièrement dans la bande de Gaza, avec son élargissement quotidien de la zone de génocide et de purification ethnique ».

« Cela inclut le ciblage délibéré et croissant des centres d’hébergement, des écoles, des hôpitaux, … les nivelant au sol », a –t-il dénoncé, soulignant combien « le peule frère palestinien subit une liquidation de son existence à Gaza ainsi qu’un déni systémique de sa terre en Cisjordanie occupée ».

Le Président Guelleh a mis donc à profit cette tribune pour exprimer son «rejet catégorique des attaques contre les civils innocents à Gaza, comprenant des meurtres de masse et des bombardements barbares ».

« Gaza endure une nouvelle tragédie, ses habitants de plus de deux millions, sont pris en otage par l’occupation sioniste, les maltraitant, les forçant à fuir, les privant d’eau, de nourriture et de médicaments », s’est révolté le Président djiboutien. Pour qui, face à la gravité de la situation, le monde arabe et musulman doit agir vite et « tout faire pour mettre fin à l’agression impitoyable de l’Etat d’Israël sur le peuple frère de Palestine».

Dans cette allocution, le Président a surtout érigé, au rang de devoir impérieux incombant aujourd’hui au monde arabe et musulman, la nécessité  «d’appeler collégialement la Communauté internationale pour assumer ses responsabilités légales et éthiques » et de «  s’opposer aux tentatives de liquidation de la cause palestinienne en travaillant avec les défenseurs de la paix dans le monde pour revigorer  une  solution juste et durable  du conflit au Moyen-Orient  qui ne pourra se faire qu’en mettant fin à l’occupation sioniste  de la terre de Palestine, avec Jérusalem-Est comme capitale ».

Ce sommet extraordinaire intégré de la Ligue des Etats arabes et de l’OCI a débouché sur l’adoption d’une série importante de résolutions à travers lesquelles, les dirigeants arabes et musulmans réunis ont notamment

procédé à :

–  Réaffirmer la centralité de la cause palestinienne et leurs soutiens, par tous les moyens, au peuple palestinien dans sa résistance pour libérer ses territoires occupés.

– Souligner l’impossibilité d’une paix régionale au Moyen-Orient en l’absence d’un règlement de la question palestinienne, faisant endosser à Israël la responsabilité de la persistance et de l’aggravation du conflit en raison de son agression contre le droit du peuple palestinien et des lieux saints islamique et chrétien, affirmant qu’Israël et tous les pays de la région ne pourront jouir de la paix que si les Palestiniens en jouissent et recouvrent la totalité de leurs droits usurpés.

– Mettre en garde contre la conséquence de l’agression vengeresse d’Israël sur la bande de Gaza et également en Cisjordanie et dans la ville d’Al Qods Al-Charif.

– Refuser d’assimiler la guerre menée par Israël de légitime défense ou de la justifier de quelque prétexte que ce soit et en conséquence, de briser le blocus, d’imposer le convoi d’aides humanitaires et d’appeler les pays à cesser d’exporter des armes et des munitions aux autorités d’occupation.

– Demander au Conseil de Sécurité d’adopter une résolution condamnant Israël pour la destruction barbare des hôpitaux de la bande de Gaza et  son interdiction sur l’acheminement des médicaments, de la nourriture et du carburant.

– Et exhorter le Procureur général de la Cour Pénale Internationale (CPI) à parachever les investigations sur les crimes de guerres et les crimes d’humanité contre le Peuple palestinien et de soutenir les initiatives juridiques et politiques de l’Etat de Palestine.

Dans le cadre de ce déplacement à Ryad, le président de la République, Ismaïl Omar Guelleh, était accompagné d’une importante délégation comprenant notamment le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Mahmoud Ali Youssouf, l’ambassadeur de la république de Djibouti auprès du Royaume frère saoudien, Dya-Eddine Said Bamakhrama, l’ambassadeur de la république de Djibouti auprès de la république arabe d’Egypte et représentant permanent de notre pays auprès de la Ligue arabe, Ahmed Ali Barreh, et l’ambassadeur de la république de Djibouti auprès de la république démocratique et fédérale d’Ethiopie et représentant permanent de notre pays auprès de l’Union africaine, Abdi Mahmoud Aybeh.