Le Discours de politique budgétaire du Premier ministre, Abdoulkader Kamil Mohamed, prononcé lors de la séance solennelle d’ouverture de la 2ème Session ordinaire du parlement de l’an 2023 de la 9ème Législature.
Avant d’entamer mon discours, je voudrais un instant revenir sur la crise sismique que connaît notre pays depuis le jeudi dernier et qui est toujours en cours, selon les informations fournies régulièrement par l’Observatoire Géophysique d’Arta. Les tremblements de terre ne sont pas un phénomène nouveau à Djibouti, qui se situe sur une zone de séparation de plaques tectoniques, même si les Djiboutiens ne les ressentent presque jamais.
La majorité des séismes enregistrés ces derniers jours est classée faible mais la plus grosse réplique amplement ressentie par la population s’est produite le 28 septembre à 8h 53mn avec une magnitude de 5,2 à l’échelle de Richter. L’Observatoire Géophysique d’Arta nous annonce que cette crise est de type volcano-tectonique.
Le Gouvernement tout en restant extrêmement vigilant a pris toutes les mesures nécessaires pour dissiper les craintes de la population en l’informant régulièrement de la portée de cette crise sismique, les mesures préventives à suivre à travers les émissions spéciales diffusées par la RTD. Les établissements scolaires ont été également fermés par précaution. Par la grâce de Dieu, nous ne déplorons aucune perte humaine et ni dégât matériel. Selon les experts, les secousses qui continuent depuis jeudi dernier vont sûrement s’arrêter les prochains jours et nous implorons Dieu le Tout Puissant de nous épargner de toute catastrophe naturelle désastreuse. Amin.
Le rôle prépondérant accordé à la politique sociale
Je suis très heureux de vous retrouver après ces congés d’été. Récemment, le Président de la République a effectué la rentrée politique en s’adressant au Gouvernement. Il a précisé le cap à suivre et, à cette occasion, il a indiqué les lignes d’effort pour lesquelles des résultats à court terme doivent être atteints.
Le Président de la République a réaffirmé à cette occasion le rôle prépondérant qu’il accorde à la politique sociale, pour laquelle des résultats importants ont déjà été obtenus. Nous y reviendrons tout au long de mon allocution.
Le dialogue que le Gouvernement engage avec les parlementaires aujourd’hui, conforte bien évidement la démocratie. Il me permet également de m’adresser à travers vous, à l’ensemble des Djiboutiens et Djiboutiennes.
Des prévisions de croissance de l’ordre de 5,7% pour 2023 et de 7,7% pour 2024
Nous savons que la politique budgétaire est un moyen d’ajuster la politique gouvernementale à la conjoncture nationale. La loi de Finances de 2024 que nous examinerons, s’inscrit dans le cadre du Plan national de Développement que nous avons dénommé ICI. Ce Plan a par ailleurs été préparé, je le rappelle, pour correspondre à la vision pour 2035 dans la perspectives des Objectifs de Développement Durable. Il est régulièrement mis à jour pour tenir compte des aléas et contraintes économiques internationales, comme par exemple des effets négatifs subis au cours de ces dernières années.
En effet, nous avons traversé des périodes difficiles, aussi bien sur le plan international que régional. Des adaptations ont dû être effectuées. A la longue crise sanitaire de la Covid 19 et aux conflits dans la région et en Europe, s’est rajoutée la sécheresse dans la Corne de l’Afrique. De ce fait, la reprise économique reste fragile aussi bien dans le monde que chez nous.
Les perspectives de croissance sur le plan international sont revues à la baisse. Dans les économies avancées les taux de croissance devraient fléchir, à 2,3%en 2022 et à 1,3% en 2023. Dans les pays émergents et dans les pays en développement, compte tenu des ralentissements des économies chinoise et indienne, les taux de croissance pendant cette période se situeront autour de 3,8%. Or, l’environnement économique mondial a une forte influence sur notre économie, largement ouverte sur le monde extérieur. Ainsi en 2022, à l’instar de ce qui a été fait dans tous les autres pays, notre croissance a été revue à la baisse à 3,6%. Je rappelle que la croissance du PIB réel était de l’ordre de 7,5% jusqu’en 2019, et qu’elle avait chutée à 1,2% en 2020, pour reprendre en 2021 à 4,4%.
Selon le Modèle Economique de Djibouti, sur lequel le Ministère du Budget travaille depuis plusieurs années pour l’élaboration du Budget, en collaboration avec les autres Départements financiers, les prévisions de croissance sont de 5,7% pour 2023 et de 7,7% pour 2024. Ceci permet d’espérer un taux de croissance égal à ceux qui étaient constatés avant les crises de 2020 à 2022.
L’inflation à Djibouti, une inflation importée
Je voudrais aussi, en préambule, évoquer avec vous un autre indicateur que le gouvernement prend en compte, dans la préparation du Budget, et qui est important non seulement pour la vie économique du pays, mais aussi et surtout pour nos concitoyens les plus pauvres. Il s’agit de l’inflation.
L’inflation à Djibouti est surtout une inflation importée. L’augmentation des produits pétroliers, des produits alimentaires, des matériaux de construction, et des coûts de transports, pèse fortement sur notre indice des prix.
Afin de préserver les populations vulnérables des répercussions sur les prix locaux de ces hausses de prix à l’étranger, le Gouvernement a décidé de subventionner les produits de première nécessité. Les suppressions de taxes sur les produits alimentaires ont ainsi causé une perte fiscale de l’ordre de 4 milliards de FD.
Il en a été de même pour le maintien des prix des produits pétroliers, nécessaire pour éviter des hausses en chaine. En effet, maintenir les prix à la pompe, a également entrainé une perte fiscale, qui avoisine les 4 milliards de FD en année pleine.
Redressement de la situation économique, par la relance des investissements
Pour freiner l’inflation d’origine locale, les commerçants ont été obligés d’appliquer une réduction des marges sur les produits de première nécessité. Une mercuriale du Ministère du Commerce en a fixé les montants, et des brigades de contrôle des prix sont déployées pour faire respecter ces marges. C’est ainsi que nous avons réussi à maitriser l’inflation.
La préparation du Budget impose également que soit ajusté le programme d’investissement en cours. Ceci permet au modèle économique de Djibouti d’estimer à court terme les impacts sur les recettes et les dépenses.
Pour 2024, celles-ci devraient s’équilibrer à environ 144 milliards de FD. Le cadrage budgétaire qui a été fait, tient donc compte des perspectives de redressement de la situation économique, qui sera obtenu par la relance des investissements. Je ne reviendrai pas sur le rappel de tous les investissements en cours de réalisation, mais je ne relèverai que ceux qui vont permettre à l’avenir à notre économie de croitre fortement encore, et de permettre de susciter d’autres investissements. Donc de ceux qui auront une incidence budgétaire importante.
Les investissements qui ont été faits, résultent de la volonté présidentielle de valoriser tous les potentiels que peut offrir le pays.
Le secteur des transports en premier lieu, mais aussi ceux des Télécommunications, de l’Energie, de l’Eau et de l’assainissement, du commerce régional, et de la construction, pour ne citer que les plus importants.
En effet, nous avons constaté pendant la période de crises, que le secteur du bâtiment et des travaux publics était devenu très important. Il a même pris le relais du secteur des transports, pour être le moteur de la croissance, lorsque les crises régionales ont ralenti le trafic portuaire.
D’abord donc, le développement du secteur des transports, qui est à l’origine de notre forte croissance. Il a été basé sur la construction de nombreux ports et de grandes zones franches, offrant les meilleures conditions d’investissements aux opérateurs privés. La croissance et la diversité du trafic maritime, cumulées avec la position de Djibouti sur les routes maritimes, offrent de ce fait de multiples opportunités aux investisseurs.
Par ailleurs dans le domaine pétrolier, les infrastructures sont déjà saturées. D’autres sont donc déjà nécessaires. C’est ainsi qu’un opérateur privé a pu s’appuyer sur les importantes infrastructures existantes, pour mettre en œuvre un dock flottant de réparations navales moderne. De nouveaux emplois et des activités induites, et donc de nouvelles recettes budgétaires, seront ainsi créés, et cette fois dans des domaines nouveaux.
C’est aussi grâce à la capacité de nos infrastructures, que l’ONU a désigné notre pays pour les opérations de transvasement du pétrole qui est à l’intérieur du pétrolier Safer au large du Yemen, afin d’éviter une éventuelle catastrophe environnementale de grande ampleur dans la sous-région. C’est également basé sur ces perspectives de développement, que le Gouvernement a engagé la construction d’une nouvelle zone portuaire et industrielle à Dammerjog. Le secteur pétrolier et industriel pourra s’y développer, mais l’Etat restera le propriétaire de ces infrastructures de base. Cette nouvelle zone portuaire donnera un nouvel élan à l’emploi à grande échelle dans les années futures. Elle permettra également de valoriser sur le plan urbain cette région à proximité de Djibouti.
Dés à présent une réflexion sur les nouvelles formations à initier sera engagée pour que les jeunes Djiboutiens et Djiboutiennes puissent occuper les nouveaux postes qui s’offriront à eux. Le réseau routier reliant toutes les zones portuaires de Djibouti à toutes les régions de son hinterland continuera à être modernisé régulièrement pour offrir les meilleures conditions de circulation. Ceci sera fait continuellement pour accroitre l’efficacité du hub portuaire régional.
Ainsi, la démonstration sur les avantages comparatifs de Djibouti par rapport à ses concurrents dans la sous région, sera faite aux hommes d’affaires. La concurrence n’est pas pour nous une cause d’inquiétude mais de stimulation. Elle ne pourra que renforcer la compétitivité de nos infrastructures.
La voie ferrée entre Djibouti et Addis-Abeba, ainsi que la route Tadjourah-Bahlo contribuent en outre à ce même objectif national de valorisation du Centre de Commerce et de Transit de Djibouti.
La réduction de la dette publique est un objectif gouvernemental important pour consolider notre budget
Le secteur des télécommunications et des TIC sera le prochain grand moteur de notre croissance. Le Président de la République a insisté, dans son message au Gouvernement, sur sa volonté de stimuler notre économie digitale. Après avoir renforcé le volet institutionnel, basé notamment sur le code numérique, le gouvernement veut accélérer la digitalisation de l’économie, en s’appuyant sur le secteur privé. Le lancement de Start-up ACT s’inscrit dans cette optique.
D’une façon générale, la participation d’investisseurs privés, internationaux ou nationaux, dans notre développement a pour objectif, d’accroitre rapidement la croissance nationale, sans augmenter l’endettement public. Le Président de la République a insisté sur ce point également en demandant que le Code des Investissements soit modernisé pour que Djibouti soit encore plus attractif.
Mais la participation de partenaires privés est encore plus utile dans les secteurs technologiques avancés, car ces investisseurs apportent également leur savoir-faire. Ainsi dans ce domaine, après la réalisation d’un nouveau Data Center par Djib-Telecom, une station d’atterrage et un centre de données neutres sont en cours de construction par des investisseurs privés. Ces nouveaux projets contribueront à développer la richesse nationale et l’emploi, dans des secteurs de pointe.
Quand à la privatisation de Djibouti-Telecom, elle est toujours d’actualité. Mais cela ne se fera pas dans n’importe quelle condition. Les intérêts de l’Etat seront préservés, et la recherche du meilleur partenaire sera poursuivie.
Le développement des secteurs «Energie » et « Eau et assainissement » visent non seulement à accompagner la croissance, mais aussi à conforter notre indépendance économique dans ces deux domaines vitaux.
Pour l’Energie, un groupe d’investisseurs privés a financé et exécuté un projet de production d’électricité par des éoliennes dans la région du lac Assal. EDD reste évidemment le distributeur national en charge des réseaux et de la vente aux particuliers. La production énergétique de 60 MW s’ajoutera ainsi progressivement à la production nationale, sans endettement supplémentaire de l’opérateur public. Le Gouvernement renforcera à l’avenir ces partenariats public-privé. De ce fait, il en sera de même avec le projet de production d’électricité à l’aide de panneaux solaires dans le Grand Bara. Par tranches de 30 MW, ce projet va débuter et se réaliser dans les mêmes conditions.
Ces deux très importants projets témoignent bien de la volonté gouvernementale d’aller vers une production d’énergies renouvelables et nationales. Il en est de même pour ce qui concerne les études entreprises sur la géothermie et les hydroliennes, ou encore sur les vérifications d’utilisation de notre potentiel éolien ou solaire dans d’autres régions.
Pour la production d’eau potable, le premier projet de dessalement de l’eau de mer qui a été réalisé à Doraleh, verra sa capacité de production doubler. Les travaux vont prochainement démarrer. En outre, cette production d’eau potable reposera sur une alimentation électrique d’origine solaire, afin de réduire fortement les couts de consommation d’énergie.
Ceci vise ainsi à obtenir une production d’eau potable entièrement nationale. D’autant que cette solution est envisageable tout le long de nos côtes, comme cela est étudié actuellement dans la région d’Obock. Région qui est appelée à une transformation économique profonde avec le projet de lancement spatial qui est à l’étude.
Le secteur de la construction est devenu aujourd’hui très important pour notre économie. Il suffit de le constater à partir de l’expansion de la capitale ou des agrandissements des centres urbains régionaux. Ceci résulte de la volonté présidentielle de proposer des logements à tous les ménages Djiboutiens. Les cités et les lotissements en cours de construction, concernent toutes les couches de la population.
Par ce moyen, le Gouvernement veut réduire la forte demande sur tous les types de logement pour que les loyers puissent baisser. De ce fait, il incite les opérateurs privés et les banques à s’engager dans des programmes de construction pour les logements modestes et de moyen standing. Le nombre de ces grands lotissements, déjà très grand aujourd’hui dans la périphérie de Djibouti, va s’amplifier au cours des prochaines années. Ce ne sont plus des programmes de centaines de logements qui vont être construits, mais de plusieurs milliers. Ainsi, la construction de près de vingt mille logements nouveaux sera exécutée en quelques années. Dans ce domaine également les financements privés sont importants pour l’économie nationale. Outre leur contribution à la satisfaction d’un besoin vital pour la population dans des délais rapides, ils augmentent la croissance nationale sans pour autant accroitre l’endettement public.
J’insiste à nouveau sur ce point, car la réduction de la dette publique est un objectif gouvernemental important pour consolider notre budget. La renégociation des accords de prêt destinés à réduire les charges de la dette est en cours.
Pour la construction de logements sociaux par contre, le Gouvernement continuera à s’engager dans des programmes gouvernementaux. Pour aider les couches défavorisées de la population, il subventionnera une partie du cout de la construction. C’est le moyen pour que des logements décents puissent leur être attribués. C’est un des témoignages de la volonté présidentielle de partager les fruits de la croissance, qui est plus particulièrement symbolisé par les lotissements de la Fondation IOG.
Zéro bidonvilles, une énergie nationale et renouvelable, ou l’éducation et la santé pour tous, ne sont pas des slogans de campagne électorale. Ce sont les objectifs que le Président de la République a définis et que le Gouvernement doit atteindre.
Ainsi depuis de nombreuses années le secteur de l’éducation et la formation est prioritaire. Ceci est pris en considération lors de l’étude des propositions budgétaires de ce Département. Ceci est fait par la construction d’écoles dans les endroits les plus reculés du pays.
Un schéma directeur d’Education et de Formation sur quinze ans fixera les conditions qui vont permettre une plus grande valorisation du capital humain. C’est un axe majeur de la politique gouvernementale.
Le Gouvernement étudie aussi avec la même priorité les requêtes dans le domaine de la Santé. Secteur toujours considéré de façon prioritaire sur le plan budgétaire. Santé et Education sont en effet deux piliers de l’égalité des chances pour tous. Le Gouvernement veut accorder les mêmes conditions de soins et d’éducation à tous, aux plus pauvres, aux plus éloignés des centres urbains, aux filles comme aux garçons.
L’engagement présidentiel de l’élargissement de la couverture santé universelle pour un développement durable dans ce domaine vient d’être réaffirmé au Gouvernement. Ainsi, ce dernier a décidé la mise en place d’un plan de cinq ans pour une stratégie en médicaments et produits pharmaceutiques, pour le renforcement des chaines d’approvisionnement et pour la création d’un Centre hospitalier Universitaire.
Pour ce qui concerne les grands investissements hospitaliers, après la construction du Grand Hôpital de la CNSS en cours d’achèvement, est lancée la construction d’un hôpital pour la Mère et l’Enfant, la priorité parmi les priorités pour la santé. Ceci permettra à notre système de santé d’être plus performant et d’être au service de tous. Car à l’intérieur du pays aussi, de nombreux efforts sont accomplis pour assurer les soins de santé de base.
En outre, les programmes sociaux d’aide aux familles en difficulté intègrent toujours dans leur dispositif de soutien aux familles très pauvres, un volet éducation et santé, au coté des actions financières ou de celles destinées à l’intégration de ces populations dans la vie économique du Pays.
Objectif : renforcer notre crédibilité internationale et la transparence envers nos concitoyens
Après les longues crises internationales et les efforts budgétaires pour soutenir l’économie, et réduire les conséquences néfastes sur les populations les plus défavorisées, tout soutien budgétaire notable à notre économie est aujourd’hui compromis. Les mesures gouvernementales adoptées pour optimiser l’action publique, comme la gestion de la dette publique, la modernisation de la fiscalité, ou la maitrise des dépenses par un meilleur contrôle budgétaire doivent donc être encore renforcées.
Le Président de la République vient de mettre en exergue la nécessité d’œuvrer sans délai sur le plan d’action qui a été établi, après l’Analyse de la Gestion des Finances Publiques selon la méthodologie PEFA.
Le Gouvernement s’engagera sur cette voie de la réduction de certaines insuffisances pour obtenir une meilleure gouvernance économique et financière, conforme aux standards internationaux et modernes. Il étendra aussi l’amélioration de cette gestion financière et économique à l’ensemble du secteur public. Les Entreprises Publiques seront réformées à cet effet. L’assainissement de leur situation financière et administrative sera accéléré.
Compte tenu de ces conditions, le Budget 2024 sera un budget de transition, prenant en compte la simple reconduction des dépenses. L’examen approfondi du budget définitif de 2022, et de l’exécution budgétaire de 2023 servira à corriger certaines déficiences.
Les discussions budgétaires en cours affineront la loi de finances 2024, que le Gouvernement proposera à votre examen. L’objectif est de renforcer notre crédibilité internationale et la transparence envers nos concitoyens.
La République de Djibouti est déterminée à jouer un rôle majeur dans la politique régionale et internationale
Pour terminer mon allocution aujourd’hui, je vais insister sur un nouvel objectif de la politique gouvernementale. Il s’agit de la première remarque de la feuille de route que le Président de la République a adressée au Gouvernement, lors de son discours de rentrée. J’ai décidé de l’évoquer à la fin de mon intervention, car elle entrainera des perspectives futures nouvelles pour le développement. Nous constatons depuis quelques années, que la croissance politique, démographique ou économique de certains pays, modifie les rapports existant dans les relations internationales. Ceci va encore s’accentuer à l’avenir.
Ainsi, le monde est en train de se transformer. Une nouvelle géopolitique est en train de se dessiner. Et nous devons nous y adapter pour continuer à progresser.
Les cartes sont en train de se redistribuer, a souligné le Chef de l’Etat. Les relations existantes sud nord vacillent. Les pays du Sud doivent trouver de nouvelles voies.
L’IGAD sert d’exemple pour conforter la coopération économique et régler les différents internes ou externes, des pays de la sous région, sans intervention des grandes puissances géopolitiques.
Par ailleurs, le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, ont un poids économique, démographique et politique grandissant. Le Sommet des BRICS auquel le Président de la République a participé et celui du Groupe des 77 plus la Chine, à la Havane, auquel j’ai été convié, sont deux témoignages récents de l’importance de ces transformations sur le plan mondial pour la plupart des pays en développement.
La République de Djibouti est déterminée à jouer un rôle majeur dans la politique régionale et internationale malgré sa taille et son niveau actuel de développement. Ceci a déjà été accompli dans de nombreuses circonstances. Par exemple, lors de soubresauts et conflits régionaux ayant nécessité des évacuations de populations étrangères ou des accueils de réfugiés, la République de Djibouti a répondu avec succès à toutes ces opérations humanitaires. Lors de la lutte contre la piraterie et la sécurisation des routes maritimes, Djibouti a offert ses structures pour l’éradication de ce fléau. Pareillement, dans la lutte contre le terrorisme international, la contribution de Djibouti a été totale. Ou encore lors des opérations de paix en Somalie, nos forces de défense et de sécurité ont témoigné de leur dévouement dans leur engagement.
Ainsi, la contribution de Djibouti dans le maintien de la paix dans la région et dans le monde, dépasse très largement, en proportion, la taille de son territoire ou de ses ressources financières.
L’engagement diplomatique du Président de la République, basé sur la paix et la coopération, a été total depuis de longues années. De ce fait, la nouvelle diplomatie souhaitée par le Chef de l’Etat n’est pas un virage politique, mais une ouverture encore plus grande sur le monde.
Le Président de la République demande au gouvernement que soit instauré un partenariat solide avec tous les pays du sud et plus particulièrement les BRICS dans les domaines économiques et financiers. Le seul but en est de prendre des initiatives pour promouvoir les intérêts Djiboutiens. Notre Diplomatie et l’ensemble du Gouvernement œuvreront en ce sens.
Comme toujours le Gouvernement souhaite votre soutien pour renforcer les liens étroits qu’il veut maintenir avec le peuple Djiboutien.Tout d’abord, en privilégiant le dialogue entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif. Ceci sera le garant de nos avancées démocratiques. L’examen en détail de la loi des Finances de 2024 en sera le prochain exemple. Mais aussi, en renforçant la collaboration au cours des travaux dans les différentes commissions de loi avec les membres du Gouvernement. Ceci contribuera à consolider cette volonté commune de dialogue permanent. Tout le Gouvernement sera présent à ces échanges, je m’y engage.
C’est enfin, en multipliant vos contacts avec les Djiboutiennes et les Djiboutiens que l’adhésion de vos électeurs à la politique gouvernementale passe par ce travail de fond. Votre réussite permettra le succès d’une Nation unie et motivée, tournée résolument vers le développement du pays, dans la paix. Le Gouvernement sait qu’il peut compter sur votre engagement.))