Le Ministère de l’économie et des finances a organisé hier au Kempinski palace une journée de dialogue avec le Président de la BAD, Dr Akinwumi Adesina. Etaient présents les associations de jeunes, les jeunes entrepreneurs, les femmes entrepreneures, les représentants de la société civiles, etc. Les panelistes étaient : le Ministre de l’économie et des finances chargé de l’industrie, le Président de la BAD, la Directrice Générale de la BAD pour l’Afrique de l’est, le Ministre de l’enseignement supérieur et le ministre de l’agriculture. Les thèmes qui ont été discutés sont : les jeunes, l’emploi, l’agrobusiness, la sécurité alimentaire, les secteurs à fort potentiel d’opportunités.

Le Président de la BAD, Dr Adesina, a partagé avec l’auditoire sa vision pour atteindre une Afrique plus prospère, moins dépendante de l’extérieur. L’invité de marque, qui est un ancien ministre de l’agriculture du Nigeria, a exposé les différents instruments mis à disposition  par la BAD pour développer l’Afrique. Il a notamment parlé des cinq priorités de développement de la BAD depuis qu’il est devenu Président, appelés en anglais High five : électrifier l’Afrique, nourrir l’Afrique, intégrer l’Afrique, industrialiser l’Afrique et améliorer la qualité de vie des Africains.

Le Président de la BAD a notamment parlé de son ambitieux programme doté de 1,5 milliards de dollars pour développer l’agriculture en Afrique. En tant que Ministre de l’agriculture du Nigeria, il avait initié et conduit avec succès des programmes pour appuyer les agriculteurs.

Le Président a rappelé que la Banque ne ménage aucun effort pour aider ces pays membres régionaux à faire face aux différentes crises du moment, notamment le Covid-19 et la pénurie alimentaire causés par la guerre entre la Russie et l’Ukraine.

Le Président a également mentionné les instruments de la BAD pour soutenir l’entrepreneuriat des jeunes et les femmes. Il a notamment souligné que les ressources humaines sont la première ressource de tout pays.

Les échanges avec les participants ont été francs et sincères.

La parole à…

Ilyas Moussa Dawaleh, ministre de l’Economie et des Finances, chargé de l’Industrie

« Les relations entre le Groupe de la BAD et le Gouvernement de Djibouti s’intensifient et se fructifient année après année. Au jour d’aujourd’hui, le portefeuille de la BAD représente 27 324 129 961 de nos francs soit 154 millions de dollars US.

Mieux encore, sous le leadership du Président de la BAD, Dr Akinwumi Adesina, nous avons bénéficié du Guichet ‘Dons’ du FAD. Nous avons pu multiplier les financements de la BAD, grâce à l’accès au Guichet régional.

Cher ami Dr adesina, votre visite officielle, aujourd’hui, intervient dans un contexte marqué par une conjonction de crises multiples et exogènes, avec ses conséquences. En effet, les conflits /géopolitiques mondiaux et régionaux, les effets réels du changement climatique, la sécheresse vécue par les pays de la Corne d’Afrique et évidemment COVID-19 et son impact dévastateur, sont autant de crises que Djibouti comme le continent africain traverse actuellement.

Cette conjonction de crises crée naturellement des défis inédits pour le continent africain et plus particulièrement pour un petit pays (avec une petite économie) comme Djibouti. Parmi ces défis, nous pouvons rapidement citer les vulnérabilités liées à la dette, la montée de l’inflation, la hausse des prix de l’énergie et l’insécurité alimentaire grandissante. Autant de menaces qui mettent ou risquent de mettre en péril les acquis de 20 années de développement continu de Djibouti.

Durant ces quelques dernières années que je vous côtoie en votre qualité de Président de cette prestigieuse institution panafricaine, vous avez fait preuve d’un leadership africain exceptionnel. Nous sommes unanimes sur nombreuses de vos qualités ou caractères. C’est votre Afro-optimisme indomptable et profond qui vient immédiatement. Et cet optimisme, nous le partageons avec vous.

En effet, et malgré les nombreux défis et/ou menaces évoqués, l’Afrique a tous les atouts nécessaires pour transformer ces défis en opportunités. Pour cela, l’Afrique doit réagir et agir ensemble, en s’intégrant plus vite et en commerçant entre elles d’abord mais aussi en faisant du Groupe de la BAD son principal instrument de la transformation. C’est pour cela que la République de Djibouti est convaincue que les DTS bénéficient à la BAD, et ce afin de faire face aux menaces actuelles et à venir. Par ailleurs, la République de Djibouti soutient pour une augmentation substantielle (à la mesure des défis), les ressources du FAD afin de lui permettre de répondre aux besoins croissants du continent.

Monsieur le Président et cher ami, depuis votre prise de fonction en votre qualité de Président du Groupe de la BAD, vous avez initié plusieurs chantiers importants pour le continent. Vous avez soumis votre vision de la Transformation de l’Afrique et très récemment, vous avez partagé la stratégie de la BAD pour les années à venir.

Parmi vos grands chantiers, il me plait de rappeler les High 5 :

– Nourrir l’Afrique

– Eclairer l’Afrique

– Industrialiser l’Afrique

– Intégrer l’Afrique

– Améliorer la qualité de vie des africains

C’est pourquoi j’ai jugé opportun d’offrir cette opportunité de dialogue et d’échange avec les forces vives de la Nation Djiboutienne, aujourd’hui et à Djibouti. Mais aussi d’écouter votre vision pour notre continent et pour notre institution panafricaine, le groupe de la BAD.

Parmi la société civile Djiboutienne, nous avons souhaité offrir à 2 d’entre elles, l’opportunité de présenter brièvement (5 minutes chacune) 2 sujets essentiels et représentant des défis majeurs conjoncturels et/ou structurels, c’est-à-dire : la jeunesse et son employabilité et l’agro-entrepreunariat comme moyen de mitigation de la dépendance de la sécurité alimentaire de Djibouti. »