« Ah Djibouti Radio », « Halkaniwa Radio Djibouti»,«Houna Radio Djibouti » et encore «Vous êtes à l’écoute de Radio Djibouti » ; tous ces expressions cogitent dans notre subconscient depuis notre tendre enfance. Des célèbres expressions émises par la radio de Djibouti depuis 1966, date de sa naissance.

A l’occasion de la journée mondiale de la radio qui a eu lieu le 13 Février, notre rédaction a voulu célébrer ce média qui reste un medium incontournable d’écoute de la musique et de diffusion d’informations par un retour sur l’histoire de la radio de Djibouti.

Radio Djibouti, raconte-nous ton histoire …

Radio Djibouti a vu le jour durant l’année 1966, une année avant sa consœur la télévision. Avant l’indépendance, l’actuel RTD avait fait parti de l’Office de RadioDiffusion-Télévision Française (ORTF) jusqu’en 1974. Puis passe sous la coupe de France Régions 3 (FR3) jusqu’en 1977. A partir de 1977, elle dépend la Radiotélévision de Djibouti (RTD), une société publique de production et de diffusion de programmes.

La Radio de Djibouti diffusait ses émissions et autres programmes radiophoniques en quatre langues par intermittence jusqu’aux années 2000. Le somali, l’afar, l’arabe et le français se succédaient à travers deux stations en permettant à ses auditeurs de profiter des riches programmes en mettant en accent sur les chansons. C’est ainsi que la radio a inlassablement fait vibrer nos oreilles jour après jour depuis ses premiers pas tout en offrant à la culture, un rayonnement à grande échelle.

Avant d’aller plus loin sur l’histoire de Radio Djibouti, arrêtons-nous un peu sur l’épopée de la radiodiffusion qui est issue d’une succession d’avancées technologiques depuis un siècle. En effet, la fabuleuse aventure de la radio avait commencé dès l’invention du télégraphe par Samuel Morse en 1841, à la mise en évidence en 1886 des ondes radio par l’ingénieur Heinrich Rudolf Hertz jusqu’au générateur haute fréquence de Nikola Tesla en 1889 et l’invention du tout premier récepteur d’ondes hertziennes par Edouard Branly en 1890 ainsi toutes les autres contributions comme celle de l’invention du transistor. Revenons à l’extraordinaire parcours de la radio à Djibouti qui reste le premier média de masse dans notre pays. Or, elle touche le grand public (toutes les classes sociales) dans tous les recoins du pays (villes, villages, hameaux, campements et dans les iles) contrairement à la télévision qui nécessite au moins de l’électricité.

Dans chaque foyer, on retrouvait une radio à une certaine époque. Cependant, bon nombre des gens adélaissé les transistors depuis l’arrivée des téléphones mobiles qui permettent de recevoir la radio. Dans ce processus d’évolution, la FM occupe encore le terrain radiophonique avant de céder forcement à son tour à la technologie du DAB (Diffusion numérique de la radio) ou par Satellite.

La Radio, un vecteur de développement de la culture

On a tous été bercé au matin en allant à l’école par les mélodies diffusées à la radio de Djibouti. Une habitude fortement ancrée chez les djiboutiens, cette écoute matinale de la radio que chaque génération y a ses propres souvenirs. Dans une époque pas lointaine, on entendait sans cesse la radio dans les maisons, dans les boutiques, dans les bus et dans les restaurants. En outre, l’apparition de radiocassettes dans les années 70 avait attiré la jeunesse à préférer l’écoute des chansons à travers des cassettes et quelque peu délaissant la radio. Pourtant la radio n’avait pas perdu sa place de premier media du peuple même avec la démocratisation de la télévision dans les années 80. Dans une autre mesure, Radio Djibouti a été un vecteur de développement de la culture en offrant une diffusion des productions musicales locales. On ne peut mesurer aujourd’hui la valeur qu’est la radio avait eu pour les pionniers de la chanson et du théâtre djiboutien. Mais force est de constater qu’elle est devenue un monument de la culture. Or, les Djiboutiens ont à travers la radio ont mémorisés des refrains des grands chanteurs et chanteuses de la scène musicale locale depuis les années 70. Parmi les principaux programmes de Radio Djibouti, on retrouve des émissions radiophoniques variées, des bulletins d’information sur les actualités nationales et internationales et des plages musicales. Dans son évolution, la radio de Djibouti a augmenté ses plages horaires depuis quelques années tout en diversifiant ses contenus pour répondre aux enjeux médiatiques et aux sollicitations de son audimat. En outre, elle couvre également des évènements d’importance capitale en direct et gardant sa pole position de premier media de vulgarisation, de prévention et de sensibilisation de la population dans les actions relatives aux domaines sociales à savoir la santé, l’éducation, le civisme, le patriotisme, etc.

Des générations d’animateurs et animatrices se succèdent depuis sa création quitte à avoir une certaine notoriété dans la société. Radio Djibouti a également ses anecdotes dont la plus célèbre ou le speaker lors d’un journal radiophonique avait eu du mal à traduire le mot bouc en somali et optant pour un groupe nominal par ces propos « le mari de la chèvre». Que cette anecdote soit une légende montée de toutes pièces ou ayant existée, l’essentiel est de montrer que ce média a écrit sa propre saga depuis une cinquantaine d’années.

La radio de Djibouti est aussi une véritable source d’archives du patrimoine immatériel (audio) national. Pour tout nostalgique de l’époque glorieuse de la chanson, il peut facilement avoir recours aux archives de la RTD. Dans cette optique, la numérisation de ce grand patrimoine de la radio et de la télévision constitue une étape prépondérante dans sa perpétuelle évolution. Pour leur part, les auditeurs« Radio Djibouti » continuerons à l’écouter en FM ou dans sa version 2.0.

Enfin, il est temps de lui souhaiter une bonne fête en cette célébration de la journée mondiale de la radio.

 M.G