Le Sheraton hôtel a abrité hier le lancement d’une formation internationale portant sur la santé mentale et l’appui psychosocial communautaire en situation d’urgence. Cet atelier d’une durée de quatre jours est organisé grâce au soutien financier de l’Union Européenne, dans le cadre du projet « Solutions pérennes pour les populations hôtes, les réfugiés et les migrants les plus vulnérables sur le territoire djiboutien. »

Le ministre de la Santé Dr Ahmed Robleh Abdilleh a pris part hier, au coté de la Cheffe de mission de l’Organisation internationale pour les migrations Stéphanie Daviot et du chef de la Coopération de la Délégation de l’Union Européenne à Djibouti et auprès de l’IGAD, Bernard François au lancement d’une formation de quatre jours portant sur la santé mentale et l’appui psychosocial communautaire en situation d’urgences, à l’hôtel Sheraton.

Cet événement qui se tiendra dans notre pays du 08 au 11 novembre  rassemblent des représentants des différents départements impliqués dans cette thématique, la société djiboutienne ainsi que des membres du gouvernement et de l’OIM venant de la Côte d’Ivoire, du Tchad, du Burundi, du Burkina Faso, du Niger, du Mali et de la RDC. Cette formation  permettra aux participants de faire un état des lieux sur les programmes et approches en santé mentale et soutien psychosocial (SMSPS) dans différents pays, d’échanger de bonnes pratiques et de créer une plateforme régionale pour faciliter le partage d’expériences, d’outils et d’approches conjointe entre l’OIM, les acteurs de la société civile et  les entités étatiques.

Dans son mot d’ouverture, la cheffe de mission de l’OIM Stéphanie Daviot a d’entrée mis l’accent sur la particularité de cette rencontre. En effet, il s’agit de la première fois qu’une telle formation est organisée en Afrique par l’OIM, mais aussi pour tous les pays africains de langue française.

« Parmi les nombreux défis sur lesquels travaillent  l’OIM avec tous ses collaborateurs figurent la question de l’accès à la santé mentale pour les migrants et les populations vulnérables » a-t-elle précisé.

Le chef de la Coopération de la Délégation de l’Union Européenne à Djibouti et auprès de l’IGAD, M. Bernard François a quant à lui déclaré que peu de pays disposent actuellement de toutes les ressources humaines en vue de gérer les troubles psychiatriques et psychologiques dans les contextes migratoires.

« C’est un défi énorme et particulièrement sensible auxquels sont confrontés les services médicaux, le personnel médical et paramédical et les organisations de la société civile qui rencontrent quotidiennement des migrants en souffrance. Je pense que l’accompagnement psychosocial est un maillon fondamental dans la prise en charge et l’accompagnement des traumatismes. »

Pour sa  part, le ministre de la santé Dr Ahmed Robleh Abdilleh a mis en exergue la longue tradition d’hospitalité de notre pays. « Notre pays se trouve dans une zone géographique très tourmentée et ceci engendre des mouvements de population qui se déplacent constamment. Ici nous avons plusieurs camps de migrants. Au cours de leurs périples, ces personnes sont soumises à de fortes pressions psychologiques, ils sont amenés à traverser des contrées inhospitalières et ceci cause souvent des suicides mais aussi des soucis psychiatriques et psychologiques. Et le volet du soutien psychologique est un volet très important dans la prise en charge des migrants.  Mon ministère ne ménage aucun effort pour apporter des soutiens et secourir ces personnes vulnérables » a-t-il déclaré.

Le ministre de la santé a clos ses propos en rappelant que les migrants et les refugiés avaient bénéficié des campagnes de vaccination contre le Covid-19.

Le contenu de cette formation se basera sur le manuel développé par l’OIM sur la santé mentale et d’appui psychosocial communautaire en situation d’urgences qui a été traduit en français dans le cadre du projet « Solutions pérennes pour les populations hôtes, les réfugiés et les migrants les plus vulnérables sur le territoire djiboutien » financé par le fonds fiduciaire d’urgence de l’Union Européenne pour l’Afrique.

N. Kadassiya