
Le Comité de pilotage du projet de réponse de l’UE/IGAD contre le COVID 19 était en conclave les 4 et 5 juillet dernier, au Kempinski Palace de Djibouti. Ordre du jour : mettre à jour l’avancement du projet et présenter le plan détaillé des activités du projet pendant la prochaine période de prolongation sans frais et au-delà…Compte rendu.
« Le comité de pilotage du projet est le conseil d’administration pour l’orientation politique et stratégique du programme UE – IGAD COVID 19 afin d’assurer la complémentarité et la cohérence du programme avec les efforts et priorités nationaux et régionaux », déclarait en ouverture de la rencontre le Dr Girum Hailu, coordinateur régional de la réponse UE-IGAD COVID_19. “La réunion aura à la fois une participation physique des États membres et des parties prenantes, des donateurs et une participation virtuelle des bénéficiaires des États membres”, a-t-il ajouté. Notons que des représentants de Djibouti en tant que pays hôte et du Soudan qui assure la présidence tournante de l’IGAD, ainsi que des partenaires de l’UNOPS et de la GIZ ont également prononcé leurs remarques liminaires.
Il faut dire que le programme a contribué à atténuer l’impact de la pandémie dans la région de l’IGAD avec plus de 450 activités réparties sur 55 sites transfrontaliers à Djibouti, en Éthiopie, au Kenya, en Somalie, au Soudan, au Soudan du Sud et en Ouganda. Le Comité de pilotage du projet avait d’ores et déjà tenu quatre rencontres avec la représentation des partenaires et des États membres. Lors de la 4e réunion, le Comité de Pilotage du Projet avait entre autres recommandé l’achat de deux machines PCR par État membre, la vaccination des camionneurs dans le corridor de transport Éthiopie-Djibouti, le projet d’extension sans coût (NCE) et la réponse humanitaire au Soudan. Un accent particulier avait été mis sur le renforcement de la capacité de coordination de l’IGAD dans les zones transfrontalières.
Il faut souligner que le programme a amélioré l’accès aux soins de santé et aux services d’eau, d’assainissement et d’hygiène (WASH). Il s’est également attaqué à la violence basée sur le genre (VBG) ; et grandement amélioré l’engagement communautaire et même promu des solutions numériques aux défis de la santé. Mieux encore, le programme soutient certains des groupes les plus vulnérables exposés au virus, notamment les travailleurs de première ligne, les migrants, les réfugiés, les personnes déplacées à l’intérieur du pays, les agents des frontières et des douanes et les communautés transfrontalières. La 5ème session du Comité de pilotage a mis l’accent sur le renforcement de la capacité de coordination de l’IGAD dans les zones transfrontalières. Le programme est exécuté dans des sites transfrontaliers, des camps de réfugiés et des centres d’intervention pour migrants. Il a atteint 1,6 million de personnes grâce à des interventions sanitaires ; 1,5 million de personnes grâce aux activités WASH ; plus de 63 000 personnes grâce à la prévention de la VBG ; et près de 5 000 personnes grâce à des actions commerciales sécuritaires. Présent dans certaines des zones transfrontalières les plus reculées, le programme rénove et construit des infrastructures de santé et WASH au Soudan, au Soudan du Sud et en Ouganda.
À ce jour, le programme a livré 8,65 millions d’articles d’EPI, 209 000 kits de test COVID-19, 22 ambulances et six véhicules utilitaires de terrain, ainsi qu’un camion-citerne d’eau. Le programme comprend également sept laboratoires mobiles et 14 machines de test PCR. L’agence allemande GIZ travaille avec de l’IGAD sur la mise en œuvre d’une politique régionale de partage des données de santé qui contribuera à rendre disponibles les outils régionaux de santé numérique dans la Corne de l’Afrique.
Rappelons enfin que la rencontre a vu la participation des représentants des bailleurs de fonds du projet (UE et BMZ), du Secrétariat de l’IGAD et des chargés de projet, des États membres de l’IGAD, de l’Unité de gestion du projet (UGP de l’UNOPS), des partenaires de mise en œuvre (GIZ, OIM, TMEA, UNICEF et UNOPS) et de certains organismes internationaux. L’initiative est soutenue par l’Union européenne ; le programme de 60 millions d’euros est coordonné par l’IGAD. Il est géré par l’UNOPS via une unité de gestion de programme (UGP) dédiée basée à Djibouti et mis en œuvre par l’OIM, Trade Mark East Africa (TMEA), l’UNICEF et l’UNOPS. La composante «solution de santé numérique » du programme est gérée et mise en œuvre par la GIZ.
La 5ème réunion du comité de pilotage a mobilisé les principales parties prenantes du programme pour examiner les progrès à ce jour et dialoguer avec les représentants des États membres de l’IGAD. Les participants ont examiné comment assurer la pérennité des résultats obtenus et comment améliorer le bien-être des personnes les plus vulnérables.
A l’issue de la rencontre, le Comité de pilotage du projet a pu avoir les données actualisées sur l’état d’avancement du projet, les réalisations, les défis et la voie à suivre. Par ailleurs, les membres du comité ont pu apprécier la grille des activités prévues pendant la période d’extension sans frais (NCE), et la réassurance pour la pérennité des résultats existants du projet en renforçant l’appropriation et la prise en charge progressive par les États membres. Un accord a été conclu pour impliquer davantage de partenaires et de parties prenantes pour la continuité et la durabilité dans la période à venir.
La Parole à…Mme Fathia Aboubaker Alwan : Directrice de la division Santé et Développement Sociale de l’IGAD

Je voudrais souligner que nous ne sommes pas encore tirés d’affaire mais en tantque région, nous avons grandi et nous nous sommes améliorés en réponse à cette pandémie, avec le soutien de nos partenaires de développement – entre autres, l’Union européenne, le ministère fédéral allemand pour la coopération et le développement économiques (BMZ) et la Banque africaine de développement. Certaines lacunes doivent encore être comblées, par exemple, la vaccination : la consommation est faible, la capacité de fabrication est inexistante dans la région. De nouvelles menaces continuent d’émerger, par exemple, la variole du singe et la grippe aviaire méritent d’être mentionnées. Notre réponse à ces défis, selon les mots de notre secrétaire exécutif, le Dr Workneh, est qu'”il n’y a pas d’alternative au renforcement de la capacité de la région à tester, tracer et vacciner. En d’autres termes, nous devons renforcer les systèmes de santé dans la région de l’IGAD ! »
Ils ont dit…Saleh Banoita Tourab : Secrétaire général du ministère de la Santé

« Je suis heureux de prendre part à la réunion du Comité de pilotage du projet de lutte contre le COVID 19 soutenu par l’UE et mis en œuvre par l’IGAD. Ce projet a beaucoup contribué dans la lutte contre le COVID 19 en République de Djibouti. L’IGAD en étroite collaboration avec l’Union européenne et ses partenaires de mise en œuvre ont fournis des équipements médicaux et des véhicules servant d’ambulance aux régions de l’Intérieur surtout au niveau des trois postes frontières à savoir Galileh, Galafi et Dorra. Par ailleurs, ce projet a grandement facilité l’accès à l’eau dans les localités frontalières mentionnées ci-dessus, qui en manquaient cruellement. Vous le savez, la question de l’eau est centrale quand il s’agit de santé. Sans eau, les structures de santé ne pourront délivrer des soins de santé de qualité et assurer une bonne hygiène. De plus, le projet a permis de lancer la construction d’infrastructures de santé au service des populations et des routiers tout le long du corridor routier reliant l’Ethiopie et Djibouti. Les défis sont nombreux, ce projet est une pierre angulaire qui contribuera au développement socioéconomique des zones reculées et limiter l’impact de la COVID 19. Aussi, il serait souhaitable de voir dans quelle mesure nous pouvons poursuivre les efforts réalisés jusque-là notamment à travers le prolongement de ce projet ».
Aidan O’hara Ambassadeur de l’UE à Djibouti et à l’IGAD

« L’Union européenne se concentre sur le soutien aux communautés vulnérables dans la région de l’IGAD et sur la garantie de leur santé et de leur bien être dans le contexte de l’évolution de la pandémie de COVID 19. Grâce à ce programme, nous avons atteint plus de 1.63 Millions de personnes grâce à des interventions sanitaires, notamment avec la livraison de plus de 8 millions d’EPI pour protéger les groupes vulnérables, des kits de test COVID 19 et des machines PCR pour améliorer la capacité de test et la fourniture d’ambulances, de laboratoires mobiles et de véhicules de terrain pour permettre une réponse sanitaire efficace dans les zones reculées et difficiles d’accès. Nous fournissons des services essentiels d’eau et d’assainissement aux communautés atteignant 1.59 millions de personnes dans les 7 Etats membres de l’IGAD. Grâce à des interventions commerciales, nous veillons à ce que les chaines d’approvisionnement essentielles restent sûres pour le commerce. Nous promouvons l’engagement communautaires et la prévention de la violence sexiste par le biais d’activités de communication sur les risques et de sensibilisation. Nous nous engageons à faire en sorte que personne ne soit laissé de côté et à bâtir des communautés fortes et résilientes dans les Etats membres de l’IGAD ».
MAS