Monsieur le Directeur Général, l’ADDS est le bras armé du gouvernement pour l’exécution de sa politique sociale. Est-elle à la hauteur de ses missions ?
D’abord, Comme vous le rappelez vous-même, l’ADDS est l’organe d’exécution du gouvernement. Je n’utiliserais pas le terme de “bras armé” dont la connotation n’est toujours positive, mais disant qu’elle est là pour exécuter les décisions et programmes sociaux définis par le gouvernement. Elle n’a pas vocation à décider d’elle-même de ce qu’elle doit entreprendre, si le gouvernement planifie la construction de telle ou telle infrastructure, elle exécute les directives qui lui sont données.
D’aucuns pensent que l’ADDS se concentre souvent à la construction des infrastructures, pouvez-vous nous citer vos autres champs d’interventions ?
Oui, on peut penser que l’Agence se concentre souvent dans la construction d’infrastructures, en raison du volume des travaux et du poids financier que représentent cette activité. Mais la part des infrastructures représente un pourcentage faible en comparaison de toutes les autres réalisations de l’Agence. La liste des programmes mis en œuvre,par l’agence serait trop longue à énumérer, mais sachez, tout de même, que la mise en place des “filets sociaux de sécurité” en faveur des populations les plus vulnérables, des programmes de lutte contre la malnutrition, destinés aux jeunes femmes allaitantes d’enfants de 0 à 2 ans, des programmes de formation et d’insertion professionnelle des jeunes déscolarisés, de la valorisation et du soutien à l’entrepreneuriat en vue de la création de micro entreprises, de programmes de micro finance, que tous nos concitoyens connaissent d’ailleurs sous l’appellation commune de « micro crédit », pour la mise en place d’activités génératrice de revenus (AGR), sont autant d’exemples des activités multiples de l’ADDS.
Mais peut-être est-ce en raison de leur visibilité dans le paysage que les infrastructures sont plus remarquées que toutes les autres activités de l’ADDS qui constituent pourtant la très grande majorité des entreprises de l’Agence.
Quelles sont les perspectives d’avenir concernant votre agence ?
L’ADDS a développé tout au long de ces années d’activités, une expertise reconnue dans son domaine. Cette expertise alliée à la rigueur et à la transparence de sa gestion lui vaut une reconnaissance telle qu’elle offre formation et conseil à des délégations de plusieurs pays de la région et ailleurs (Tchad, Soudan, Ethiopie, Somalie). Nul doute que les perspectives et les défis qui s’offrent à l’ADDS sont nombreuses et stimulantes.
Il faut rappeler par exemple que l’agence, travaillant sur l’ensemble du territoire, a besoin de développer des pôles techniques régionaux qui pourront soutenir les régions dans le cadre de la décentralisation afin de répondre à leurs besoins socio-économiques, éducatifs, environnementaux ou de santé qu’elles peuvent avoir. Vous savez que le changement climatique a un réel impact dans les zones rurales, où la crainte est forte de voir s’installer une sécheresse endémique les prochaines années. Pour fixer les populations dans les villages ou les chefs-lieux, il faut installer toutes les infrastructures et les activités socio-économiques nécessaires à une vie sociale décente. Ce sont des vrais challenges que l’Agence ‘active à relever, dans le cadre du mandat qui lui est confié, et avec le soutien entier de son Ministère de tutelle, le Ministère des Affaires Sociales et des Solidarités.
Le bilan rendu publique par l’Agence est plus que parlant quant à l’efficacité des programmes mis en œuvre par celle-ci. Vous savez, on me pose rarement de questions sur l’efficacité de l’ADDS dans la mise en œuvre de ses projets, comme s’il était évident aux yeux de tous que l’ADDS avait plus que démontré sa capacité à mettre en œuvre et réaliser les programmes qui lui sont confiés.
La question qui revient le plus souvent, et qui est lié à celle que vous me posez sur les perspectives, porte plutôt sur la recette du succès de l’ADDS ; et il me semble que cela tient tout simplement à la méthode dite “d”approche participative” initiée par son Excellence le Président de la République (lors du lancement de l’INDS) et mise en pratique par l’Agence dans chacune des activités au titre de son mandat. Ce concept “approche participative” prônant l’association et la collaboration à tous les niveaux de l’ensemble des acteurs (responsables de projets, autorités et collectivités locales, populations bénéficiaires, bailleurs et autres partenaires) a été l’outil déterminant assurant à chaque fois la réussite des projets mis en œuvre. Et c’est pourquoi, plus que jamais, pour relever les défis que je viens de signaler, nous avons besoin de la coopération de l’ensemble des acteurs du domaine social.
Propos recueillis par KI