« Il est nécessaire que les djiboutiens prennent conscience de l’importance de la biodiversité marine pour le développement de notre pays. »

Alors que les opportunités et les défis liés à la biodiversité marine sont partagés au niveau mondial, l’impact direct se fait sentir sur les pays ayant accès à la mer  et à l’océan. Les pays ayant accès aux corps marins ont une immense opportunité d’alimenter leur développement par la Blue Economy. Comme beaucoup d’autres pays côtiers, la mer et la biodiversité marine ont contribué de manière significative à la croissance économique nationale de Djibouti. Notre pays qui est doté d’une biodiversité marine unique doit avoir des politiques fortes et une volonté politique et individuelle plus forte pour protéger les vies sous l’eau.  Le gouvernement avec l’aide de ses partenaire comme le PNUD œuvre sans relâche pour la protection de la biodiversité. M.Dini Abdallah Omar, secrétaire général du MUET nous éclaire sur les mesures prises dans ce sens. 

Monsieur le secrétaire Général, Djibouti est connue  pour  sa biodiversité marine, quelles sont les mesures qui ont été entreprises pour la protéger ?

Notre pays est en effet connu pour la richesse de son milieu marin. Nous avons plusieurs espèces de poissons et de coraux. Nous avons aussi des espèces emblématiques telles que le dugon et les requins baleines. Afin d’assurer la protection de cette riche biodiversité marine, le Ministère de l’Environnement a fait adopter, en 2004, un décret portant protection de la biodiversité qui donne la liste des espèces protégées. Le Ministère a également élaboré un certain nombre de documents de référence tels que la stratégie et plan d’action national pour la biodiversité (2017), le Profil côtier (2005), le plan de gestion intégrée des zones côtières (2005) pour ne citer que ceux-là. Il amis en place trois aires marines protégées. Le Ministère a aussi mené des actions de sensibilisation auprès des pêcheurs et des touristes. On a,par ailleurs, mis en place de bouées flottantes pour les ancres de bateaux de plaisance qui endommagent les coraux.

Comment notre pays profite t-il de l’économie bleue ?

Notre pays profite de l’économie bleue dans trois domaines. D’abord, le port de Djibouti, qui est le poumon de l’économie djiboutienne, repose sur le transport maritime. Ensuite, la pêche est l’un des secteurs porteurs de l’économie djiboutienne. Enfin, le tourisme repose largement sur le milieu marin avec les îles, les plages, les coraux, le requin baleine. Ainsi, dans le cadre des actions menées par notre ministère, il est prévu d’élaborer, d’ici la fin de cette année, une stratégie nationale sur l’économie bleu qui va ainsi déterminer les actions de préservations et de protection de l’environnement et jeter les jalons d’une transformation socio-économique inclusive, intégrée et durable pour notre pays pour ainsi profiter de nos richesses aquatiques et favoriser les opportunités offertes par cette économie bleu.

Les déchets non biodégradables nuisent à la biodiversité marine, y a-t-il un programme de lutte contre ces substances nuisibles ?

Le principal déchet non biodégradable qui affecte le milieu marin, ce sont les plastiques. Il est à noter que la plupart de déchets marins proviennent des activités terrestres. Ces déchets ont un impact considérable surla biodiversité marine et peuvent se retrouver dans les estomacs des oiseaux de mer et les tortues marines qui les ingurgitent en les confondant avec le zooplancton.Pour lutter contre ce type de pollution, il faut la mobilisation de toutes les populations vivant sur le littoral djiboutien. Le ministère de l’Environnement et les différentes associations de la protection de l’environnement organisent souvent le nettoyage des plages et du milieu marin, mais il est indispensable que les djiboutiens évitent de jeter en mer des sacs plastiques ou des bouteilles en plastiques.Ces déchets plastiques peuvent vivre plus de 10 siècles en milieu marin.

Y-a-t-il des partenaires impliqués dans la protection de la biodiversité et quelles sont leur contribution ?

 Il y a de nombreux acteurs impliqués dans la protection de la biodiversité. Il y a d’abord les services de l’Etat et en premier lieu le Ministère en charge de l’environnement. Il y a ensuite les ONG et le secteur privé, notamment les agences de tourisme. Il y a enfin les partenaires au développement, notamment le PNUD. Chacun apporte sa contribution en fonction de ses capacités et de ses prérogatives. L’important est que les djiboutiens prennent conscience de l’importance de la biodiversité marine pour le développement de notre pays.

Propos recueillis par KI