A l’occasion de la journée mondiale de l’environnement célébrée de par le monde le 05 juin de chaque année, le ministre de l’Urbanisme, de l’Environnement et du Tourisme, Mohamed Abdoulkader Moussa, a fait cette déclaration dans laquelle il a indiqué que « nous contribuons tous aux émissions atmosphériques des polluants. L’Etat, les collectivités et les industriels ne sont pas les seuls qui doivent agir afin de réduire les émissions des polluants. Chacun d’entre nous devra consentir des efforts afin de protéger notre environnement, notre santé et par conséquent notre futur. ». Nous vous reproduisons ci-dessous la déclaration du ministre Mohamed Abdoulkader Moussa dans son intégralité.
Depuis son lancement en 1974, la journée mondiale de l’environnement constitue une plateforme mondiale de sensibilisation et de mobilisation du public pour une protection de notre planète contre tout facteur d’altération.
Cette année, la journée mondiale de l’environnement a pour thème «Combattre la pollution de l’air ».
Le thème de l’édition de cette année encourage la communauté internationale à faire face à la pollution de l’air provenant des différentes sources. C’est un appel à l’action pour combattre l’un des plus grands défis environnementaux de notre époque. Plus que jamais, nous sommes appelés à adopter un mode de vie plus écologique.
La campagne de cette année se propose être une action de lutte dans nos foyers, administrations et entreprises afin d’engager des décisions collectives pour la résorption de cette problématique à travers l’adoption d’un comportement écoresponsable.
La pollution de l’air est sans équivoque l’une des plus grandes problématiques de notre ère. Elle cause un problème de santé publique. En effet, la pollution atmosphérique se définit comme une altération de la qualité de l’air par le biais de la présence des polluants chimiques, biologiques et physiques ayant des conséquences néfastes et préjudiciables sur la santé humaine, les êtres vivants, le climat et les biens matériels.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, 7 millions d’individus dans le monde meurent prématurément à cause de la pollution de l’air chaque année.
Permettez-moi de vous fournir quelques chiffres illustrant la pollution de l’air. 92 % des personnes dans le monde ne respirent pas un air pur. La pollution de l’air coûte 5 000 milliards de dollars par an en coûts sociaux. La pollution à l’ozone au niveau du sol devrait réduire les rendements des cultures de base de 26 % d’ici 2030.
La pollution de l’air provient de nombreuses sources : la principale source de pollution atmosphérique domestique est la combustion à l’intérieur des logements de combustibles fossiles, de bois et d’autres combustibles à base de biomasse pour cuisiner, chauffer et éclairer les habitations.
Dans le secteur de l’énergie et des transports, les centrales électriques à charbon, les combustibles fossiles ainsi que les émissions des véhicules constituent des sources non négligeables de la pollution atmosphérique. On peut aussi citer les tempêtes de sables, les feux de forêts, l’utilisation des pesticides et/ou les procédés chimiques utilisés dans les industries.
Par ailleurs, il est important de parler d’un problème particulièrement grave, qui touche les pays en développement dont Djibouti : la combustion des déchets à ciel ouvert. Ce processus rejette dans l’atmosphère des gaz très nocifs pour l’environnement et la santé des populations.
Nous contribuons tous aux émissions atmosphériques des polluants. L’Etat, les collectivités et les industriels ne sont pas les seuls qui doivent agir afin de réduire les émissions des polluants. Chacun d’entre nous devra consentir des efforts afin de protéger notre environnement, notre santé et par conséquent notre futur.
Ainsi, éteindre les lumières lorsqu’on quitte une pièce, éviter l’usage excessif des produits à base de solvants, entretenir régulièrement notre voiture pour minimiser ses émissions, privilégier des modes de consommations durables comme l’utilisation des transports en commun, utiliser des foyers améliorés pour la cuisine ménagère sont autant des conseils et directives nécessaires pour une meilleure préservation de notre planète.
Au niveau national, plusieurs actions militant en faveur de l’assainissement de notre atmosphère ont été entreprises par le gouvernement.
Entre 2006 et 2008, mon département ministériel a entrepris une série d’actions de lutte contre la pollution telle que l’atelier sur l’élimination du plomb dans l’essence et celui relatif à la réduction du soufre dans le carburant. De ce fait, depuis avril 2006 notre pays importe de l’essence sans plomb. De même, la mise en place de l’interconnexion électrique, en 2011, a permis de réduire considérablement la pollution atmosphérique déjà marginale au niveau national.
L’instauration du contrôle technique en 2010 pour tout véhicule circulant en République de Djibouti et plus récemment en 2018, l’adoption d’un décret portant limitation d’âge des véhicules d’occasion importés en République de Djibouti ont permis de limiter la mise en circulation des voitures non conformes aux exigences techniques et par ricochet, ont contribué à l’interdiction de circulation pour les anciennes voitures à fortes émissions.
Plusieurs polluants dégradant la couche d’ozone et les gaz à effet de serre de façon générale, sont aussi à l’origine de cette pollution atmosphérique. C’est pourquoi, les mesures prises par le gouvernement djiboutien pour protéger la couche d’ozone ou lutter contre les changements climatiques, atténuent de facto, la pollution de l’air.
Par conséquent, l’ensemble des différentes actions déjà entreprises contribueront grandement à l’amélioration de la qualité de l’air de nos villes et donc du cadre de vie de nos populations.
Cependant, ces efforts doivent être redoublés et maintenus. En effet, conformément à la Vision 2035 portée par le Président de la République, M. Ismaïl Omar Guelleh, la transition du pays vers une économie verte ainsi que la promotion d’une croissance inclusive sont les gages d’un développement durable pour le djiboutien d’aujourd’hui et de demain.
En conclusion, je vous exhorte donc à agir dès maintenant pour adopter un comportement écologique. Car la planète a besoin de nous tous.