Peintures défraichies, pare-brise sur le point de voler en éclat, fauteuils inconfortables, c’est le visage que présente le transport en commun à Balbala et plus radicalement les minibus appelés « Ayyga- les chiens ». Ces derniers sont le seul moyen de transport le plus utilisé dans la commune de Balbala pour se rendre à Djibouti-ville et pourtant au quotidien de nombreux usagers frôlent le danger. Les infrastructures et les moyens de transport constituent un facteur incontournable de dynamisation des activités socio-économiques du pays et permettent de mettre en œuvre des mesures d’une croissance économique soutenue permettant de créer des emplois décents et d’assurer un transport de confort, adapté, sécurisé et des tarifs lucratifs. Cela est valable aussi bien pour les moyens de transport en commun et individuels (publics que privés) autorisés à circuler à la condition qu’ils se soumettent périodiquement au service national de contrôle technique : le RAD (RégieAuto de Djibouti). Ce qui n’est souvent pas le cas des vieux minibus increvables comme il y’a tant dans la ville,, dégageant au démarrage de nuages toxiques d’un moteur à l’agonie, de poignées de portes inexistantes tenues par de barres de fer, des phares abimés, clignotants irréels ou oubliés, abscence de signalisation pour changement de direction, des pare-chocs serrés avec des fils, système d’essuie-glace utopique, des vitres remplacés par des sachets en plastique, sans oublier le confort qui laisse à désirer, C’est la description distincte et particulière des minibus qui circulent dans notre capitale à l’insu du contrôle technique du RAD et de la Direction des mines et de sécurité routière de la Mairie.
Et pourtant à peine stationnés, ces véhicules sont pris d’assaut par les passagers fatigués par l’attente et contraints de se contenter de ces vétustes carrosseries, et d’après cet usager qui a longtemps bataillé pour trouver sa place : « On est obligé de les prendre car ce sont les seuls véhicules qui existent à Balbala, il faut adapter son temps à son environnement, se contenter de ce qu’on a et espérer du gouvernement qu’il nous mettra plus tard de nouveaux bus à notre disposition, j’espère ».
Beaucoup de chauffeurs au lieu de réparer et de rénover leur engin préfèrent rejeter leur défaillance sur l’état de la route pour se justifier, c’est le cas de M. Adaweh « L’état de nos voitures est fonction de la route qui est fissurée lors de la saison de pluies, elle est impraticable ». Des propos démentis par ce réparateur de voitures : « C’est faux, ils prétendent tous cela mais on sait bien que ce sont des chauffeurs qui refusent de les mettre en bon état, tout simplement parce qu’ils ne sont pas pour la plupart les vrais proprios».
Souvent en plein trajet, il arrive qu’on s’arrête quelques minutes pour réparer les pannes qui surviennent, de gonfler les pneus et on reprend la route. On trouve ces voitures en mauvais état partout dans la localité de Bal[1]bala et en les conduisant, les chauffeurs prennent un risque tout en mettant en péril la vie des passagers uniquement pour faire recette. Il y a plus de risques d’accidents de circulation avec les conducteurs de taxi[1]motos qu’avec les minibus, soit une dizaine par jour.
Déchargement arbitraire des passagers avant le terminus. La place Mahamoud Harbi est le terminus de tous les transports en commun, le centre des affaires, de commerces et où se concentrent des ministères, des banques mais aussi beaucoup d’écoles, des hôpitaux, des marchés, des magasins, des hôtels. A Djibouti, la grande majorité des habitants ne possèdent pas leurs propres moyens de déplace[1]ment et de transport.
De plus, la plupart des travailleurs habitent dans les quartiers périphériques de Balbala. Cependant, tous les matins aux heures de manque de transport, les minibus récupèrent surchargés ses passagers de Balbala et se donnent la peine de les déverser à l’UNFD avant le terminus règlementaire, pour garnir rapidement leur porte-monnaie et gagner du temps et selon cette passagère très remontée : « C’est pareil tous les jours, ils refusent de respecter l’itinéraire que l’Etat leur a tracé, nous sommes obligés de régler un double frais de transport pour se rendre au travail ».
Le service de contrôle technique des véhicule. A Djibouti, conformément au Code de la route et aux dispositions du décret n°2010-230/PR/MID du 04 Décembre 2010, le contrôle technique du RAD est obligatoire pour les véhicules légers comme pour les véhicules lourds. Cet examen, effectué sans démontage sur les organes essentiels du véhicule, permet d’identifier les défaillances susceptibles de porter atteinte à la sécurité des usagers de la route et à l’environnement. Ce contrôle est réalisé dans un centre et par des contrôleurs techniques agréés par la mairie. La périodicité et le contenu de ce contrôle dépendent du type de véhicule. Il appartient donc aux automobilistes de se conformer scrupuleusement aux dispositions du Code de la route en vigueur en République de Djibouti.
Des mesures en vigueur du gouvernement. Dans un souci de réorganisation du transport urbain dans la ville de Djibouti, le maire. M. Said Ahmed Daoud avec le concours des autorités communales et la collaboration de la Police nationale compte restreindre la circulation des minibus de transport en commun avant l’ ouverture de la gare routière de la place Mahamoud Harbi pour mieux assainir et entretenir l’image de la capitale.
Toutefois, une politique de contrôle technique plus radicale doit répondre aux différents besoins croissants en transport vu que ces moyens assurent le déplacement des personnes, des biens, des services et des animaux à l’intérieur de la ville.