Le ministre de l’Education nationale et de la Formation professionnelle a sillonné l’arrière pays Obockois dans les journées de jeudi et vendredi, 14 et 15 mars 2019. Une mission de prospection qui l’a conduit à travers 6 localités où il s’est engagé à implanter une école dans chacune de ces zones reculées où le besoin s’en fait ressentir.
Dans le cadre de la vision du président de la République à scolariser tous les enfants djiboutiens en âge d’aller à l’école, le MENFOP met en œuvre son projet d’école pour tous à travers tout le pays. Une politique qui veut rapprocher l’offre d’éducation et d’enseignement au plus près des populations afin que chaque enfant puisse accéder à l’école en dépit de l’enclavement ou l’éloignement de son lieu de vie, l’handicap dont il peut souffrir ou bien son sexe et encore moins son statut social. C’est ainsi, qu’après son récent déplacement dans la région de Tadjourah, le ministre de l’Education nationale et de la Formation professionnelle, Moustapha Mohamed Mahamoud, a repris son bâton de pèlerin pour une visite de 48 heures dans la région d’Obock dans les journées de jeudi et vendredi 14 et 15 mars 2019.
Le ministre était accompagné de son collègue délégué à la Décentralisation, Hamadou Mohamed Aramis, des autorités locales, à savoir le préfet Hassan Dabaleh Ahmed, et le président du conseil régional, Mohamed Houmed Ismaël, ainsi que les députés et les cadres et responsables des deux ministères.
…Scolarisation universelle à l’horizon 2025. La délégation a sillonné les localités d’Indayi, Moulhouleh, Souali, Fididis et Illi Sola, des zones assez enclavées ou éloignées. Cette tournée qui l’a conduit aux extrémités géographiques du pays et dans des campements situés au pied des montagnes visait à lancer le projet de scolarisation universelle pour tous les enfants en âge d’aller à l’école. Il faut dire que le MENFOP s’est donné pour objectif de ne laisser aucun enfant en dehors de l’école d’ici les 5 années à venir. C’est le message fort que le ministre a voulu faire passer auprès des communautés locales à chaque rencontre qui a donné lieu à des échanges très riches avec les notables, les chefs coutumiers et la gent féminine.
Un message que les nomades ont accueilli avec ferveur et enthousiasme d’autant plus que les chantiers de construction des écoles vont démarrer très rapidement dans chacune des localités visitées.
A chaque étape, M. Moustapha Mohamed Mahamoud et son collègue Hamadou Mohamed Aramis ont tous deux vivement recommandé aux parents d’envoyer leurs enfants à l’école et d’abandonner définitivement certaines pratiques néfastes comme les enfants-bergers qui sont obligés de garder les troupeaux ou de surveiller les enclos au lieu d’aller à l’école. De même, ils ont mis l’accent sur l’impérieuse nécessité de ne plus jamais empêcher les fillettes d’aller à l’école sous prétexte qu’elles doivent se consacrer aux tâches ménagères et aider leurs mères au foyer.
Par ailleurs, la délégation ministérielle a pu constater de visu les aléas de la vie en brousse et au milieu d’un environnement hostile où les infrastructures de bases manquent. L’occasion pour le ministre de l’Education nationale et de la Formation professionnelle de prendre bonne note des doléances des populations et de s’engager fermement auprès des notables, des chefs coutumiers et des communautés pour apporter en même temps que l’école, les services sociaux de base comme l’eau courante, l’électricité ou encore les structures de soins de santé, entre autres.
Le ministre a enfin insisté auprès des populations locales de prendre en main ces école rurales et d’en assurer la cogestion aux côtés des responsables éducatifs. Les communautés locales ont accueilli avec ferveur et enthousiasme cette brillante idée et y ont entièrement souscrits.
…Ecoles rurales et villagisation. La délégation ministérielle a poursuivi sa tournée dans l’arrière pays Obockois dans la journée de vendredi, où elle s’est rendue au village de Fididis. La représentante de l’UNICEF, Djanabou Mahondé, qui préside le groupe des partenaires locaux de l’éducation s’est jointe à la délégation ministérielle qui a eu des échanges avec la communauté locale pour discuter de la scolarisation de l’ensemble de leurs enfants en âge d’aller à l’école.
L’occasion pour le ministre Moustapha Mohamed Mahamoud, de mettre en lumière sa politique d’instauration des systèmes des écoles rurales. Ce concept des écoles rurales consiste à implanter l’ensemble des services sociaux de base autour des écoles. Il s’agit, plus généralement, d’un programme de villagisation qui place l’école au cœur de la vie des campements en érigeant tout autour des établissements scolaires les structures de santé, les systèmes d’adduction ou de forage pour l’eau potable, mais aussi l’électricité et les activités génératrices de revenues afin de garantir aux villageois les moyens d’une vie décente. M. Moustapha Mohamed Mahamoud a mis l’accent sur les avantages de ces écoles rurales qui permettront d’offrir une scolarité de qualité et inclusive aux enfants bergers et de sédentariser enfin les nomades qui pourront accéder à l’ensemble des services sociaux de base.
Il a insisté auprès des responsables communautaires et des chefs coutumiers de prendre possession de ces infrastructures et d’en assurer une gestion optimale avec les responsables éducatifs afin de répondre au mieux aux attentes des populations locales.
Le ministre a rappelé que ces écoles s’inscrivent dans le cadre du programme de scolarisation universelle ou école pour tous qui permettront de mettre à l’école tous les enfants en âge d’y aller. Il faut dire que cette politique s’inscrit parfaitement dans la feuille de route du président de la République, M. Ismail Omar Guelleh en matière de décentralisation. Une politique basée sur la satisfaction des besoins de l’ensemble des communautés rurales en leur offrant les services de base comme l’eau, l’électricité, la santé et l’école entre autres. Le MENFOP compte travailler de près avec le reste des départements gouvernementaux et les partenaires afin de mener à bien ces programmes sociaux afin d’assurer aux populations rurales une vie décente.
…Inauguration de l’école de base d’Illi Sola. Après l’étape de Fididis, M. Moustapha Mohamed Mahamoud a procédé à l’inauguration de l’école de Base d’Illi Sola dans la journée de vendredi. La délégation ministérielle a été accueillie par une foule en liesse qui a chanté et dansé toutes les joies du riche folklore. C’est dans cette ambiance festive que les villageois ont exprimé leur reconnaissance pour cette belle réalisation puisque l’école était attendue par la communauté locale qui plaidait auprès du MENFOP pour lancer son chantier.
Le ministre et les officiels ont visité les salles de classes et les réservoirs et puits d’eau avant de procéder à l’inauguration officielle en coupant le ruban conformément aux usages. Suite à quoi, la prière du vendredi a été célébrée sur la grande aire de la mosquée du village. Puis, les villageois ont offert un déjeuner d’honneur à la délégation ministérielle en guise de remerciements. L’occasion pour eux d’avoir un échange avec les autorités publiques sur l’ensemble des défis qui se posent dans cette localité d’Illi Sola.
Sur place, M. Moustapha Mohamed Mahamoud a expliqué aux notables et aux chefs coutumiers le concept d’écoles rurales et surtout son ambition de mettre à l’école l’ensemble des enfants en âge d’y aller.
Il a mis en exergue l’impérieuse nécessité pour la communauté locale de prendre part activement à la gestion de l’école et de ne laisser aucun enfant en dehors de l’école.
Pour sa part, le ministre délégué à la Décentralisation a rappelé pour sa part que la politique du gouvernement consiste justement à offrir l’ensemble des services sociaux de base des populations partout sur le territoire nationale. « L’école, les structures de soins, l’électricité, les activités génératrices de revenus seront tous mis en place au plus près des communautés rurales », a déclaré en substance M. Hamadou Mohamed Aramis. De son côté, la représentante de l’UNICEF, Mme Djanabou Mahondé a d’abord assuré de l’entière disponibilité du système des nations unies et des partenaires locaux de l’éducation d’accompagner le MENFOP dans son projet de scolarisation universelle à l’horizon 2025. Elle a réitéré son engagement à travailler en étroite collaboration avec le MENFOP pour atteindre les résultats escomptés.
Notons enfin que le ministre de l’Education nationale et de la Formation professionnelle a exprimé ses sincères remerciements au chef de corps du régiment interarmées d’Obock, le colonel Aden Doualeh Warsama, et à travers lui les forces armées djiboutiennes pour le soutien constant apporté aux écoles de la région et notamment en termes de logistique.
MAS