La première édition de la plateforme mixte des experts techniques de la République de Djibouti et le Kenya s’est tenue jeudi à l’institut diplomatique de Djibouti pour une période de trois jours. Elle constitue un atout majeur, utile à l’évaluation de perspectives pour le futur de notre coopération bilatérale. Les deux pays ont convenu de renforcer l’intégration économique, la collaboration dans le domaine de la standardisation, du partage d’informations techniques et de la formation des personnels de chaque pays.

La République de Djibouti et le Kenya sont tous deux membres influents de l’IGAAD et moteurs de développement de l’Est africain. Cette démarche d’échanges entre représentants reflète le lien très fort qui unit les deux pays et fait suite aux signatures des accords bilatéraux réalisées par les présidents de deux pays en 2018.

Présidée par le Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération, porte-parole du gouvernement M. Mahmoud Ali Youssouf, cette commission bilatérale est honorée par la présence de l’Ambassadeur de Djibouti accrédité auprès du Kenya, Yacin Elmi Bouh, l’Ambassadeur du Kenya mandaté à Djibouti, Salim Mohamed Salim, le représentant du Kenya auprès de l’UA, le directeur des Relations Bilatérales du MAECI M. Mahdi AbsiehBouh, le directeur de l’Immigration, le colonel Idriss DjamaGuirreh, et enfin par la forte participation de plusieurs membres de l’Administration publique et privée ayant rapport direct avec cette plateforme dont un magistrat de la Justice, des ingénieurs de Djibouti Telecom, Officiers de la Marine et des Garde-côtes, représentant du Ministère de Commerce et du Tourisme, représentant de l’Education nationale…

Cette commission mixte entre experts permet de mener plusieurs discussions sur des thèmes variés avant la rencontre prochaine des présidents djiboutiennes et kényans dans les mois à venir pour approfondir et renforcer davantage la coopération entre les deux pays.

Dans sa déclaration, le Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération, porte-parole du gouvernement M. Mahamoud Ali Youssouf souligne que la République de Djibouti et le Kenya sont particulièrement conscients de l’intérêt que porte le développement de ce partenariat, et en tant que membres de la même région, nous sommes confrontés au même objectif en termes de relations économiques, de commerce et de transport. En matière de sécurité, nous devons avoir un défi commun face à la recrudescence du terrorisme, celui de maintenir une coopération en matière de défense et de sécurité entre nos pays afin de soutenir l’ordre régional, national et international. Votre présence à Djibouti ouvre aux échanges et symbolise l’amitié entre les deux peuples. Je suis pleinement conscient que cette commission mixte paritaire peut aboutir à un accord entre nos deux pays.

A la suite des échanges de vues intervenus entre les deux pays, un programme de coopération technique a été mis au point, un programme qui comporte notamment, la réalisation des opérations suivantes dans la télécommunication.

Les deux parties établiront entre leur Secrétariat respectif des relations spéciales de travail en vue d’assurer le développement des télécommunications respectives … Le câble sous-marin de Djibouti Telecom long de 5000 km assure aujourd’hui 80% de données dans la région et la sous-région, des câbles de communication qui garantit une bonne connexion à chaque habitant.Avec désormais 9 câbles sous-marins, Djibouti est le quatrième État le plus connecté du continent. La question de l’Immigration étant aussi soulevée car les deux pays logent une importante quantité de réfugiés et sont confrontés aux mêmes risques puisque la plupart de migrants ne remplissent pas nécessairement les conditions requises dans la convention 1951 pour obtenir le statut de réfugiés.Quant à l’Éducation, les technologies numériques remodèlent et redéfinissent les secteurs sociaux et économiques dans le monde entier et les systèmes éducatifs sont pris dans cette transformation si bien qu’elles  modifient également le travail des enseignants et affectent leurs conditions professionnelles et de travail. Et enfin le dernier point évoqué mis à l’ordre dans les discussions de la Commission mixte entre experts est celui de l’Énergie.

La mise en route d’un partenariat actif dans ce dernier domaine avec le Kenya, pays passé maître dans l’exploitation de la géothermie, connectera Djibouti pour accéder définitivement avec une énergie suffisante, source d’industrialisation synonyme de création d’emplois. L’objectif premier de la visite présidentielle correspond à l’évolution des opportunités et l’occasion de renforcer la collaboration entre le Kenya et Djibouti dans le développement des énergies renouvelables. Face à l’importance des enjeux auxquels sont confronté quotidiennement le monde et la sous-région, la République de Djibouti et le Kenya, deux pays regorgeant de potentialités ambitieuses croient fermement dans leur coopération à l’intérêt d’investir dans la science, la technologie et l’innovation pour assurer la prospérité de leurs populations et devenir des Etats émergents d’ici 2030.                                                                                                                 

SALEH IBRAHIM RAYALEH