Les travaux du symposium de trois jours sur les politiques publiques sectorielles axées dans le domaine du changement climatique, de l’eau et de l’assainissement, qui ont débuté le mardi 20 août au siège de l’ONG Bender Djedid, se clôturent aujourd’hui. Organisé par l’ONG EVA, en partenariat avec SOS SAHEL et le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, cet événement marque une étape décisive dans l’intégration de la société civile au cœur des processus décisionnels.

Face aux défis imposés par le changement climatique, qui pèse lourdement sur la République de Djibouti, une réponse collective et inclusive s’impose plus que jamais. C’est dans ce contexte que le consortium des ONG EVA et SOS SAHEL, en partenariat avec le ministère de l’environnement et du développement durable (MEDD), a lancé mardi au siège de l’ONG Bender Djedid sis aux Salines-Ouest, les travaux d’un symposium de trois jours sur les politiques publiques sectorielles axées dans le domaine du changement climatique, de l’eau et de l’assainissement.

L’événement qui s’inscrit dans le cadre du projet d’appui à l’engagement de la société civile dans la définition et la mise en œuvre des politiques publiques sectorielles axées dans le domaine du changement climatique, de l’eau et de l’assainissement, financé par l’Union Européenne, a mobilisé d’une part, des hauts responsables des organisations non gouvernementales organisatrice du symposium, dont le président de l’ONG EVA Ahmed Ali Mohamed, le représentant résident adjoint de l’UNICEF à Djibouti, Frank Abeille, le secrétaire général du MEDD, Dini Abdallah Omar, du directeur du département Eau du ministère de l’Agriculture, de l’Eau, de la Pêche  et de  l’Elevage, Chargé des Ressources Halieutique, Saïd Khaireh et de l’autre une soixantaine d’acteurs nationaux les acteurs non étatiques, dont ceux de la société civile et des partenaires au développement, ainsi que des experts des ministères sectoriels, des élus locaux et des représentants d’associations et d’ONG locales, pour une action concertée face à l’un des plus grands défis de notre époque : le changement climatique.

Il s’agit ici pour les ONG EVA et SOS SAHEL organisatrices de ce colloque d’importance capitale pour Djibouti, de soutenir par ce biais, l’inclusion des acteurs non étatiques dans l’élaboration, la mise en œuvre, le suivi-évaluation des politiques relatives au changement climatique.

Un défi climatique aux conséquences dévastatrices

La République de Djibouti, avec son climat aride et sa population vulnérable, ressent de plein fouet les effets du changement climatique. L’augmentation des températures, les sécheresses prolongées et les pluies irrégulières aggravent la précarité des communautés nomades et semi-nomades, mettant en péril leur survie. Cette situation critique appelle une réponse collective et urgente, comme l’a souligné Ahmed Ali Mohamed, président de l’ONG EVA, dans son discours d’ouverture du symposium.

Dans son intervention, Ahmed Ali Mohamed a en outre mis l’accent sur l’importance de l’inclusion de la société civile dans les processus décisionnels liés au changement climatique.

« Les organisations de la société civile issues de toutes les couches sociales se doivent de répondre présentes à la sollicitation des pouvoirs publics en se positionnant à leur côté pour contribuer à l’élaboration, à la mise en œuvre et au suivi des politiques publiques sectorielles. Cela est un gage d’une meilleure compatibilité entre la volonté des gouvernements pour un développement durable et inclusif et les besoins des communautés tant urbaines que rurales », a-t-il déclaré

Ce symposium, a-t-il ajouté, marque une étape charnière pour le projet d’appui à l’engagement de la société civile djiboutienne, cofinancé par l’Union Européenne et l’UNICEF. L’objectif est clair. Il s’agit selon lui d’outiller les organisations de la société civile pour qu’elles deviennent des partenaires actifs et utiles dans la mise en œuvre des politiques publiques.

Pour sa part, le représentant adjoint de l’UNICEF à Djibouti, Frank Abeille a salué les efforts du gouvernement djiboutien dans ce domaine avant d’aborder l’importance d’une action concertée pour faire face aux défis climatiques et sanitaires qui menacent l’avenir du pays. « Le changement climatique représente l’un des plus grands défis de notre époque. En tant que nation côtière, Djibouti est particulièrement vulnérable, mais nous avons également l’opportunité de devenir des leaders dans la lutte contre ce phénomène. […] Ce symposium est essentiel car il permet de renforcer notre compréhension et notre capacité à agir face au changement climatique » a affirmé par la suite, le haut responsable onusien avant de souligner lui aussi l’importance d’une coopération à tous les niveaux pour protéger l’environnement pour les générations futures.

Vers une nouvelle dynamique de coopération

Ce symposium constitue une plateforme unique pour échanger des idées, partager des expériences, et élaborer des stratégies inclusives qui répondent aux besoins réels des populations. Il symbolise une nouvelle ère de collaboration entre l’État et la société civile djiboutienne, où cette dernière ne sera plus seulement bénéficiaire des projets de développement, mais un véritable acteur et partenaire dans la construction d’un avenir durable.

Les résultats attendus à l’issue des trois jours de ce symposium seront cruciaux pour orienter les futures politiques publiques dans les secteurs du changement climatique et de l’eau-assainissement, permettant ainsi à Djibouti de renforcer sa résilience face aux défis climatiques. Il s’agit pour les OSC de s’approprier le secteur du changement climatique, d’avoir une idée sur les enjeux liés à l’inclusion des acteurs non étatiques dans les processus nationaux, de mener de mener une évaluation critique, constructive sur les programmes, stratégies faces à la problématique et de produire un rapport d’évaluation regroupant les résultats des travaux et assortis de propositions et de recommandations.

Rachid Bayleh

La parole à…Ahmed Ali Mohamed

Président de l’ONG EVA

« Ce symposium offre un cadre de référence pour impulser une nouvelle dynamique dans le partenariat entre l’Etat et la société civile »

« Les Organisations de la société civile issues de toutes les couches sociales se doivent de répondre présentes à la sollicitation des pouvoirs publics en se positionnant à leur côté pour contribuer à l’élaboration, à la mise en œuvre et au suivi des politiques publiques sectorielles. Cela est un gage d’une meilleure compatibilité entre la volonté du gouvernement pour un développement durable et inclusif et les besoins des communautés tant urbaines que rurales. Dans cette optique, ce symposium offre un cadre de référence à la société civile pour s’approprier les politiques publiques sectorielles et pour impulser une nouvelle dynamique dans le partenariat entre l’Etat et la société civile que les pouvoirs publics appellent de tous leurs vœux. Ce symposium est le préambule d’un nouveau chapitre dans les relations entre l’Etat et la société civile qui permettra l’émergence d’une société civile qui se considère non pas uniquement comme bénéficiaire des programmes de développement mais qui s’affirme comme un partenaire actif et utile dans le domaine de la coopération. »