En présence du Ministre de la Santé, M. Ahmed Robleh Abdilleh, des partenaires nationaux et internationaux et de chercheurs, a été présenté, au Sheraton Hôtel, hier  mardi, une technologie innovante de lutte contre le paludisme à Djibouti.

Cette initiative portée par le Président de la République, Son Excellence Ismail Omar Guelleh, consiste à développer dans notre pays, en collaboration avec la société Oxitec, une technologie d’auto-limitation du vecteur de la maladie.

Pour rappel, le paludisme c’est un problème à deux principaux acteurs, le réservoir humain infecté et le vecteur moustique Anophèle femelle (les males ne piquent pas et ne transmettent pas la maladie) qui propage l’infection. Malgré la disponibilité continue des traitements et des tests, Djibouti a connu ces dernières années une augmentation drastique de cas de paludisme.

Cette augmentation est, du consensus scientifique international, imputable à un nouveau vecteur, Anophèles stephensi, originaire d’Asie du sud-est, particulièrement compétent dans la transmission de la maladie, en comparaison avec le vecteur connu ou historique, Anophèles arabiensis.

Ce vecteur  décrit pour la première fois en Afrique à Djibouti en 2013, a depuis gagné la région de la Corne de l’Afrique pour arriver à l’ouest au Nigéria causant partout des flambées de cas de paludisme et menaçant les succès acquis durant des années d’avancées dans la lutte anti-vectorielles.

De ce fait, les interventions traditionnelles de lutte contre le vecteur telles que la pulvérisation spatiale, la pulvérisation intra-domicilaire et la destruction des gites larvaires nécessitent l’apport d’interventions innovantes, sûres pour la santé de la population et durables.

Ainsi la République de Djibouti s’est rapprochée de la société Oxitec qui développe aux Etats-Unis et au Brésil cette technologie d’auto-limitation du vecteur de la dengue, Aedes aegypti, qui est aussi très présent à djibouti (surnom à djibouti «de moustique commando » car apparence de tenue camouflage) avec suppression à plus de 95% du vecteur.

Un mémorandum de collaboration entre Djibouti et Oxitec ayant été signé en 2021, les deux parties développent depuis lors le « Djibouti Friendly Mosquito » ou « Moustique Allié de Djibouti».

Il s’agit par l’insertion d’un gène chez le moustique mâle qui transmet à la génération suivante l’incapacité à produire des moustiques femelles qui elles sont responsables de la transmission de la maladie : cela aboutissant au déclin de la population moustique anophélienne en général par l’absence de renouvellement d’Anophèles femelles.

La technologie en bref

Dans ce projet, l’objectif affiché est de développer et produire la technologie en République de Djibouti. En ce sens, un terrain de 5 000 mètres carrées a été attribué au partenaire pour installation du site de production.

Ce projet portera également sur la création à Djibouti d’un centre d’expertise régionale de formation et de recherche en Entomologie et maladies vectorielles.Notons que le programme comprend dans le court termeune phase d’essai sur les anophèles stephensi sur deux sites présélectionnés et une phase de déploiement de l’Aedes, vecteur de la dengue et du chikungunya. Des étapes de surveillance et de capture-lâchage -recapture après marquage, pour d’études du comportement du moustique, nécessaire à la phase de déploiement du moustique allié, vont être  réalisées sur les deux secteurs présélectionnés. Ces phases utilisent des techniques de géolocalisations avec des pièges connectés opérés au travers d’une application développée en ce sens.

Signalons que d’ores et déjà qu’un insectarium est opérationnel à Djibouti (cf photos) où s’effectue les phases d’élevages et de marquage des moustiques mâles sauvages, l’insertion du gène de limitation s’effectuant encore à Oxford dans l’attente de la construction du site de Djibouti.

Des équipes djiboutiennes sont formées sur toutes les phases du programme. L’exécution de de ce projet, sous la supervision Dr Abdoul-ilah Ahmed, Conseiller santé du Chef de l’Etat, se fonde sur trois piliers : le Gouvernement au travers  le programme national de lutte contre le paludisme du  Ministère de la Santé, l’organisation non gouvernementale, Mutualis, représentant la société civile et enfin la société Oxitec.

L’exécution de ce projet se fonde, avec la supervision du Conseiller santé du Chef de l’Etat, le Dr Abdoul-ilah Ahmed,  sur trois piliers : avec la société Oxitec, le programme national de lutte contre la paludisme du ministère de la santé et  une  organisation non gouvernementale, Mutualis impliqué dans la lutte contre les maladies vectorielles, opérant dans les projets sociaux en liens avec la santé en général et le paludisme en particulier et représentant la société civile, sont en charge de la conduite des opérations.