Mettre sur pied un Comité de Coordination sur la Santé Transfrontalière à Loyada. C’est l’objectif de la réunion technique organisée par les équipes du projet de numérisation des données sur la santé de l’IGAD qui s’est tenue à Damerjog, aux confins de la région d’Arta, mardi et mercredi dernier.

Parrainé par le Sous préfet de la localité de Damerjog, M. Abdi-ChahidNour, la cérémonie d’ouverture officielle de la rencontre a été l’occasion de rappeler le contexte et l’intérêt de la collaboration transfrontalière. Le sous préfet a longuement mis l’accent sur l’impérieuse nécessité de travailler main dans la main au-delà des frontières afin de renforcer la coopération médicale et de prévenir toute transmission épidémique transfrontalière. Quant au coordinateur du projet, Dr Houssein Youssouf Darar, il a mis l’accent sur l’importance cardinale de la numérisation et du partage des données sur la santé afin de renforcer la surveillance transfrontalière de la COVID-19 et d’autres maladies épidémiques.

A l’issue des interventions officielles, les discussions techniques ont permis de revoir les attendus des comités transfrontaliers qui doivent fournirune plateforme permettant aux parties prenantes locales de participer activement et de s’engager dans des activités de surveillance et de riposteà la COVID-19 et à d’autres maladies épidémiques transfrontalières comme la tuberculose, ou la réalisation d’activités de vaccination.  A ce titre, ces comités devront orienter les parties prenantes ou acteurs transfrontaliers sur la portée et l’état d’avancement des activités de santé communes dans les zones transfrontalières comme LOYADA par exemple.

Plus généralement, les comités transfrontaliers assureront le suivie du fonctionnement du mécanisme de partages des données de santé de manière simple, sécurisée, et transparente, et respectueuse des droits de la personne humaine et du code de déontologie médicale. Ils devront également discuter de l’avancement des projets de collaboration en matière de santé publique entre les pays voisins et avec l’IGAD, notre organisation politique et technique régionale et d’autres institutions comme l’OMS ou l’UNICEF.

Plus spécifiquement, l’IGAD nourrit une ambition toute particulière pour le Comité de Coordination de la Santé Transfrontalière de Loyada. Celui ci aura à mener à bien toute une panoplie d’activités à commencer par l’harmonisation des  mesures de surveillance et de contrôle de la santé publique au niveau transfrontalier local, y compris l’identification en temps utile des cas associés à des voyages transfrontaliers ou à d’autres voyages internationaux.

Il devra également établir des mécanismes de communication et de coordination transfrontières pour permettre le partage rapide de l’information au niveau local, conformément aux normes de partage et de protection des données acceptées au niveau régional.

A sa charge aussi de coordonner les ressources disponibles pour maximiser l’efficacité de l’intervention, en dirigeant les voyageurs malades vers un établissement de soins de santé de l’autre côté de la frontière si cela facilite une évaluation et un traitement médicaux plus rapides, par exemple. Le comité devra aussi envisager une capacité de pointe binationale si l’impact d’une urgence de santé publique touchant une région frontalière est susceptible d’être plus important d’un côté de la frontière que de l’autre, ou si un pays dispose de plus de ressources dans la région. De plus, il devra mener des enquêtes et es interventions conjointes sur les éclosions et résurgences épidémiologiques.

Le comité aura à créer une compréhension commune du RSI 2005 pour toutes les agences transfrontalières et promouvoir la résolution conjointe de problèmes, basée sur des relations de confiance avec leurs homologues transfrontaliers.

Il aura enfin à soutenir les efforts de plaidoyer, liés à la lutte contre les flambées épidémiques, qui ciblent les secteurs clés visant à l’adoption de protocoles et de mesures de prévention dans tous les secteurs. Le comité devra enfin soutenir les activités des programmes de prévention face aux maladies, sensibilisation et communication par les mass médias.

A noter que le comité sera composé du Sous préfet de la localité, du médecin chef du centre de santé de Damerjog, de l’infirmier chef de centre et son collègue chargé de la surveillance épidémiologique du Centre de Santé de Damerjog, de l’Agent en charge des statistiques du centre de Santé de Damerjog et du représentant des Forces armées Djiboutiennes ainsi que d’un représentant de la Douane, d’un représentant de la Société civile, et d’une représentante des associations de femmes.