Préparé par Ilyas Mahmoud Moussa 

Après la mort du prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui), la rapide expansion de la nation islamique fut menée par une série d’hommes connus sous le nom de califes bien-guidés. Il s’agit d’hommes qui apprirent leur foi directement du Prophète lui-même et qui gouvernèrent strictement en accord avec le Coran et les traditions authentiques du prophète Mohammed.  À partir de 644 après J.-C. les empires perse et byzantin furent conquis par les armées musulmanes.  Au cours des décennies qui suivirent, les citoyens des empires conquis adoptèrent progressivement la langue et la religion de leurs conquérants.  Parallèlement, la personnalité et le caractère moral des dirigeants musulmans subirent des changements.  Les hommes qui gouvernaient strictement selon les paroles de Dieu furent remplacés par d’autres.  Le califat, qui était censé être un poste comblé suite à une élection, devint un rang hérité selon une ligne de succession.  La dynastie Omeyyade venait d’être établie.

Bien qu’ils ne suivirent pas strictement la voie empruntée par leurs prédécesseurs, les Omeyyades sont considérés, historiquement, comme une dynastie extrêmement prospère.  Ils réussirent à maintenir l’unité politique et religieuse de la nation islamique et en étendirent grandement les frontières.  Cependant, on se souvient d’eux, dans l’histoire, comme particulièrement autocrates.  Sur son lit de mort, le calife Omeyyade Souleymane (714-717), dans l’espoir de plaire à Dieu, voulut suivre  l’exemple des premiers califes en nommant comme successeur quelqu’un d’autre que ses propres fils.  Son choix se porta sur l’un de ses distants cousins, Omar Ibn Abdul Aziz, qui devint ainsi calife. Omar dut alors faire face à la tâche quasi impossible de ramener la nation islamique et ses citoyens vers le respect et la primauté des lois divines.

Omar Ibn Abdul Aziz avait servi comme gouverneur d’Égypte et de Médine pendant près de vingt-deux ans.  Il avait été éduqué et instruit par un érudit de renom appelé  Salah Ibn Kaisan.  Avant d’accéder au califat, Omar Ibn Abdul Aziz était un jeune homme épris de beaux vêtements et de parfum.  Cependant, lorsqu’il accepta la responsabilité de mener la nation islamique, il s’avéra être le plus pieux, le plus doué, le plus prévoyant et le plus responsable de tous les califes Omeyyades.

Il tenta de régner de la même manière qu’était gouverné l’État islamique à ses débuts.  Il commença immédiatement à adhérer aux principes islamiques.  Lorsqu’il apprit la nouvelle de sa nomination au califat, il s’adressa aux gens en disant : « Ô peuple! La responsabilité du califat m’a été imposée sans que je ne la désire et sans votre consentement.  Si vous décidez de choisir quelqu’un d’autre comme calife, je me désisterai immédiatement et j’appuierai votre décision. »  Ce fut une bouffée d’air frais pour les gens qui aspiraient à un retour aux jours du prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) et à ceux des califes bien-guidés.  Omar Ibn Abdul Aziz fut élu à l’unanimité.

Omar abandonna immédiatement son style de vie extravagant et tenta d’émuler le prophète Mohammed et ses compagnons les plus proches.  Une de ses premières actions fut de rétrocéder au trésor public les domaines et les palais somptueux dont les membres de la dynastie Omeyyade étaient propriétaires.  Partant d’une situation où personne n’avait à rendre compte de ses actions à la population, Omar rétablit la reddition de compte et abolit les pratiques corrompues ayant permis aux fonctionnaires du gouvernement de s’enrichir, d’asseoir leur pouvoir et d’abuser de leur autorité.  La réaction des gens fut de soutenir avec enthousiasme ces changements et la productivité globale augmenta dans tout l’État islamique.  Ibn Kathir, érudit islamique renommé, relate que suite aux réformes entreprises par Omar, le revenu annuel uniquement en provenance de la Perse passa de 28 millions de dirhams à 124 millions de dirhams.

Omar continua à suivre l’exemple du prophète Mohammed et envoya des émissaires en Chine et au Tibet, invitant leurs dirigeants à accepter l’islam.  Ce fut au cours de cette période que l’islam commença à être accepté par de larges pans des populations de Perse et d’Égypte.  Lorsque d’ex-fonctionnaires corrompus commencèrent à se plaindre que, suite aux conversions à l’islam, les revenus de l’État avaient décliné, Omar leur répondit qu’il avait accepté le califat afin d’inviter les gens vers l’islam et non pour être un percepteur de taxes.  Omar usa de son influence afin que chacun respecte les droits et les responsabilités enjoints par le Coran et par les enseignements du prophète Mohammed.

L’addition de non-arabes dans le giron de l’islam changea le centre de gravité de l’État islamique de Médine et Damas vers la Perse et l’Égypte.  Omar procéda à de vastes et formidables changements dans la manière dont l’État islamique était géré.  Sa stricte adhérence aux principes islamiques lui permit même d’offrir des salaires réguliers aux enseignants et d’encourager l’éducation des hommes, des femmes et des enfants.  Par son exemple personnel, il inculqua la piété, la persévérance, l’éthique professionnelle, ainsi que la morale et les bonnes manières islamiques aux masses populaires.  Ses réformes inclurent l’abolition stricte de l’alcool et l’interdiction de l’indécence publique.  Omar veilla également à la juste distribution des fonds donnés en charité.

Omar ne ménagea aucun effort pour transformer l’État islamique en communauté islamique parfaitement administrée.  Tout comme il avait transformé sa propre vie, il transforma également l’État islamique.  Il lança des travaux d’infrastructures publiques d’envergure dans tout l’État islamique, en Perse, Khorasan (région incluant une partie de l’actuel l’Iran, de l’Afghanistan et de l’Asie centrale) et à travers l’Afrique du Nord.  Cela incluait des routes, des ponts, des réseaux de canaux, des auberges pour les voyageurs, des établissements d’éducation et des dispensaires médicaux.