Préparé par Ilyas Mahmoud Moussa & Souber Hassan Abdi
Pourquoi Dieu a-t-Il institué et prescrit le jeûne à Ses serviteurs ?
Dieu – Exalté Soit-Il – fit du mois de Ramadân une saison d’obéissance et de dévotion. C’est un mois qui, chaque année, rend visite aux musulmans pour influencer positivement leur société, éduquer leurs êtres et éveiller leurs cœurs. Il s’agit en quelque sorte du printemps des êtres qui procure la vie aux cœurs et la purification aux âmes.
C’est une saison qui revient après onze mois où les musulmans sont pris dans les engrenages de la vie ici-bas. Onze mois où les artifices de l’ici-bas et ses passions déteignent sur eux, si bien qu’ils sont touchés par quelque paresse, léthargie et déséquilibre.
C’est alors que le Ramadan arrive avec son jeûne, ses prières nocturnes et ses œuvres cultuelles, chargé de ses dons divins et de sa spiritualité, pour secouer ces corps paresseux. Il ne cesse de les éveiller avec la baguette de son éducation et de les éclairer des lumières de son raffinement jusqu’à ce qu’ils atteignent à son terme une conscience spirituelle accomplie, une droiture physique et une paisibilité psychologique.
Ces acquis leur serviront de subsistance dans leur cheminement, jusqu’au Ramadan suivant et ainsi de suite. C’est ainsi que la droiture se renouvelle, la réforme se raffermit par la piété et la guidance et la Parole de Dieu – Exalté Soit-Il – se réalise : “Ô vous qui avez cru ! Le jeûne vous a été prescrit comme il a été prescrit à vos prédécesseurs, ainsi atteindrez-vous la piété.”
De nos jours, le monde subit le raz-de-marée de la rage matérialiste qui touche la plupart des gens si bien qu’ils ne cessent de demander sans donner, de désirer sans patienter, d’amasser les biens sans savoir les partager, au point de briser en eux l’esprit de lutte contre les penchants et les passions propres. C’est alors qu’arrive l’école du Ramadan pour dispenser une formation qui s’étend sur trente jours de l’année. Le jeûneur sincère y acquiert des leçons pratiques qui renforcent en lui la lutte et la résistance contre ses propres passions.
Par ailleurs, nul n’est à l’abri des aléas de la vie. Il se peut qu’aujourd’hui se déroule dans l’aisance et que demain soit chargé de difficultés. Si l’homme s’habitue au luxe et à l’aisance puis se retrouve un jour face à l’adversité, il baissera les bras et pliera l’échine car il n’a point connu des moments rudes, ni goûté à l’austérité et à la vie modeste. C’est pour cela que `Umar Al-Fârûq disait : “Entrainez-vous à la rusticité de la vie, car l’aisance ne dure pas.” Le jeûne constitue un entraînement volontaire à cette rusticité avant que ce ne soit une pratique forcée.
Si le jeûne procure une purification des sens et de l’être, une épuration de l’âme et un renforcement du cœur, il s’agit également d’une méthode de formation saine.
En effet, lorsque le jeûne est accompli de façon correcte, il cultive en l’être humain la force de la volonté ; il est ainsi capable de se priver, de plein gré et dans l’espoir de la rétribution, de diverses passions.
De même, il forge son endurance qui lui permet de supporter, de lutter et de surmonter les obstacles de son chemin. Il insuffle en lui l’esprit de l’organisation : il jeûne et rompt son jeûne selon des horaires précis.
Par ailleurs, le jeûne renforce le sentiment d’appartenir à une communauté lorsque l’on se rappelle que des millions de croyants jeûnent avec nous et rompent leur jeûne au moment où nous le faisons. Il n’y a là rien de surprenant car ils partagent tous le même credo et pratiquent tous la même œuvre de culte. “Les croyants ne sont que des frères.”
Certains diront peut-être qu’il est des gens qui ne profitent du Ramadân ni sur le plan de la purification, ni sur celui de la formation. En réalité, ceux-là sont ceux qui ne jeûnent pas selon le mode islamique que Dieu a institué. Pendant le mois du Ramadan, ils inversent l’ordre des choses, recherchent un objectif à l’opposé de ce que le jeûne vise et usent d’une stratégie déviante. Ils abusent de la nourriture et font de leur ventre un dépot pour des couches d’aliments.
La digestion peine et l’estomac se gâte. De même, ils veillent de façon immodérée, puis abusent du sommeil au cours de la journée. Il s’ensuit une inaction, une perte de temps et une paresse manifestes. Mais ce n’est ni Ramadân ni le jeûne qui sont à blâmer.
Le défaut réside dans leur pratique déviante et leur application incorrecte. Ramadân est un mois de modération et non pas une saison d’excès. C’est un mois d’adoration et non de paresse. C’est un mois de perfection et d’excellence et non pas un mois où les responsabilités sont perdues et les conséquences des actes non calculées.
Jeûnons comme Dieu le veut afin d’atteindre la piété qui écarte le mal et qui couvre l’être humain de droiture et de réforme.