C’est un passionné de littérature somali. Abdallah Hadj Isman, ancien archiviste de la RTD qui coule une retraite paisible est un homme toujours actif. Depuis quelques années, il s’adonne à plein temps à sa passion. Il vient de publier un ouvrage intitulé «Soyaalka Fanka iyo Hobollada Jabuuti ». Un livre qui relate l’histoire de la chanson moderne djiboutienne. Dans sa préface, Dr Fatouma Mahamoud Hadj Ali, chercheuse au CERD et de l’Institut des langues de Djibouti annonce que la parution de cette œuvre d’Abdallah Hadj vient à point nommé : « C’est un ouvrage attendu, à un moment ou un grand nombre d’artistes est parti et continue de disparaitre chaque jour, il était urgent qu’un tel ouvrage voit le jour pour transmettre aux générations futures une part importante de leur histoire. En effet, et c’est la particularité de notre pays, l’histoire de la chanson moderne et, plus généralement du théâtre, épouse étroitement les grands événements historiques et les bouleversements socioculturels que connait notre pays. Retracer l’histoire du théâtre revient à relater l’histoire nationale dont les étapes marquantes sont illustrées et consignées dans les chansons et les poèmes ».
Nul doute que l’art djiboutien est intimement lié à l’histoire de notre pays et particulièrement à la longue lutte pour l’indépendance où des artistes engagés ont galvanisé le public à coups de poèmes et de chansons patriotiques. Redoutés par le colon, ces artistes réveillaient les consciences et étaient en partie responsables de l’avènement de la souveraineté nationale.
Dans son ouvrage Abdallah Hadj Isman , ce passionné de belles lettres, qui est aussi président par intérim du Somali Pen Club, dresse les portraits de nombreux artistes comme Saïd Hamarqod, Adan Diriyé Liiban (Dacar), Mohamed Ali Fourched , Abdi Ibrahim (Bowbow), Fatouma Ahmed Dembil, Omar Macalin, Yonis Salah, Saalim Sayd etc…
Mais aussi des poètes de renom comme Hassan Ilmi Dirieh, Ibrahim Gadhleh, Ibrahim Djama « Garabyare » pour ne citer que ceux là. Ces hommes de valeur et ces monuments qui ont marqué à jamais l’histoire de la chanson djiboutienne. Dans cet ouvrage, il est question aussi des troupes théâtrales comme « Israaca jabuuti », présidé par Abdoulkader Waberi Askar et qui a été fondée en 1957, responsable des émissions somali de la radio, mais aussi de «Gacan Macan», 4 mars , sharaf Band et AJEC.
Cet ouvrage est le fruit d’un long travail de collectes d’informations et de compilations de données, il participe à la sauvegarde de notre patrimoine culturel.
Kenedid Ibrahim