Notre Sommet se tient dans un contexte d’urgence climatique ou la sècheresse sévit sévèrement dans notre région, engendrant famine et dévastation dans son sillage. La République de Djibouti, à l’instar des pays de la région, traverse actuellement une des pires crise de son histoire, qui a basculé prés de 300 000 personnes dans une situation d’insécurité alimentaire aigue. Face à cette situation, notre gouvernement s‘est rapidement mobilisé afin de procurer les premiers secours mais c’est loin d’être suffisant.
Monsieur le Président,
Avec les changements climatiques, les catastrophes naturelles font désormais parties de notre quotidien. C’est pourquoi, bien que nous nous félicitions de la création du centre d’opérations de catastrophe de l’IGAD et du Fond d’intervention, nous déplorons cependant la lenteur de leurs opérationnalisations et préconisons l’accélération de la mise en œuvre de toutes décisions majeures relatives aux catastrophes naturelles. Outre, la mutualisation de nos efforts, la synergie de nos stratégies, des engagements financiers fermes de la part des états membres de nos populations sont nécessaires si nous voulons non seulement, répondre rapidement aux besoins immédiats, mais aussi renforcer la résilience future des communautés notamment les plus vulnérables.
Monsieur le Président,
Notre sommet se tient également à un moment où nos économies sont fragilisées par les impacts de la COVID-19, et subissent, de plein fouet, les effets du drame qui se joue en Ukraine, avec son lot de hausses des prix des denrées alimentaires et de l’énergie.
Nonobstant les succès enregistrés à l’échelle du continent, le spectre d’une nouvelle vague continue à planer sur nos pays et il ne fait nul doute que la Covid-19 continuera de faire partie de nos vies dans un avenir proche. Aussi, un ajustement des dispositifs de surveillance et de ripostes aux épidémies, à l’échelle nationale mais également régionale, demeure plus que jamais nécessaire et urgent.
Au niveau national, la couverture sanitaire universelle et la sécurité sanitaire sont les deux faces d’une même médaille, deux objectifs complémentaires en matière de santé vers lesquels nos pays doivent tendre. Dans cet élan, il s’agira de mettre en œuvre des approches intégrées, en particulier l’approche « One Heath » privilégiant une vision intégrée et holistique de la santé.
Au niveau régional, il s’agira de continuer à travailler au renforcement de plateformes collaboratives pour la surveillance et la gestion de l’information pour les maladies à potentiel épidémique dans un contexte fortement marqué par des déplacements de population importants. Parallèlement, la mise en place de task-forces multidisciplinaires, dotées des ressources humaines et des moyens financiers nécessaires, permettront de conduire des actions transfrontalières de riposte face aux risques pour la santé publique posés par des événements majeurs.
Par ailleurs, cette épidémie a souligné l’obligation impérieuse d’accéderà une indépendance en matière d’industrie pharmaceutique dans notre sous-région afin de nous soustraire aux contingences des marchés d’approvisionnement internationaux.
C’est pourquoi, il nous faut nous atteler à identifier et investir au plus vite dans des hubs régionaux de production de solutions vaccinales et de médicaments pérennes et compétitifs.
Je vous remercie.