Caractérisé par des troubles de l’interaction sociale et de la communication, l’autisme se développe de manière fulgurante sous les cieux djiboutiens comme partout ailleurs. Le constat a valu aux dirigeants et aux bénévoles de l’association « Vaincre l’autisme à Djibouti » d’organiser une soirée de gala, jeudi 4 avril dernier au palace Kempinski. L’initiative s’inscrivait dans le cadre de la journée mondiale de la sensibilisation sur l’autisme. Elle avait pour objectif de susciter une prise de conscience de l’opinion publiquesur la problématique de l’autisme et l’inclusion scolaire des enfants qui en sont atteint.
Créée en septembre 2018, l’association « Vaincre l’Autisme Djibouti » est forte d’une cinquantaine de membres. Elle regroupe majoritairement des parents d’enfants autistes mais également des professionnels de la santé. Les uns et les autres œuvrent de concert pour pallier au manque de structures appropriées dans la prise en charge médicale et la scolarisation des enfants autistes.
Une noble cause qui mobilise des bonnes volontés. La cause valait bien une telle mobilisation de bonnes volontés. D’autant plus que l’autisme, caractérisé par des troubles de l’interaction sociale et de la communication, se développe de manière fulgurante sous les cieux djiboutiens comme partout ailleurs. Le constat a valu aux dirigeants et aux bénévoles de l’association « Vaincre l’autisme à Djibouti » d’organiser une soirée de gala, jeudi 04 avril dernier au palace Kempinski. L’initiative s’inscrivait dans le cadre de la journée mondiale de la sensibilisation sur l’autisme. Elle avait pour objectif de susciter une prise de conscience de l’opinion publique sur la problématique de l’autisme et l’inclusion scolaire des enfants qui en sont atteints.
L’événement a vu la participation de plus de trois cent personnes. Citons notamment la ministre de la Femme et de la Famille, Moumina Houmed Hassan, des députées de l’Assemblée nationale, le secrétaire général du ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle (MENFOP), Mohamed Abdallah Mahyoub, le directeur général de l’agence nationale pour les personnes handicapées (ANPH), Doualeh Saïd Mahamoud, des hauts fonctionnaires de différents départements ministériels concernés par la question de l’autisme, des représentants d’organisations internationales, des chercheurs de l’Université de Djibouti, des acteurs de la société civile, des parents d’enfants autistes, et des membres de l’association « Vaincre l’autisme à Djibouti ».
Organisée par cette structure associative avec le soutien financier des sponsors nationaux (CNSS, CAC banque, Kempinski palace hôtel, Rotary club Mer Rouge, les oiseaux du Paradis, la Chambre de Commerce…), la soirée de sensibilisation a débuté par la projection d’une vidéo dans laquelle des parents d’enfants atteints des troubles de l’autisme et des médecins ont décrit leur compréhension de cet handicap encore mal connu à Djibouti et ont raconté leur vie familiale, leurs parcours et expériences vécues avec leurs enfants autistes au quotidien.
Cette soirée, animée par Fatouma Mahamoud, docteur en lettres et maîtresse de cérémonie, s’est ouverte par le discours de la présidente de l’association. Cette mère courage, nommée Safia Siyad, a d’emblée remercié les sponsors pour leur appui avant de souligner les priorités de son organisation non gouvernementale.
A ce propos, elle a fait un vibrant plaidoyer en faveur de la compréhension et l’acceptation du trouble du spectre autistique dans la société djiboutienne pour que l’autisme ne soit plus un tabou ou assimilé à une maladie psychique, la mise en place des thérapies comportementales en vue de faciliter l’autonomie et l’intégration sociale des personnes autistes, la sensibilisation des pouvoirs publics sur l’intérêt d’un dépistage et d’un diagnostic précoces des enfants, l’inclusion scolaire des jeunes autistes avec des encadreurs formés et des enseignants spécialisés recrutés par l’Etat, car le traitement actuellement le plus efficace de l’autisme est l’éducation des enfants autistes, la promotion de l’intégration professionnelle des personnes vivant avec l’autisme dans le tissu socioéconomique de notre pays.
C’était ensuite au tour du directeur général de l’ANPH de prendre la parole. Doualeh Saïd Mahamoud a exprimé son soutien sans faille aux parents courageux de l’association « Vaincre l’autisme à Djibouti ». Il a réaffirmé la volonté de son agence à privilégier l’égalité des chances des personnes handicapées dans tous les domaines de la vie sociale.
Témoignages émouvants des parents dans le désarroi. Moments marquants : des parents ont rompu leur silence et se sont livrés devant la caméra pour témoigner de leur désarroi. Le récit le plus poignant de la soirée a été celui de Saad Abdi. Père d’un enfant autiste, l’homme a ému toute l’assistance par ses paroles bouleversantes. Il a énuméré les difficultés d’être parent d’un enfant atteint de ce trouble à Djibouti. Parmi lesquelles figurent l’impossibilité à faire diagnostiquer son enfant faute de spécialistes- pédo-psychologue, neuro-psychologue,…etc- compétents dans la prise en charge des personnes autistes, l’absence d’un centre d’informations sur l’autisme, l’inexistence de traitements comportementaux qui ont fait leur preuve dans d’autres pays notamment dans les pays anglo-saxons, les difficultés à scolariser son enfant malgré les lois de la République qui rendent obligatoire la scolarité de tous les enfants jusqu’à 16 ans.
Toutefois, Saad Abdi a montré que cet atypisme peut être un atout, si les enfants autistes sont correctement pris en charge. Au cours de cette soirée riche en émotions, les participants ont pu partager leurs sentiments sur la problématique de l’autisme et manifesté leur soutien au combat de l’association «Vaincre l’autisme à Djibouti » dans le Livre d’Or ouvert à cet effet sous les lustres du palace Kempinski.