On vit dans une époque où les services de livraisons à domicile sont devenus partie intégrante de la vie du citadin. Nous menons quasiment tous un style de vie au rythme soutenu, avec des journées particulièrement remplies qui laissent peu de temps à la vie de famille ou aux loisirs. C’est la raison pour laquelle de nombreux djiboutien(nes) ont tendance à adopter cette nouvelle mode de consommation KIKIDROP, la livraison de votre repas sur place (bureau ou logement). Beaucoup de nos compatriotes l’ont désormais intégré à leurs habitudes de consommation. KIKIDROP représente le collaboratif au service de la livraison, le symbole d’un secteur en pleine expansion, le boom de services à domicile ou c’est le prestataire qui va vers le client pour lui simplifier la vie.
Le marché de la livraison est une idée qui avait pris source aux Etats-Unis visant à soulager les entreprises, les commerçants et les particuliers. Un marché en pleine mutation qui vaut plus de 81,6 milliards dans le monde et dont la croissance attendue est estimée à plus de 10% de croissance pour la prochaine décennie.
A Djibouti, les citadins sont gagnés par la fièvre du repas à domicile et comme partout ailleurs, à l’heure du déjeuner dont à 13h chez nous, nombreux sont les travailleurs qui prennent leur pause et mangent devant leurs ordinateurs. Les commandes de repas se font sur application ou par téléphone auprès de KIKIDROP, petite société à taille humaine, créée en 2020 par M. Jean-Pierre Chebat et spécialisée dans la livraison à distance où il est possible de recevoir en toute sécurité leur repas et à des prix très accessibles.
Le principe est simple, il suffit de télécharger d’une l’application Android Kikidrop Livraison, de passer commande sur Google Play, et quelques heures après un livreur se présente à vous. Le service de KIKIDROP est également accessible sur appel téléphonique avec un succès qui se confirme.
La livraison alimentaire à domicile KIKIDROP connaît une croissance sans précédent et près d’un djiboutien sur deux s’est déjà fait livrer à son domicile ou au bureau. Les chiffres explosent surtout au niveau des jeunes.
Plus de 40% de djiboutiens préfèrent commander en ligne chez KIKIDROP et raffolent de 3 plats : la pizza, le burger et davantage pour le poulet selon Mr Chebat.
Mlle Kadra gérante d’une société digitale et informatique nous explique ce qui la pousse à se tourner vers KIKIDROP à chaque midi pour son repas et elle nous dit : « D’abord pour gagner du temps, un gain très important pour une génération toujours connectée, occupée par les réseaux sociaux et qui veut gagner en efficacité ».
KIKIDROP, située en plein cœur de Djibouti à Ambouli est une micro- entreprise de production décente, génératrice d’emplois enveloppant au son sein plus de 30 salariés. C’est une nouvelle habitude de consommation portée par le développement des applications au smartphone et par une nouvelle tendance forte qui est l’envie de rester chez soi, et se rassasier dans le confort, à l’abri de la pluie, et des risques de la crise sanitaire.
Cependant, les prix des plats commandés sont majorés en fonction de la distance et varient entre 500 fd et 3000 fd allant même jusqu’au 5000 fd selon le produit de la commande. Pour cette employée de bureau : « C’est surtout lorsqu’on a beaucoup de travail qu’on pense à Kikidrop, cela nous fait gagner du temps, on apprécie surtout la qualité de la nourriture même si on ne connaît pas avec la méthode et les conditions dans lesquelles elle a été préparée, on nous ramène quelque chose de bon goût et saine ».
Le développement de la digitalisation, l’accès aux terminaux mobiles de 3e génération et l’arrivée du téléphone intelligent justifient le facteur explosif du secteur de la livraison à domicile et KIKIDROP représente à Djibouti l’acteur déterminant et crucial. Aujourd’hui, la société se transforme et se mue, on assiste de plus en plus l’émergence d’une classe moyenne et jeune qui se développe, tirant avantage d’un certain type de revenus importants pouvant leur permettre d’éviter les encombrements de la route et commander des repas via l’application mobile KIKIDROP.
Les différents acteurs de la livraison KIKIDROP. De plus en plus de particuliers apprivoisés livreurs de KIKIDROP sillonnent tous les jours en moto dans les rues de la capitale, disposés à vous livrer vos repas du midi, des plats raffinés dignes des grands restaurants.
Ce matin, au KIKIDROP, Hassan avec sa nouvelle moto s’apprête à commencer sa journée. A 27 ans, il fait partie de cette nouvelle génération pour qui, changer de job n’est pas un problème. Hassan était auparavant chauffeur de poids lourd, puis de taxi, mais depuis que le covid19 de 2020 a fait chuter son activité, il s’est transmuté dans la livraison à domicile.
Il enfourche sa moto et se démène chaque jour pendant 3h, prêt à livrer des repas à l’heure du déjeuner. Il nous déclare : « L’intérêt de ce travail, est que ça me permet de mieux gagner ma vie, parce tout est à côté, on est aussi autonome car à part l’appel de l’application, on n’a aucun autre contact avec d’autres managers ». Hassan est un livreur indépendant qui choisit librement son planning, sa moto lui appartient mais le reste dont la tenue et le sac de livraison est fournie par KIKI DROP, son salaire dépend du nombre de courses qu’il pourra effectuer durant ces 3 heures.
Il faut dire aussi que la plateforme KIKIDROP est apparue au bon moment et a permis de limiter la casse pour beaucoup des restaurateurs contraints de baisser les rideaux de leurs établissements pour déposer bilan.
Saleh Ibrahim Rayaleh
Entretien avec M. Jean-Pierre CHEBAT, gérant et propriétaire de KIKIDROP
Qui est ce qui vous a poussé à créer cette société KIKIDROP ?
Pour passer plus de temps avec sa famille, avec soi-même, on ne veut pas faire la queue ou attendre dans le resto, et surtout pour éviter les embouteillages.
Après les plats alimentaires, quels autres produits livrez-vous ?
Tous les jours nous élargissons notre offre et nous pouvons dire qu’aujourd’hui nous disposons d’un accord de partenariat avec plusieurs Établissements dont Nougaprix pour nous fournir les courses de nos clients, quelques grandes pharmacies, livraison de gaz, et nous nous mettons aussi au service de certains clients fatigués pour leur régler les factures EDD, Telecom,ONEAD.Etc. La société KIKIDROP de livraison a commencé par livrer des repas dans des restaurants, mais elle n’a cessé d’étendre ses services à d’autres produits de divers secteurs potentiels du pays. Notre priorité principale est d’améliorer davantage la qualité de notre service pour mieux satisfaire le client.
Combien de personnel avez-vous ?
Le métier de coursier relève de la prestation de services. En devenant livreur ou coursier indépendant il est possible d’avoir le choix entre plusieurs statuts juridiques : autoentrepreneur, SASU ou EURL. Ainsi, nos livreurs, nous ne pouvons pas les appeler des personnels mais des Auto Entrepreneurs, des associés étant donné que ce sont eux qui font remplir la caisse, c’est un peu comme si nous travaillons pour eux.
Sinon au bureau, je fais exercer 3 ou 4 employées en contact avec les clients, disposés à répondre à leur demande sur nos applications.
Avez-vous des concurrents ?
Pour l’instant, je ne crois pas, nous sommes seuls sur le marché de Livraison de Djibouti. Espérons que ce sera ainsi pour toujours.
Vos livreurs à moto sont-ils assurés ?
Évidemment, nous engageons uniquement un contrat avec des livreurs titulaires d’une moto avec assurance et équipée. Un coursier à moto doit être titulaire d’une attestation de capacité professionnelle de transport léger de marchandises.
Et pourtant, KIKIDROP n’est pas invulnérable et connaît une déficience au niveau de la livraison à domicile du soir, un faible rendement en raison du manque d’activités de gens. C’est la livraison au bureau qui marche plutôt bien à Djibouti.
Aujourd’hui, à Djibouti, KIKIDROP avec sa couleur rouge est seul à dominer le marché de la livraison à domicile, le temps que d’autres acteurs apparaissent prêts à défendre leur couleur, vu que c’est un marché à fort potentiel et très concurrentiel.
Propos recueillis par Saleh Ibrahim Rayaleh