On parle de famille monoparentale lorsqu’un enfant vit avec un seul de ses parents biologiques. Ils sont élevés par un seul de leurs parents, le plus souvent leur mère. Parfois, la garde est partagée entre le père et la mère, on dit à ce moment-là que les enfants ont deux familles monoparentales. La famille monoparentale est un phénomène de plus en plus nombreux dans notre société que l’on doit prendre en considération pour mieux aborder un changement. C’est également un cas général qui affecte les pays du monde entier.

Un moment détresse  qui commence toujours par le même rituel chez Souad, une famille sans père, situation actuellement très pratique dans nos mœurs, où de plus en plus de mères élèvent leurs enfants. En cas de divorce ou de séparation, les femmes obtiennent à 90% la garde des enfants. 

A Djibouti, la cause principale de la monoparentalité est le divorce. Il intervient généralement autour de la quarantaine, surtout lorsque la famille est majoritairement composée d’un ou deux enfants avec un âge limite de 3 ans. Dans cette condition, il revient à la femme qui a la garde des enfants de décider de se remarier, même s’il n’est souvent pas facile pour ces femmes de se relancer après une première chute dans le mariage.

L’autre cause qui peut contraindre à la petite famille à être monoparentale est le décès du conjoint ou de la conjointe.

Il existe aussi une autre conjecture qui conduit à beaucoup de jeunes filles à être monoparentales, c’est lorsqu’elles pensent vigoureusement que tomber enceintes d’un homme est synonyme de mariage, et dès que ce n’est pas le cas elles se voient obligées de vivre seules avec leur enfant. On les appelle mères célibataires ou monoparentales.

Des femmes seules mais courageuses et entreprenantes

Il faut aussi saluer la bravoure de ces femmes qui préfèrent vivre seules que d’être mal accompagnées par un homme irresponsable qui courent derrière tous les jupons. Certes, la dimension morale n’est pas son propos, car pour ces femmes, l’autorité parentale qui pouvait être incarnée à deux est assumée par une mère seule. Et pourtant, elles réussissent souvent grâce à un courage remarquable pour assurer le développement de l’enfant. Moumina  fait partie de ces mères dont le foyer a volé en éclats à cause d’un problème récurent au sein de son couple. Le père de ses 2  enfants était selon ses dires un grand irresponsable qui ne se souciait guère de son foyer. Brouteur invétéré, il consommait avec du khat presque la totalité de son revenu. Après des années de galère et après avoir enduré des situations intenables, elle demande le divorce et obtient une pension pour ses 2 enfants. Mais contre toute attente, le père quitte son boulot et se met au chômage arguant  qu’il ne lui reste presque rien de son salaire. Les choses se compliquent  pour la mère des deux petits qui prend son courage à deux mains et commence à se lancer dans de petites activités comme vendeuses de beignets etc…  Ainsi Moumina élève avec courage et dévouement ses deux mômes dans la solitute la plus totale. Du jour au lendemain, ces femmes apprennent à tout gérer seules à l’image de Mlle Hasna qui doit garder le rythme entre son travail et son bébé de 2 ans, quant à Mlle Miran de Balbala, elle cherche un emploi pour élever dignement son fils et de sa fille, et enfin il y’a Mlle Zeinab qui se bat tous les jours pour obtenir la pension alimentaire de ses enfants.

La famille monoparentale se dessine fréquemment comme une cible de la précarité, de la pauvreté et du mal-loti. Or, depuis la réforme de l’administration légale, le gouvernement a fixé conformément à la loi n° 152/AN/02/4eme L. Art.58 du code de la famille, qui stipule que la pension alimentaire comprend la nourriture, l’habillement, le logement, l’éducation et tout ce qui est considéré comme nécessaire à l’existence.

Elles sont trois mamans solos, trentenaires qui se démènent au quotidien pour l’avenir de leurs enfants même si la séparation induit une considérable perte de revenus pour les femmes qui connaissent alors de fortes difficultés économiques.Il semble logique que les enfants de familles monoparentales présentent une moindre réussite à l’école surtout lorsque les mères présentent un faible niveau scolaire et peu de diplômes.

Monoparentalité et travail

Etre parent seul exige souvent des évolutions radicales sur le plan de travail. Avant, Mlle Zeinab s’était exclusivement à ses enfants consacrés tandis que son mari effectuait une activité professionnelle à temps plein. Or, Mlle Zeinab est désormais divorcée et doit subvenir financièrement aux besoins de sa famille. Elle réfléchit d’abord à la façon de retourner à la vie active tout en assurant la prise en charge de ses enfants. Elle trouve un emploi à temps partiel à une de nos sociétés de sécurité avec un revenu fixe. Chaque jour, avant de se rendre au travail, elle organise d’abord les besoins et la charge de ses enfants.

Mlle Miran divorcée depuis 5 ans, élève seule sa fille de 15 ans et son fils de 12 ans, le père a quitté le territoire après avoir perdu son emploi. Elle travaille à l’ONEAD et négocie à chaque fois des horaires de travail plus souple pour mieux suivre la vie scolaire des enfants.

Monoparentalité accidentelle

Autrement dit, il y’a aussi dans la circonstance que le couple soit séparée par la mort surtout quand les hommes meurent à tout âge par accident, d’infection ou autres causes, et les femmes meurent lors des accouchements. Il y’aura par conséquent, beaucoup d’enfants séparés par leur mère et élevés par des marâtres ou belles mères dans le cas où le père se remariait. Et si la seule situation monoparentale se penche vers le veuvage, un bon nombre d’enfants se trouveront élever par la mère veuve ou les grands-parents.

Auparavant, la famille monoparentale était très rare et c’est dans les années 2000 que cela s’est développée au fur à mesure que les femmes ont eu la possibilité de rompre l’union parce qu’elles travaillent et semblent indépendantes, d’où la hausse de la famille monoparentale face aux difficultés sociales accrues.

SALEH IBRAHIM RAYALEH