Le ministre de l’économie et des finances chargé de l’industrie, Ilyas Moussa Dawaleh, et M. Philippe Collignon, directeur pays de l’agence française de développement (AFD) à Djibouti, ont signé jeudi dernier un accord de financement de 12 millions d’euro (soit plus de 2,5 milliards de francs Djibouti) pour l’extension du système d’assainissement de la ville de Djibouti, afin de lutter efficacement contre les risques sanitaires et l’impact environnemental liés aux eaux usées en situation de ruissellement. Le cérémonie de signatures s’est déroulée en présence du ministre de l’Agriculture, de l’Eau, de la Pêche, de l’Elevage et des Ressources Halieutiques, Mohamed Ahmed Awaleh, de l’ambassadeur de France en république de Djibouti, Arnaud Guillois, et du directeur général de l’ONEAD, Mohamed Fouad Abdo.
La subvention de 12 millions d’euro est une tranche additionnelle au projet d’extension et de renforcement du Réseau d’Assainissement de Djibouti (PERRAD), cofinancé en 2019 par l’AFD et l’Union européenne, et mis en œuvre par l’Office national de l’Eau et l’Assainissement de Djibouti (ONEAD). Elle vise à étendre le périmètre du projet en incluant la construction de réseaux d’assainissement collectif et à rendre possible le raccordement des ménages grâce à la mise en place de boites de branchements dans deux quartiers supplémentaires de Djibouti-ville (Q5 et Q6), situés en zone de nappe haute et dont les eaux usées seront désormais dirigées vers la station d’épuration de Douda.
Ce financement permettra ainsi de réduire la vulnérabilité des populations locales aux phénomènes de stress hydrique et aux risques sanitaires, exacerbés par le changement climatique. La gestion des ressources en eau est un enjeu clé sur l’ensemble du territoire djiboutien, situé en zone désertique. L’Etat s’est lancé depuis plusieurs années dans des politiques d’augmentation significative des volumes d’eau potable distribués.
Cette augmentation entraine naturellement une utilisation plus importante d’eau au niveau des ménages et les volumes d’eaux usées s’en trouvent logiquement démultipliés.
Pour répondre à ce défi, l’AFD accompagne ainsi Djibouti dans son objectif de réduction du risque sanitaire et d’adaptation au changement climatique, en soutenant ses interventions sur l’évacuation et le traitement des eaux usées hors des zones d’habitation via le renforcement du réseau d’assainissement collectif de Djibouti ville. La première phase du PERRAD, cofinancée depuis 2019 à hauteur de 20,2 millions EURO par l’Agence Française de Développement et l’Union européenne, permet, quant à elle, l’extension des réseaux secondaires d’assainissement au sein des quartiers 7, 7bis et Cité Stade et leurs raccordements au collecteur primaire, ainsi que le doublement de capacité de la station de Douda et la réalisation d’un programme de renforcement de capacités de l’ONEAD.
Pour Mohamed Fouad Abdo, le DG de l’ONEAD : « Ce projet démontre une fois de plus la poursuite de l’effort consenti par le gouvernement djiboutien pour permettre l’amélioration des conditions de vie des ménages et l’accès à un assainissement collectif, dans la mise en œuvre du schéma directeur de l’assainissement (mis en service en 2015 grâce à l’UE et l’AFD). Ce projet vient à compléter les autres projets déjà réalisés et en cours comme le PERRAD-1 (Q7, Q7bis, cité state, Q5 et Q6), l’extension de la STEP de Douda, la réalisation de la STEP de Balbala et le PALB.
L’objectif est d’atteindre un taux de raccordement de 60% à moyen terme et 80% à long terme après la réalisation de tous les projets prévus par le schéma directeur d’assainissement et permettre une réutilisation des eaux traitées pour l’agriculture.
Avec l’augmentation de la production d’eau grâce aux projets d’interconnexion et bientôt le dessalement, la réalisation de réseau d’assainissement et de la STEP est une urgence absolue pour laquelle le gouvernement s’est engagé.