Le Ministre de l’Économie et des finances, S.E.M. Ilyas Moussa Dawaleh, et le Représentant Résident de la Banque mondiale, M. Boubacar-Sid Barry ont signé aujourd’hui un accord de financement portant sur un don de l’Association internationale de développement (IDA) en faveur de Djibouti. Ce don d’une valeur de 20 millions de dollars vise à soutenir les efforts du Gouvernement pour atténuer les risques d’insécurité alimentaire induits par les chocs intervenus sur les marchés des denrées alimentaires et par les fortes sécheresses qui frappent le pays. Ce don vient en complément d’un autre don de 30 millions de dollars récemment octroyé à Djibouti par la Banque mondiale pour soutenir le système de protection sociale en ces temps de crise, en fournissant des transferts monétaires aux ménages affectés pour renforcer leur résilience face aux crises à venir. En l’espèce de six mois, c’est donc 50 millions de dollars que Djibouti a reçu de la Banque mondiale sous forme de don.
Le don de 20 millions de dollars qui est signé aujourd’hui financera le Projet de riposte d’urgence à la crise alimentaire du Gouvernement, qui, entre autres, mettra en place une réserve alimentaire d’urgence permettant au pays de faire face à d’éventuelles pénuries en cas de chocs sur les marchés et d’en réduire l’impact, en particulier sur les pauvres. Le projet ciblera en outre directement les communautés rurales touchées par la sécheresse sur tout le territoire et viendra en aide à quelque 8 000 ménages, notamment des agriculteurs et des éleveurs, en améliorant l’accès à l’eau potable et l’irrigation et en menant des activités visant à rétablir les moyens de subsistance.
Ces interventions devraient bénéficier à environ 21 % de la population rurale de Djibouti, et donnera la priorité aux ménages dirigés par des femmes et aux jeunes. Djibouti, qui importe jusqu’à 90 % des produits alimentaires consommés dans le pays, subit de plein fouet les répercussions de la guerre en Ukraine et les perturbations de l’approvisionnement en denrées qui en résultent.
La pandémie du COVID-19 et l’instabilité qui prévaut dans la région ont entraîné une dégradation de la situation économique du pays et pesé sur le pouvoir d’achat des consommateurs et la disponibilité en nourriture. En outre, la forte vulnérabilité de Djibouti aux changements climatiques fait peser des risques supplémentaires sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Djibouti compte parmi les pays les plus arides du monde et les conditions de sécheresse actuelles sont imputables à la hausse des températures saisonnières et à l’insuffisance des précipitations.
Cette situation a de graves conséquences sur les ressources en eau disponibles, l’élevage et le maraîchage et, par conséquent, sur les revenus des ménages.
Le projet aidera les agriculteurs et les ménages d’éleveurs touchés par la sécheresse à reconstituer leurs actifs productifs et soutiendra le lancement d’activités en matière d’adaptation aux changements climatiques afin de parvenir à une sécurité alimentaire durable. Il financera l’achat d’intrants agricoles en vue d’appuyer la production de cultures et de fourrage, de petites serres équipées d’un système d’irrigation au goutte-à-goutte pour accroître la production agricole et fournir des moyens d’adaptation aux changements climatiques, ainsi que l’acquisition d’actifs et d’intrants essentiels pour la production animale. Le projet prévoit également à destination des agriculteurs et des éleveurs des programmes de formation axés sur les pratiques et les technologies climato-résilientes.
Le projet soutient l’action du Gouvernement djiboutien face aux crises multiples en cours, ainsi que l’élaboration d’un plan national de préparation aux crises liées à la sécurité alimentaire afin de pouvoir assurer une riposte future efficace et coordonnée.