Dans le cadre de ses interventions multiformes destinés à prêter assistance aux catégories sociales vulnérables, le ministère du travail chargé de la formalisation et de la protection sociale en collaboration avec le HCR a lancé hier un atelier de sensibilisation portant sur la thématique statut de réfugiés et conditions d’emploi.

L’assise qui s’est tenu dans la salle de conférence du conseil régional d’Obock se veut précurseur et constitue en principe le lancement de cette atelier de sensibilisation visant le renforcement du cadre juridique et réglementairedu travail au profit des réfugiés du camp Markazi ; laquelle initiative sera étendue au Sud ( Camp de réfugiés d’Alli Addé ).

En effet, il convient de souligner que l’objectif fondamental de cetatelier portait essentiellement sur la législation du travail en vigueur à Djibouti notamment le cadre réglementaire et statutaire de réfugiés résidant sur notre territoire.

A cet égard, l’atelier en question a réuni un parterre de personnalités issus de divers horizons au rang desquels le préfet adjoint Ali Maki, le vice-président du conseil régional M. Ahmed Ali Cheik le coordinateur de l’Onars M. Mohamed MollahAli, la représentante du HCR a obock Mme Suzette  Fleur Ngontoogue, le directeur général de l’INAP M. Charmaké Idriss , l’inspecteur général du Travail et de Lois Sociales  M. Abdi FarahIdleh, la coordinatrice de l’ANEFIP et les réfugiés du camp Markazi

Cependant, il est opportun de mentionner au passage que  la république de Djibouti en sa qualité de membre de l’ONU est signataire de la convention 1951 relative au statut des réfugiés et a son protocole d’accord de 1967 ce qui démontre inévitablement sa volonté déterminée de faire évoluer dans la pratique l’application de tous les instruments juridiques universels se rapportant dans ce domaine.

Par ailleurs, agissant dans la ligne droite de sa politique de protection sociale axé sur la prise en compte des populations vulnérables, le ministère du travail entend par cette action à mettre en œuvre une campagne de sensibilisation et de conscientisation d’envergure pour  sensibiliser les réfugiés du camp Markazi sur les principes fondamentaux du  droit du travail et leur inculquer les dispositions juridiques qui leur accordent protection.

Aussi, faut il souligner que l’objectif sous jacent de cette démarche vise particulièrement à renforcer la synergie entre les djiboutiens et les réfugiés pour partager les expériences afin de garantir le dynamisme économique des régions de l’intérieur dont les réfugiés sont devenus une valeur ajoutée.

En marge à cela, il est à noter que le Ministère du Travail a lancé une initiative nationale pour l’inclusion des jeunes dans le marché du travail, action qui est en phase avec les orientations politiques et stratégiques de la NPE (nouvelle politique d’emploi (2020-2024).

A titre de rappel, le programme  « Initiatives pour l’Emploi » a démarré suite à la cérémonie de lancement d’un dialogue inclusif sur la problématique de l’emploi en octobre 2020. Cette Initiative met en lumière les efforts de tous les acteurs de l’emploi, de la formation professionnelle, de l’entrepreneuriat pour valoriser et mettre en synergies les actions de chacun pour atteindre le plein emploi productif et le travail décent à Djibouti.

L’initiative ambitionne de créer 5000 emplois pour les jeunes dans l’année à venir et les actions résultant de cette ambition suit sereinement son cours de réalisation avec l’espoir d’escompter à court terme des résultats probants avec impacts significatifs sur la réduction notamment chez les jeunes diplômés et disposant d’une qualification professionnelle.

A présent, le ministère du travail partant avec rectitude de son engagement volontariste d’apporter sa contribution aux efforts du système de nations unies pour renforcer l’arsenal juridique visant la protection de réfugiés dans le domaine del ‘emploi, ambitionne et projette la mise en place d’ un cadre de régulation de la migration du travail dans l’optique de la formulation d’une stratégie inclusive favorable à l’intégration des réfugiés et migrants au marché du travail.

C’est pourquoi, le Ministère du Travail a pris l’initiative d’inclure les réfugiés dans le projet Initiatives pour l’Emploi. A travers cette vision réaliste et réalisable, Le Ministère du travail  souhaitemettre en œuvre des interventions ciblées pour aider les jeunes à surmonter les obstacles et les facteurs contraignants qui freinent leur accès au marché du travail et à l’emploi permanent.

Le HCR, responsable de la protection et inclusion des réfugiés, va soutenir l’effort du Ministère dans la sensibilisation et l’inclusion des réfugiés dans le marché du travail.  A ce titre, le HCR encourage la volonté du gouvernement de lutter contre le chômage des jeunes, via une démarche inclusive et participative.

La première activité programmée consiste principalement la tenue  des ateliers de sensibilisation auprès des réfugiés sur la législation du travail. Ces ateliers se feront sur les quatre sites : Markazi (Obock), Ali Addeh (Ali Sabieh), HollHoll (Ali Sabieh), et Djibouti Ville. Ces activités seront réalisés en début de novembre.

Pour revenir à l’atelier proprement dite, il y’a lieu de rappeler que dans une brève allocution faite sur place, le directeur général de l’INAP M. Charmakéa indiqué que « le gouvernement a donné la priorité au jeunes djiboutiens de leur fournir des emplois décents mais a tout de même annoncé par la même occasion de leur intention d’ insérer aussi les jeunes réfugiés installés dans notre pays à inclure  dans le marché du travail». 

Ceci est une situation gagnante-gagnante pour les réfugiés ainsi que pour les pays d’accueil a-t-il souligné  en mettant en exergue que les réfugiés disposent de réservoirs de compétences diverses et de profils de qualifications utiles dont leur utilisation efficiente pourraient éventuellement contribuer positivement à la croissance économique du pays ».

Pour sa part, la représentante du HCR Mme Suzette  FleurNgontoogue  a indiqué que  « le projet « Initiatives pour l’emploi » est une belle initiative du Ministère du Travail, et nous sommes très heureux de voir que le Ministère souhaite inclure les réfugiés dans ce projet et dans leur politique nationale.

Ceci montre encore une fois que la République de Djibouti maintient sa politique de porte ouverte envers les refugies se plaçant ainsi comme un pays exemplaire, dans ce domaine, dans la sous-région.

Le HCR est là pour donner tout son appui auprès du ministère afin de mettre en œuvre les activités car l’intégration des refugies dans le marché du travail est parmi les objectifs du Cadre d’action global pour les réfugiés (CRRF).

Ce cadre d’action a été créé en 2016 après que les Etats membres (dont Djibouti) ont signé la déclaration de New York. L’objectif est d’intégrer les réfugiés dans leur pays d’accueil dès leur arrivée sur territoire d’asile, et mettre une fin aux situations de camps de réfugiés.

Mohamed Chakib