Les actions s’enchaînent pour booster la politique de la décentralisation. Après la nomination et installation des secrétaires généraux des conseils régionaux, véritables chevilles ouvrières des administrations locales, la validation de la feuille de route de la décentralisation 2021-2024, l’octroi récemment des véhicules pour faciliter la mobilité en vue d’assurer le rôle de la maîtrise d’ouvrage et des actions de proximité, c’est au tour de la signature des contrats des premières subventions aux Régions pour financer des infrastructures, sous leur maitrise d’ouvrage.

Le ministre chargé de la décentralisation Hamadou Mohamed Aramis a présidé mercredi 3 février dans la salle de conférence de son département une cérémonie de signature des premiers contrats de subventions entre les cinq conseils régionaux et le bureau de l’expertise France, l’agence publique d’exécution en charge de la mise en œuvre du programme d’appui à la décentralisation et aux initiatives locales (ADIL), financé par l’union européenne.

L’événement a vu la participation aux côtés du ministre Aramis du chef de la coopération de la délégation de l’Union européenne, Bernard François, du chef du projet Expertise France Adil, Thibaud Gaubrie et de son équipe, des présidents et secrétaires généraux des conseils régionaux ainsi que des hauts responsables du SED, avec en tête le secrétaire général, Mohamed Issé Faraj.

Les contrats des premières subventions signés sont ceux du rattrapage de l’année 2020 et portent sur deux investissements par région, pour un montant global de 10 millions de francs Djibouti. Il s’agit des petits projets ayant pour vocation à promouvoir le développement dans les régions de l’intérieur à travers des infrastructures à vocation économique et sociales telles que la construction des marchés, d’une retenue d’eau, des aires de jeux, de l’aménagement d’une pépinière, des activités d’embellissement de la ville et de renforcement des capacités du service d’état civil. L’ensemble de ces projets sont issus des plans de développement régionaux établis pour chaque région, de façon participative. Il est prévu que la réalisation des lesdites premières infrastructures se fassent dans les trois prochains mois, à compter de la date de signature.

Ces subventions pour nos régions s’inscrivent dans le cadre du programme d’appui à la décentralisation et aux initiatives locales (ADL), financé par l’Union européenne et mis en œuvre par l’agence d’exécution Expertise France, sous les auspices du ministère chargé de la décentralisation. Il a été officiellement lancé le 17 septembre 2020 à Dikhil. Prévu sur une durée de cinq ans, de 2020-2024, il a pour objectif général de favoriser le développement durable et inclusif dans les cinq régions de l’intérieur de notre pays.

Cela dans une démarche d’apprentissage par la pratique et de progressivité dans les montant attribués.

Aussi, ces contrats de subventions seront suivies par d’autres au titre de cette année 2021 dont le montant maximal sera fortement augmenté, soit environ 70 millions de francs Djibouti.

Et sur la durée du programme, ce sont environ 260 millions de francs Djibouti qui seront octroyés à chacune des régions pour financer des projets de développement localement.

Il y a lieu de noter qu’en plus d’être une manne financière, ces subventions sont un outil d’apprentissage par la pratique pour les collectivités en termes de maitrise d’ouvrage. Un appui technique, à travers de l’expertise, est également mis en œuvre pour favoriser le transfert de compétences et la mise en œuvre de ces subventions.

Dans un mot d’introduction de cette cérémonie, le ministre Hamadou Mohamed Aramis a d’emblée précisé que pour lui, au-delà de la décentralisation, les contrats des subventions soumis au signature doivent mettre les élus locaux et surtout les populations des localités au cœur du développement, mais aussi de la bonne gouvernance locale.

 “C’est cette double dimension qui doit ressortir à l’occasion de l’élaboration, de la signature et de la mise en œuvre de tout projet d’investissement” a-t-il insisté. 

Le ministre Aramis a précisé que c’est à ce niveau aussi que la responsabilité du Secrétariat d’État à la décentralisation est engagée. “Elle doit se déployer avec exigence, fidélité et vigueur parce que le SED doit veiller sur l’équilibre entre l’intérêt de la décentralisation, du développement local et de la bonne gouvernance. Ce n’est pas une exigence théorique ni une formulation des concepts à la mode” a martelé le ministre.

Le ministre Aramis a insisté sur l’importance de la dimension relative à « l’appui aux initiatives locales » de ce que nous appelons en jargon familier ADIL. “ Avec ces subventions nous avons l’impérieuse nécessité de contribuer à la structuration d’une bonne gouvernance locale. Oui, il nous faut engager un dialogue permanent, équilibré et équitable entre les élus régionaux, Expertise France et les acteurs des communautés locales pour que ces subventions touchent leur véritable objectif de structuration de la bonne gouvernance locale” a-t-il souligné. 

Aussi, s’adressant aux exécutifs des conseils régionaux, le ministre Aramis a insisté sur leur responsabilité pour que les projets mis en œuvre dans le cadre de ces subventions aient un caractère participatif et inclusif et soient porteur de l’équité et de l’équilibre, en plus de s’inscrire dans le cadre de la stratégie nationale de la décentralisation ainsi que des stratégies nationales de développement, Djibouti Ici, Djibouti Vision 2035, etc..

Il a conclu par un engagement de son département à veiller scrupuleusement sur le respect de l’équilibre entre l’intérêt de la décentralisation, du développement local et de la bonne gouvernance locale.

Dans leurs réactions, les présidents des conseils régionaux ont, quant-à-eux, fait part de leur satisfaction pour la signature des contrats des premières subventions avec Expertise France, l’agence d’exécution qui gère les fonds alloués par l’Union européenne au programme ADIL.

Ils ont estimé que c’est une avancée importante qui s’ajoutent à d’autres enregistrées récemment. Ils ont remercié le ministre Aramis pour tous ses efforts pour que le processus de décentralisation avance et s’enracine mais également pour son appui et ses conseils. Ils ont également remercié la délégation de l‘Union européenne et l’Agence Expertise France.  Ils se sont engagés d’œuvrer pour un meilleur usage des ressources financières qui leur seront octroyées sur le programme ADIL pour impulser les initiatives du développement local au niveau de leurs régions.