Vivre ou revivre après un divorce n’est jamais une chose aisée. Beaucoup de femmes appréhendent ces moments, certes douloureux.

Car comment se reconstruire mentalement et physiquement après avoir tant donné, dans une vie de couple, qui s’est arrêtée un beau jour. Une question dont les réponses semblent faciles, mais, en réalité, demandent beaucoup d’efforts, qui, pour certaines, deviennent insurmontables.

Le divorce est souvent perçu comme la fin d’une histoire, un point final douloureux. Pourtant, pour beaucoup de femmes, il devrait être avant tout un nouveau point de départ. Entre les médisances des uns, les charges émotionnelles, les enfants, rien n’est facile dans cette étape de la vie. Mais pleurer sur ses lauriers ne changera en rien le cours des choses, il s’agit au contraire de voir au-delà, de changer de mentalité et surtout de se retrousser les manches.

En effet, quelle que soit la raison du divorce, et même si la décision était désirée, la fin d’un mariage est une perte qui doit être traitée comme telle. Pour les femmes comme pour les hommes, il s’agit d’un nouveau cap, d’un nouveau virage. Après tant d’années à vivre à deux, l’on se retrouve soudain seul(e). Heureusement, dans notre pays, après une séparation, la famille est souvent présente. On revient dans ce foyer familial, avec tous ses cris et les voisins qui épient vos moindres déplacements. Tant mieux, me direz-vous, au lieu de se morfondre tout seul, dans son coin, les frères et sœurs, les cousins et cousines sont là pour vous aider à vous relever.

Mais la reconstruction n’est pas instantanée. Il faut du temps pour désapprendre les habitudes du couple et s’habituer à la solitude. Soyez bienveillante envers vous-même et ne vous mettez pas de pression pour « aller mieux » trop vite.

Les hommes djiboutiens, très forts à jouer les victimes

Les hommes djiboutiens parlent ils facilement de leurs divorces ? Oh que non, pour eux, comme pour leurs familles, les premières responsables sont leurs ex. Traitées comme la sorcière Karaba, elles sont, selon eux, à l’origine de tous leurs maux. Pour eux, c’est les femmes, les premières responsables de l’échec de leurs couples. Pourtant, un mariage se vit à deux, et chacun a sa part de responsabilités. Alors pourquoi diaboliser les femmes et tout mettre sur leur dos? Peut-être que nos hommes ne sont pas encore prêts à avouer leurs échecs à garder leur foyer et leurs responsabilités. Vous ne trouverez jamais un homme djiboutien faire une rétrospection et dire qu’il est à l’origine de l’échec de son couple. Pour rien au monde, ils n’avouent leurs revers. Les femmes restent toujours pour eux les responsables. Très forts dans la victimisation, ils en jouent beaucoup devant leurs familles lors des rencontres de réconciliation. Ils accusent à tout va leurs épouses, et en adoptant ce genre de comportement, ils pensent garder leurs virilités, un bien triste mensonge.

Les femmes plus impactées que les hommes ?

À penser qu’une femme est à l’origine de son divorce ne serait pas réellement vrai. Pour celles qui le choisissent, elles ne le font jamais de gaieté de cœur. Elles prennent souvent le temps de peser le pour et le contre. Elles pensent aux enfants, à la famille, à leurs collègues de travail. Bref, avant de passer ce cap, elles retournent la situation dans tous les sens. Plus posées et plus réfléchies, une fois cette décision prise, elles assument les conséquences avec beaucoup de souffrances, parfois cachées. Vous ne les verrez jamais pleurer en public par peur des regards des autres, et pourtant elles souffrent de voir autant d’années parties en fumée. L’étape la plus difficile pour elles reste l’après-divorce. Comment aller de l’avant, et panser ses plaies? Pour certaines, elles font le deuil de cette relation et préfèrent rester seules à élever leurs enfants, elles ne veulent plus se consacrer à un autre homme, les dégâts causés par leurs ex restant encore très vivaces dans leurs esprits. Pour d’autres, dont souvent les enfants sont encore très jeunes, elles se voient penser à l’amour, mais d’une manière différente. Elles jurent qu’elles ne feront plus les mêmes erreurs du passé, qu’elles investiront moins dans les charges du foyer, qu’elles prendront plus soin d’elles, qu’elles se permettront de sortir avec les amies. Bref, la liste est longue dans leurs têtes, mais retrouver l’amour reste parfois très difficile et repartir de zéro, aussi.

En quête d’un nouvel amour…

Vous pensez que votre vie s’arrêtera après un divorce ? C’est que vous n’avez rien compris à la vie. Au contraire, une seconde opportunité s’offre à vous. Une seconde chance, qu’il faut à tout prix saisir. Un nouvel amour peut un beau jour repointez son nez. À cet instant, saisissez-le et faites en sorte de ne pas reproduire les mêmes erreurs que par le passé. Chasser le naturel, il ne reviendra pas au galop, si vous adoptez les bonnes pratiques, tout coulera de source. Par exemple, évitez le même cercle d’amis, refaites-vous en d’autres, plus présents, plus attentifs à vos soucis, plus conciliants. Changez de look, faites-vous plus belles, car beaucoup de femmes s’oublient dans leur quotidien et ne font plus attention à elles. Faites du sport, donnez à votre corps et à votre cœur aussi, un nouveau souffle pour mieux retrouver l’amour. Ne restez pas enfermées à ressasser le passé, et à penser que l’on aurait pu mieux faire. Il ne suffit plus de broyer du noir, il faut sortir de sa zone de confort et faire de nouveaux choix. Divorcer n’est pas une fatalité, mais un instant de vie qu’il faut oublier. Les femmes djiboutiennes sont connues pour leur résilience, pour leurs capacités à rebondir. Nos mères nous ont vite appris que malgré les difficultés de la vie, il ne fallait jamais s’apitoyer sur notre sort, mais au contraire s’adapter à toutes les situations. C’est pourquoi,  il ne faut jamais croire que le divorce est l’échec d’une vie, mais plutôt un nouveau cap vers un nouveau départ. C’est le moment idéal pour se découvrir plus forte, plus indépendante et pour créer une existence plus en phase avec qui vous êtes vraiment. La vie après le divorce est une page blanche, à vous d’en écrire le chapitre le plus passionnant.

N. Kadassiya