
Quand en 1959 Jacques Brel chantait « Ne me quitte pas », il avait déjà compris que l’on ne peut retenir une femme qui vous a tourné le dos. Un dilemme vieux comme le monde. Alors comment retenir l’être aimé? Une question qui fascine d’autant plus que toutes les femmes du monde auraient acheté la potion magique si toutefois elle existait. Mais voilà, aucune potion ou autre remède miracle n’a encore fait ses preuves pour retenir l’être aimée, sauf peut-être les plus futées qui usent de leurs charmes, mais aussi d’autres astuces pas toutes recommandables.

Sur les réseaux sociaux, un étrange récit est largement partagé ces derniers jours. Selon d’anciennes légendes, il y avait autrefois une ville où, au Moyen Âge, les femmes mariées pratiquaient un rituel curieux. Chaque matin, les épouses auraient glissé une petite dose de poison dans le petit-déjeuner qu’elles préparaient pour leurs maris. Le soir, lorsque les hommes rentraient chez eux, les femmes servaient l’antidote, garantissant qu’aucun mal ne leur était fait. Il y avait un but précis derrière cette étrange coutume. Si un mari s’attardait trop longtemps ailleurs et manquait sa dose du soir, les effets du poison commençaient à se manifester: nausées, maux de tête, dépression, vomissements, douleurs, essoufflement. Plus il restait loin, plus il devenait malade. Lorsque l’homme errant revenait enfin, sans se douter de la cause, sa femme le “soignait” sans le savoir avec l’antidote, et en quelques minutes sa force revenait. Le stratagème fonctionnait parfaitement, donnant l’impression que rester loin de la maison, apportait maladie et désespoir, tandis que le foyer et sa femme rétablissaient sa santé. Qu’il s’agisse de faits ou de fables, cette histoire demeure un subtil rappel de la façon dont des esprits ingénieux maintenaient autrefois l’amour, la fidélité et l’ordre domestique. En résumé, certaines ont compris que pour retenir leurs conjoints, il fallait qu’elles usent de leurs esprits, peut-être un peu malveillants pour retenir leurs maris. Toutes les supercheries ont une fin et quand un jour l’antidote ne fera plus d’effets, bonjour les dégâts.

Les marabouts, faiseurs de miracles ?
En Afrique de l’Ouest, les marabouts et les autres charlatans ont la cote. Très respectés, ils auraient, selon certaines femmes, le pouvoir de faire la pluie et le beau temps dans votre couple. Et à en croire, les nombreuses histoires, ce n’est pas seulement les femmes qui y ont recours. Beaucoup d’hommes ont tendance à aller les voir pour voir leurs épouses soumises à leurs moindres caprices.
Ces marabouts ne sont pas forcément des hommes de religion, mais leurs pouvoirs dépassent l’inimaginable. Ils sont capables de faire rentrer dans les rangs même les maris les plus tenaces, à condition d’y mettre le prix. Pour récupérer un homme volage, ces femmes, qui sont le plus souvent en détresse, placent leurs maigres espoirs entre les mains de ces hommes de peu de foi. Elles en ressortent soit avec des talismans, soit avec des potions dites « secrètes ». Car les marabouts ne partagent jamais leurs techniques avec le grand public et leurs rituels sont souvent très personnels et très peu recommandables.

Les bayas, un outil de charme infaillible
Pour dire vrai, s’il y a bien une technique très appréciée par les hommes de cette partie du continent, c’est bien les « Bayas », ces perles que les femmes mettent autour de leurs tailles. Plus besoin d’aller voir un marabout ou autre sorcier. Symbole de féminité et de sensualité, le baya met en valeur les courbes du corps et est utilisé pour éveiller la sensualité et la confiance en soi. Il aide aussi les femmes à se reconnecter avec leur corps et leur énergie féminine. Dans un contexte intime, il est utilisé comme un outil de séduction pour attirer et retenir l’attention de son conjoint.
Les cliquetis de ces petites perles magiques sont un secret bien gardé, qui, peut-être, arrivera un jour chez nous et permettra également à nos femmes de surveiller leur prise de poids. Alors pourquoi ne pas s’y mettre et jouer de sa sensualité et raviver la flamme au lieu de se tourner vers le premier charlatan qui promet monts et merveilles?
Laissez le partir..
Les femmes à Djibouti n’ont pas le temps de recourir à des stratagèmes farfelus pour garder leurs hommes. Modernes et souvent très pieuses, elles savent qu’un homme, par principe, est incapable de rester fidèle. Il y a même un vieil adage arabe, qui traduit, dit que « un chien peut aller faire des tours mais qu’il revient toujours au bercail ». Alors pourquoi se prendre la tête à vouloir façonner un autre être humain à sa guise? Il veut aller voir ailleurs, bon vent! Impossible donc de changer la nature profonde des hommes. Il serait peut-être judicieux de faire une rétrospection et de comprendre les causes du désaccord au lieu de faire confiance à des pseudos remèdes miracles.
Pour preuve, tous les hommes fidèles et mariés à une seule femme sont souvent malmenés par leurs pairs polygames. Pour eux, ils seraient incapables de tenir tête à leurs épouses et de se marier à une autre femme. Pourtant, à vouloir souvent s’enticher de nombreuses épouses, ils ne font que multiplier leurs calvaires. Les plus tenaces ne sont jamais très jeunes, d’un âge avancé, ils préfèrent se marier avec des jeunes filles, pour regagner « une seconde jeunesse ». Mais ne dit-on pas, jamais deux sans trois ? Alors les voilà, un beau jour en quête d’une troisième femme. Quel courage et quelle ténacité, me direz vous! À croire le plus souvent qu’ils ont eux-mêmes eu recours aux pouvoirs spirituels d’un charlatan pour avoir autant de cran. Mais loin de là, pas de boule magique, ni de talisman, ils ont tous un détail qui les trahit: ils parlent beaucoup et promettent de faire des miracles.
Que nenni ! Aucun homme n’a jamais fait de miracle, et très peu s’en tiennent à leurs promesses. Mesdames, toutefois, il serait temps de sauter le pas et d’arrêter de penser que votre vie s’arrête si votre mari décide un jour de prendre une seconde épouse. Rien ne saurait mieux vous rendre heureuse que vous-même. À vouloir souvent garder un lion en cage, on ne fait que le condamner à une vie de frustration et d’ennui.
Et penser que l’herbe est plus verte ailleurs serait faux, pour ces messieurs en quête d’une seconde épouse. Il serait donc vain de vouloir garder à tout prix une âme qui ne se sent plus à sa place. Claquer la porte et reconstruire sa vie n’a jamais tué personne, et comme le chantait si bien Gloria Gaynor, vous survivrez. Une fois les premières semaines de chagrin passées, la vie continue et elle est belle.
N’essayez jamais de retenir un homme, ouvrez lui plutôt la porte et tenez la fermement, et respirez de nouveau l’air frais, car vous le valez bien, paroles de femme à femme.
N. Kadassiya