Si l’on parle souvent des hommes qui courent derrière des jeunes filles qui ont la moitié de leurs âges, l’on parle beaucoup moins de l’inverse. Il existe le contraire aussi, des femmes qui aiment les hommes plus jeunes. Et puis d’ailleurs, rien ne l’interdit, et pourtant l’on blâme souvent ces femmes-là, et pour certaines, on les qualifie de « cougar ».
Cougar, ce terme très péjoratif, désigne les femmes qui aiment les hommes plus jeunes. Et pourtant, rien ne l’interdit, mais souvent, elles restent très mal perçues, par notre société encore très patriarcal.
Il apparait ainsi que les hommes, eux, peuvent avoir des compagnes plus jeunes, et ceci s’apparente le plus souvent, à un effet de mode. Les hommes d’un certain âge, avec bon équilibre financier, cherchent des jeunes femmes, qui, ont la moitié de leurs âges. Ceci leur donne, selon eux « une seconde jeunesse », et les voici père, au même temps que leurs propres enfants. Un véritable casse-tête pour les enfants, qui s’apparentent plus à des cousins qu’à des frères et sœurs.
Mais dès qu’il s’agit d’une femme, les visages se crispent, les regards changent, on marmonne des insultes. A se demander pourquoi, le plus bel exemple n’est-il pas Khadija, la première épouse de notre Bien-Aimé Prophète (PBSSL). Elle, qui l’avait pris sous son aile, qui était sa première confidente et sa plus fidèle alliée. Alors pourquoi de nos jours, la donne a-t-elle changé ?
Pourquoi tous ces regards malsains ? Ces non-dits d’un autre âge, la femme n’aurait-elle pas, elle aussi droit au bonheur et à la stabilité d’un mariage qui repose sur les mêmes fondements que les autres mariages ?
Pour accepter cela, notre société a encore du chemin à faire, ici, à Djibouti, très peu de femmes osent s’afficher avec un homme plus jeune qu’elles. Elles ont peur de se lancer, de faire le pas, d’être heureuse avec un homme qui, certes, serait plus jeune, mais serait quand même mature.
Si, pour peu que l’on se conforme à notre belle religion, les femmes ont elles aussi, le droit d’être heureuses avec des hommes plus jeunes. Alors s’il n’existe aucun interdit comment peut-on faire évoluer les mentalités archaïques de certains hommes, qui se permettent de juger à tout va.
L’amour n’a pas d’âge …
On dit souvent que l’amour n’a pas d’âge, hélas, cet argument sort très vite de la poche de certains hommes, en manque d’affection, qui se pavanent le plus souvent avec des jeunettes. Ils justifient souvent leurs choix par le fait, qu’ils ont déjà une très bonne situation financière, que leurs premières femmes ne leur donnent plus autant d’affections. Ils choisissent alors une jeune femme, la plus part du temps, célibataire ou divorcée, qui, leurs offrent « une seconde jeunesse ». Les voici, en train de jouer les papas poules, alors que leurs congénères profitent d’une retraite bien méritée, à Dire-Dawa ou au Somaliland. Pour eux, il est inconcevable de vieillir sereinement aux côtés de leurs épouses. Vous les verrez donc, en train de s’habiller comme des adolescents pré-pubères et parler le langage des jeunes. Un véritable gâchis, me direz-vous. Mais dès qu’une femme ose s’approcher d’un homme plus jeune. Les discours malveillants sont de sortie. Comme si, pour elles, l’adage « l’amour n’a pas d’âge » était interdit. Mais voyons ! Politique de l’autruche ? Un écart d’âge offre des possibilités incroyables. Ces femmes ont souvent réussi leurs carrières professionnelles, elles ont statut social et un certain mode de vie très aisé. Pour parfaire le tableau, il ne manque plus qu’un homme pour leur offrir la chaleur d’un foyer. Et quel homme refuserait de se voir cajoler et voir ses désirs devenir réalité.
Une relation basée sur le respect mutuel
A partir d’un certain âge, les femmes ne cherchent plus vraiment l’amour, mais plus une relation basée sur le respect mutuel. Elles anticipent les moindres désirs de leurs partenaires, et elles sont heureuses comme ça. Elles vivent une vie bien souvent cachée, loin des regards indiscrets de certaines personnes malveillantes Le plus triste dans tout ça, c’est qu’elles sont souvent mal jugées, on les traite de « prédatrices », de « croqueuses de chairs fraiches », mais ne dit-on pas que « c’est les vieilles marmites qui font les meilleures soupes ». Dans ces relations, l’âge n’est qu’un chiffre, comme l’avait si bien chanté un rappeur américain.
Elles assument leurs choix de vies, quitte à faire peur à certains hommes de leurs entourages. L’amour n’est plus vraiment une priorité. Il fait désormais place au respect mutuel et le partage d’une vie, à l’abri des ingérences extérieures.
Pourtant, certains hommes aiment les femmes plus âgées. Elles leur procurent une certaine confiance en soi et surtout, une maturité d’esprit qu’une femme de leurs générations ne pourrait leur procurer. Ils choisissent, de passer leurs vies, avec une femme, qui a su se préserver des effets de l’âge sur son corps et sur son esprit. Elles leurs offrent une expérience de la vie, des conseils avisés, de l’amour et une tranquillité d’esprit.
Une évolution des normes sociales ?
Néanmoins, ces femmes sont plutôt vues comme des femmes caractérielles, qui ont choisi de faire passer leurs carrières avant leurs vies sentimentales. Malgré cela, elles ont le droit au bonheur, comme n’importe qui. Les jugements sociaux, les différences générationnelles sont relayés au second plan, preuve encore une fois que le nombre d’années passées n’est plus un choix déterminant.
A bien y réfléchir, ces couples, dont personne n’aurait parié dessus, ont souvent plus de chance de durer dans la vie que les autres. Ces relations, souvent critiquées et mal perçues, sont basées sur l’écoute et la confiance.
Ces femmes, ont souvent une sagesse et une largesse d’esprit que les jeunes femmes n’ont pas. Elles, qui, ont déjà «rouler leurs bosses » trouvent auprès de leurs jeunes maris, une vie pleine de chaleur et de réconfort.
Toutefois, notre société juge très mal, ces femmes. On ne leur accorde aucune chance. Si les deux partenaires sont prêts à avancer ensemble, à fonder un foyer basé sur la confiance et le respect mutuel, où est donc le mal ? Ces relations décriées au départ, ont prouvé, dans le temps, que rien ne peut arrêter, une femme qui a un objectif de vie. Comme un pied de nez, elles assument leurs choix, et comme qui dirait une vieille chanson des Black Bazar, « les jaloux vont maigrir »
N. Kadassiya