L’objectif principal du colloque international, organisé au palace Kempinski de Djibouti par l’IGE et le FIGE en partenariat avec l’EAAACA et l’ARINEA,  est d’examiner principalement la façon dont toutes les parties prenantes, y compris les gouvernements et les organisations nationaux, régionaux et internationaux, peuvent travailler ensemble en harmonie afin d’éradiquer la corruption et la fraude et de traduire en justice ceux qui ont agi contre les intérêts des Etats.

Le colloque international du renforcement de la bonne gouvernance et notamment la lutte contre la corruption, les fraudes et  le blanchiment,  organisé par l’Inspection Générale de l’Etat (IGE) de la République de Djibouti et le Forum des Inspections Générales d’Etat et institutions assimilés d’Afrique (FIGE), en collaboration avec l’East African Association of Anti-corruption Autorities (EAAACA) et l’Asset Recovery Inter-Network of East-Africa (ARINEA),  s’est poursuivi hier pour la deuxième  journée consécutive  au palace Kempinski dont le thème est « la lutte contre la corruption : prévention, investigation et recouvrement des avoirs illégaux ».

Le premier volet de ce colloque voit la participation des délégations de 12 pays africains (Djibouti, Mauritanie, Sénégal, Cote d’Ivoire, Angola, Madagascar, Congo, Somalie, Ethiopie, Ouganda, Rwanda, Sud-Soudan) et de plusieurs experts internationaux et des représentants des institutions nationales.

L’événement a regroupé sur place le Procureur Général de Djibouti, Djama Souleiman Ali, l’inspecteur Général d’Etat et secrétaire exécutif du FIGE, Hassan Issa Sultan, l’inspecteur General d’Etat de la république Islamique de Mauritanie et président du comté directeur du Fige, Saleck Sid Ahmed Baba, le commissaire de la commission Fédérale de lutte anti-corruption et de l’l’Ethique de l’Ethiopie, président de l’AAACAM. Ayeligne Mulualem, le consultant International et modérateur, Farouk Hemici, le secrétaire permanent du bureau de l’Ombudsman du Rwanda, Xavier Mbarubukeye, la secrétaire générale de l’East African Association of anti-corruption authorities, Munira Ali, les représentants des institutions membres du comité directeur du FIGE et un parterre d’invités.

Éradiquer la corruption et la fraude et traduire en justice ceux qui ont agi contre les intérêts des Etats

L’objectif principal de ce colloque international est d’examiner principalement la façon dont toutes les parties prenantes, y compris les gouvernements et les organisations nationaux, régionaux et internationaux, peuvent travailler ensemble en harmonie afin d’éradiquer la corruption et la fraude et de traduire en justice ceux qui ont agi contre les intérêts des Etats.

Ce colloque permettra également de renforcer la synergie de nos institutions et créer un cadre de concertation pour s’inspirer des bonnes pratiques des organisations présentes. Il contribue ainsi, à l’amélioration et au renforcement notre travail de contrôle et d’enquêtes.

L’inspecteur General d’Etat de la république Islamique de Mauritanie et président du comté directeur du Fige, Saleck Sid Ahmed Baba,   a pris la parole et a affirmé que « le traitement du fléau de la corruption a suscité une mobilisation au niveau mondial, afin d’endiguer et freiner son expansion et d’en diminuer les conséquences néfastes sur nos sociétés. Et il a ajouté à ce propos que la corruption enfreint également les règles du jeu démocratique et la primauté de la loi, elle entraine de graves violations aux droits de l’homme et conduite à la dégradation du niveau de vie et crée un climat favorable à la propagation de la criminalité.

En un mot, les conséquences de la corruption sur le développement économique ne peuvent pas être sous-estimées. La corruption n’est pas un crime sans victime et touche souvent ceux qui souffrent le plus, les personnes vulnérables, pauvres et marginalisées.

En adoptant la Convention des Nations Unies de Lutte contre la Corruption, la communauté internationale a exprimé sa ferme volonté pour lutter efficacement contre la corruption et ce à travers, la prévention, les enquêtes et les poursuites ainsi qu’au gel, à la saisie, à la confiscation et à la restitution du produit du crime.

La Convention des Nations Unies de Lutte Contre la Corruption (ratifiée par 185 pays) constitue le cadre le plus global pour une lutte efficiente contre la corruption » a -t-il indiqué en substance.

Pour sa part, le commissaire de la commission Fédérale de lutte anti-corruption et de l’l’Ethique de l’Ethiopie, président de l’AAACAM. Ayeligne Mulualem, a indiqué que « des assemblées comme celles-ci, ainsi que des réseaux et des associations, constituent l’une des meilleures approches en matière de lutte contre la corruption. Par conséquent, la collaboration régionale pour prévenir et combattre la corruption est l’un de nos objectifs stratégiques. Les autorités anti-corruption doivent régulièrement partager des informations et élaborer des stratégies, car les corrompus deviennent de plus en plus intelligents et agissent plus rapidement que ceux qui luttent contre la corruption.

De son côté, le Procureur Général de Djibouti, Djama Souleiman Ali, a affirmé que « l’extension et l’internalisation au cours des dernières décennies de la criminalité financière, au première rang de laquelle figurent les pratiques de corruption et de blanchement des capitaux, et ses liens désormais fréquents avec le crime organisé, font peser une menace évidente sur l’Etat de droit, les droits de l’homme, l’équité et la justice sociale.

Les phénomènes de corruption, sur le plan interne, compromettent le développement économique et la stabilité des institutions démocratiques

C’est malheureusement une évidence aujourd’hui, les phénomènes de corruption, sur le plan interne, compromettent le développement économique et la stabilité des institutions démocratiques, en menaçant les valeurs fondamentales des démocraties que sont les garanties d’une concurrence libre mais équitable, l’égalité entre les entreprise et la prééminence du droit, et en détruisant la confiance des citoyens envers leurs représentants. Les réponses apportées en République de Djibouti à ces enjeux peuvent être appréciées tant en ce qui concerne l’adaptation des dispositions prises pour lutter contre la corruption interne, que la participation des autorités Djiboutiennes à la mobilisation internationale contre ces pratiques, l’organisation de ce colloque en le témoignage.

La République de Djibouti, pour se hisser aux standards internationaux en général, et onusiens en particulier, de la lutte contre la corruption, a, depuis l’orée des années 2000, entamé un travail législatif de très grande ampleur. La loi n°111 du 25 mai 2011, a classé, comme infraction grave, au mémé titre que le terrorisme ou la prise d’otage, la corruption, l’abus de fonction et l’enrichissement illicite.

Le texte nouveau vise également les fonctionnaires étrangers, omis par le code pénal, et instaure des peines de réclusion criminelle le cas échéant.

L’inspecteur Général d’Etat et secrétaire exécutif du FIGE M. Hassan Issa Sultan a indiqué que « ces assises constituent, pour les institutions africaines et les partenaires, un moment privilégié pour réfléchir aux défis rencontrés sur le terrain de la lutte contre la fraude, la corruption et le blanchiment.

Le temps du bilan

A l’entendre, ce colloque international sera aussi l’occasion de faire le bilan de la coopération entre les institutions membres du FIGE et les institutions membres de l’Association des Autorités de lutte contre la corruption de l’Afrique de l’Est et d’autres institutions partenaires afin de relever les obstacles et les défis que nous pouvons rencontrer dans la lutte contre la fraude et les activités illicites connexes. Et l’opportunité d’explorer des nouvelles voies de partenariats profitable à nos institutions et nos pays.

Les moyens utilisés par les fraudeurs évoluent dans le temps et nous oblige à faire évoluer nos méthodes de travail d’où l’importance de ces concertations régulières entre nos institutions pour rendre nos institutions plus performantes et efficace dans la lutte contre le fléau de la fraude et de la corruption».

Et il a rappelé que le FIGE, où le Forum des Inspection générales de l’Etat et institutions assimilées, est une organisation internationale africaine créée à Djibouti en février 2006 par les inspections générales d’Etats de 5 pays africains et qui regroupe aujourd’hui 26 institutions supérieures de contrôle de l’Ordre Administratif.Il a précisé qu’à partir de l’année 2007, le FIGE a entamé des négociations avec les services de l’Office Européen de Lutte Anti-Fraude (OLAF) de la Commission Européenne qui conduiront à la signature des premiers arrangement de coopération administrative à Bruxelles le 17 septembre 2007 entre le FIGE et les services de la Commission Européenne (OLAF/EuropeAid) mais également entre l’OLAF et les institutions membres fondatrices du FIGE et notamment les Inspections Générales de l’Etat de Djibouti et du Sénégal. Depuis, presque la majorité des institutions membres du FIGE ont signé des arrangements administratifs avec nos partenaires de la commission européenne ».

Notons au passage que le Forum des Inspections Générales d’Etat d’Afrique (FIGE) est une organisation africaine créée à Djibouti en février 2006 qui regroupe 26 institutions africaines. L’Inspecteur General de l’Etat de la République de Djibouti,  Hassan Issa Sultan, assure la fonction de secrétaire exécutif du FIGE et son siège est abrité par l’Inspection Générale de l’Etat de la République de Djibouti.

Mohamed Chakib